Transport urbain : Où sont les bus de la CAN ?
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Annoncée en grande pompe en août dernier, la mise en circulation de 40 bus de fabrication portugaise qui devait avoir lieu le 30 octobre 2016 reste attendue à 10 jours du démarrage de la coupe d’Afrique des nations féminine.

A la base de la société « le bus », située au quartier Nlongkak à Yaoundé, aucun nouveau bus climatisé ou VIP n’est visible ce mardi 8 novembre 2016. Ici, seuls les bus usagés de la compagnie qui voulait remplacer la Sotuc, sont encore stationnés dans les parkings. Les tas de ferrailles qui jonchent encore l’esplanade montrent bien que l’opération de démantèlement des carcasses de bus engagée depuis peu est toujours en cours. Cependant, les employés désœuvrés s’occupent au jeu de dames.

Ces derniers disent ne rien savoir concernant les nouveaux bus qui avaient été annoncés en grande pompe par le ministre des Transports. « Nous sommes dans l’impasse. Nous sommes en train de faire le nettoyage en libérant les espaces dans l’espoir que les bus arriveront finalement comme promis », explique Mathieu Banona, délégué du personnel de la société « Le bus ».

En effet, depuis le 30 octobre 2016, cette base était censée accueillir 40 bus climatisés de marque Atomic pour assurer le transport urbain de masse lors de la coupe d’Afrique des nations (CAN) féminine, qu’organise le Cameroun du 19 novembre au 3 décembre 2016. En tout cas, c’est ce que prévoient les clauses du contrat de partenariat public-privé signé entre le gouvernement camerounais à travers le ministère des Transports (Mintrans) et Eximtrans Africa Sarl/Irmaos Mota, le 30 août  dernier.

A 10 jours de l’événement, aucune information exacte ne circule sur ce qui n’a pas marché jusqu’ici. Même au ministère des Transports, il n’est pas un responsable qui veuille communiquer sur cette acquisition attendue par les populations. A la cellule de communication, censée éclairer l’opinion publique, le personnel est plutôt évasif, car ne sachant visiblement quoi dire à propos.

« La fabrication des premiers bus a pris plus de temps que prévu, ce qui fait qu’on ne pourra avoir les bus que vers le 10 décembre 2016. Une communication gouvernementale à ce sujet serait en préparation dans les services du Premier ministre, pour apporter les clarifications exactes à ce sujet. Cependant, les 13 minibus de type coasters, garés à l’esplanade de la Communauté urbaine de Yaoundé, seront probablement utilisés comme solution palliative », a confié, sous le couvert de l’anonymat une source sur place au Mintrans.

Joint au téléphone, un responsable de la communication d’Eximtrans/Irmaos Mota présent au Cameroun, a tout simplement refusé d’assumer sa fonction. « Je ne travaille pas pour l’entreprise dont vous parlez a-t-il lancé », avant de raccrocher. Une réponse suffisante pour comprendre que le dossier des bus de la CAN n’est pas sur une bonne voie.

Pourtant, selon Edgar Alain Mebe Ngo’o, ce contrat visait à « doter Yaoundé, d’un système moderne de transport urbain de masse par bus », avait-il indiqué après la signature de l’accord. Il s’agissait donc de la mise en exploitation de 150 autobus climatisés et tropicalisés de marque Atomic, fabriqués par le constructeur portugais Irmaos MOTA, à partir des châssis et moteurs de marque Mercedes d’une puissance de 450 chevaux, d’une capacité de 91 places dont 39 assises et 52 debout.

Les infrastructures inexistantes En plus des bus qui ne sont pas livrés, les autres exigences du cahier de charges contractuelles ne sont pas encore satisfaites. Le contrat incluait également la construction de 26 terminaux bus ultra modernes, équipés de toilettes, de kiosques à journaux et de points de billetterie pour les tickets et abonnements.

Mais aussi la construction de 65 abris-bus et de 579 arrêts-bus, tous dotés de systèmes d’information aux usagers, portant minimalement sur la fréquence et les horaires de passage des bus. L’installation d’un atelier d’entretien et de maintenance des bus, ainsi qu’un centre de formation pour la mise à niveau des techniciens, des conducteurs et des agents commerciaux faisait également parti du contrat.

Force est de constater que jusqu’ici ces infrastructures qui devaient précéder la mise ne circulation desdits bus demeurent inexistantes. De quoi se poser des questions sur l’issue de ce énième projet de transport urbain de masse au Cameroun.

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