Pont de Manyai et drame d’Eseka : Les sociétés de voyage enregistrent de gros manques à gagner
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La rupture du pont de Manyai (coupant Yaoundé de Douala) et l’accident ferroviaire d’Eséka, le 21 octobre dernier, ont en réalité porté un véritable coup de massue aux activités commerciales des PME.

L’effondrement de la route survenu au niveau de la localité de Manyai dans la nuit de jeudi à vendredi 21 octobre 2016 et le déraillement du train Intercity 152, parti de Yaoundé pour Douala ne sont pas sans conséquences sur l’économie. Ces accidents ont, en réalité, porté un véritable coup de massue aux activités commerciales des agences de voyages. A l’agence de voyage « National Voyages » par exemple, les voitures sont restées immobilisées dans le parking durant 72 heures.

Pas de vrombissement des moteurs entre vendredi et samedi. Les bus qui devaient rallier Bertoua en passant par la capitale politique n’ont pas pu se déplacer à cause de l’éboulement du pont. Une inactivité qui a entrainé un manque à gagner évalué à environ 1, 26 million de FCFA, si l’on considère que tous les jours, trois voitures appartenant à cette agence quittent la capitale économique pour rejoindre Bertoua. Chaque passager devant débourser en aller simple 6 000 FCFA soit 420 000 FCFA pour une voiture de 70 places.

« Nous avons eu des manques à gagner sur toutes nos destinations ; certains passagers qui sont partis dans la nuit de jeudi de Bertoua pour rejoindre Douala ont demandé la restitution de leur argent », confie Abdoul Barihou, contrôleur de caisse.  A part la ligne Douala-Bertoua, les autres destinations de National Voyages ont aussi été impactées par l’effondrement de la route de Matomb et l’activité n’a véritablement repris que hier lundi. À l’image de ce dernier, plusieurs autres entreprises de voyages ont subi de plein fouet le double incident de la semaine dernière. C’est le cas d’Over Line voyages.

« National Voyages » qui transporte habituellement des commerçants venus à Douala se ravitailler n’enregistre aucun passager ce lundi matin 24 octobre 2016. Le trafic au départ et à destination de Yaoundé a pris un sérieux coup. Depuis le matin, les clients viennent au compte-gouttes. C'est du moins le constat de notre reporter. Même si pour l'heure, il est difficile de connaître les conséquences réelles sur son activité, ce cas de force majeure a fait fuir une grande partie de sa clientèle. Elle a préféré rejoindre la capitale politique par avion Camair-Co.

« Le manque à gagner n’est pas que financier.  Nous avons perdu dans le déraillement du train de Camrail certains de nos fidèles clients », regrette David Mbouembou, responsable administratif. Du côté des transporteurs routiers de marchandises, déjà en prise à de graves difficultés depuis plusieurs années, les pertes enregistrées pour cette seule journée se chiffrent à des centaines de mille. C’est du moins ce qu’affirme Thomas Mbida qui a passé deux nuits à attendre le rétablissement du pont. Il évalue sa perte financière à 400 000 FCFA. Tout comme les PME, la société Camrail connaît également des désagréments dus à la catastrophe.

Outre des pertes en vie humaine, nulle doute que l’on dénombrera de gros dégâts matériels. La filiale camerounaise du groupe Bolloré avait en effet investi en 2015, environ 13,5 milliards de FCFA pour acquérir neuf locomotives dont certaines ont peut-être été endommagées lors du drame.

« On ne peut pas être en train de se battre pour sauver des vies pendant ce temps, on regarde seulement les pertes financières. Nous n’y avons pas pensé. Ce qui nous préoccupe présentement est de venir en aide aux accidentés », a tranché un cadre à la direction de l’entreprise.

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