-
© Le Messager : Nadège Christelle BOWA
- 11 Nov 2016 05:38:24
- |
- 5352
- |
Palmier À Huile : Le Cameroun Ne Dispose Plus De Terre Pour La Culture Industrielle :: Cameroon
Dans ce pays, 80% des plantations industrielles sont à un âge avancé. Ce qui explique leur peu de productivité. Une étude réalisée dans les cinq pays du Bassin du Congo recommande pour ce cas spécifique, la promotion des plantations villageoises et la régénération de celles industrielles.
Sur les marchés de Yaoundé, le prix de l’huile de palme connait une certaine hausse. Par exemple au marché D’Ekounou, il est ainsi passé de 600 Fcfa le litre à 650 Fcfa ou 700 Fcfa voire plus ailleurs. Avec une production estimée à 322 000 tonnes par an selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), le Cameroun 10e producteur dans le monde et 3e en Afrique centrale peine à satisfaire sa demande nationale évaluée à environ 385 000 tonnes par an.
Pour réduire ce gap, l’agro-industrie propose l’extension des plantations existantes voire la création de nouvelles. Le cas polémique d’Herakles Farms dans la région du Sud- Ouest. Pour des raisons écologiques, des environnementalistes s’opposent à cette solution simpliste et dangereuse. Une étude cartographique du potentiel de terres disponibles pour les plantations à huile « certifiable » Rspo, initiée par Wwf et réalisée par le Cirad dans le Bassin du Congo lève l’équivoque en ce qui concerne cette pratique au Cameroun.
Selon ses conclusions, l’extension n’est plus possible dans les zones favorables à la culture du palmier à huile. Notamment en zone côtière où la pluviométrie, le relief, le type de sol, le froid, etc. sont des atouts renseigne Laurent Gazull, Chercheur au Cirad. « Si on prend le cas du Cameroun effectivement, sur la base des normes et critères Rspo [Table Ronde sur la Production Durable d'Huile de Palme, Ndlr], des critères légaux qui existent, il n’y a plus d’espace pour développer les plantations industrielles », soutient Ludovic Miaro III, Program Coordinator Palm Oil project à Wwf. En anglais Round Table for Sustainable Palm Oil, la Rspo explique Laurène Feintrenie, chercheure agronome, est un standard qui permet de garantir la durabilité de production et limiter les impacts négatifs de la culture du palmier à huile sur l’environnement dans le respect des populations locales et de la biodiversité.
Non respect des standards
Cette norme prescrit entre autres, le respect des droits d’utilisation des sols des populations locales. Par exemple, souligne Laurent Gazull, le respect des zones tampon qui est de 5 km du village pour l’agro-industrie et 2km pour les plantations villageoises. A en croire l’étude suscitée, le Cameroun gagnerait à promouvoir davantage cette dernière. Car, d’après les cartes développées par cette étude, il y a encore environ 800 000 hectares de terres pour le développement des plantations villageoises.
Mais si on veut faire des plantations industrielles, « le choix serait la régénération des plantations industrielles existantes », propose Ludovic Miaro III. Selon qui, « au Cameroun, 80% des plantations industrielles sont à un âge avancé. Ce qui explique le peu de productivité. Donc il va falloir baser la stratégie de développement de ce secteur sur la régénération de tous ces vergers et avec le matériel végétal amélioré, les meilleures pratiques agricoles, environnementales et sociales et vous verrez que le Cameroun pourra doubler voire tripler sa production d’huile de palme, devenir autosuffisant et même en exporter sans avoir besoin de faire des extensions sur de nouvelles terres ».
Le programme de Wwf poursuit-il, a pour objectif de réduire l’impact écologique de ce secteur dans les pays du Bassin du Congo y compris le Cameroun. « camer.be Notre rôle est d’alerter les décideurs de nos pays de faire attention à tous les investisseurs qui viennent et de voir comment nous pouvons accompagner nos pays à concilier le développement de ce secteur et en même temps conserver le peu d’écosystème forestier qui nous reste ».
Lire aussi dans la rubrique ECONOMIE
Les + récents
TOURNEE DE SA MAJESTE MVEIMANI SOMBO AMBA CHEF SUPERIEUR DES SANAGA
Geste de générosité: La Dynamique Bamendjou au chevet des centres de santé intégré
ELECAM ou le Peuple, qui choisit le Président?
Survivre à l'injustice : Michel Thierry Atangana raconte son calvaire au Cameroun
PCRN : Atanga Nji refuse l'exclusion de Robert Kona, Cabral Libii conteste
ECONOMIE :: les + lus
CICAM, SOSUCAM et CIMENCAM : Comment le sort d’Ahidjo a été scellé
- 26 December 2015
- /
- 119097
La fortune de Paul Biya fait débat
- 24 July 2016
- /
- 110261
LE DéBAT
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 160295