Cameroun,BIP 2016 dans le Ndé: L’heure du bilan au 3e trimestre
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Les travaux du comité départemental de suivi participatif du Bip 2016, tenus le jeudi 13 octobre 2016 dans la salle de conférence du Minepat/Ndé, ont permis d’apprécier le taux de réalisation des investissements visant à densifier le patrimoine de l’Etat.

En lieu et place de l’hon Ngassam Thérèse, empêchée pour cause des comprimés et des bancs qu’elle distribuait dans quelques centres hospitaliers du Ndé, cadrant avec sa tournée parlementaire, Limen Hugues a présidé le comité. Des participants présents en nombre important, acteurs de tout bord, impliqués dans le budget d’investissement public, restent sous leur faim à l’issue de la réunion. Dans le déroulé, Mme Meli Laure, minepat-Ndé a d’entrée de jeu planté le décor. Dans sa présentation succincte, elle a restitué l’évaluation du 3e sous comité technique départemental tenu le 11 octobre plus tôt. « Le taux d’exécution physique du BIP au troisième trimestre 2016 est satisfaisant. Toutefois, des actions fortes sont à entreprendre pour que le département du Ndé atteigne 100% en fin d’exercice de cette année», peut- on lire dans son débriefing.

A en croire cette assurance du sectoriel compétent dans la planification et l’aménagement du territoire, l’on peut se frotter les mains. Mais, quelques incongruités taraudent des esprits. Pourquoi le gap à combler est si important entre les taux d’exécutions physiques et les taux d’exécutions financières ? Comment peut-on laisser prospérer cette pratique qui devient courante et cristallise la corruption ? Autrement dit, pourquoi les mairies, maitres d’ouvrages mettent autant de temps pour signer les décomptes aux Pme qui réalisent les travaux ? Dans ce cas, les Pme souffrent tellement et perdent la confiance avec leurs banques. Elles n’ont plus de ressources pour réaliser ou postuler à d’autres marchés. Cette situation qui mérite une cure spéciale, grippe la machine et c’est l’Etat qui en sort perdant au détriment des maires qui luttent pour leurs intérêts personnels.

Illustrations

La commune de Bangangté a reçu une dotation de 223 593 000 dans le BIP 2016. Les taux d’exécution physique et financier actuels sont respectivement de 80% et 28%. A cette date, 12 projets dont 02 de moins de 5 millions. Aussi, deux projets (Construction de deux forages à Bamena) de la commune sont à fort risque de forclusion. Le DAO était examiné le 11/10/2016 alors que l’arrêt du visa du CFD était le 15/10/2016, 2 jours seulement après la tenu du comité départemental. Toute chose qui remet au gout du jour, le spectre du paquet minimum forclos l’an dernier. Comme l’an dernier, les autorités communales auraient déjà écrit au ministère des finances pour demander des mesures spéciales.

La commune de Bazou a reçu une dotation de 98 328 000. Les taux d’exécution physique et financier actuels sont respectivement de 53% et 19%. Au 11/10/2016, 08 projets dont 02 de moins de cinq millions sont encore inachevés.

La commune de Tonga a reçu une dotation de 139 778 000. Les taux d’exécution physique et financier actuels sont respectivement de 47% et 0%. Au 11/10/2016, 7 projets dont 01 de moins de cinq millions sont encore inachevés.

La commune de Bassamba a reçu une dotation de 33 778 000 dans le BIP 2016. Les taux d’exécution physique et financier actuels sont respectivement de 49% et 0%. Au 11/10/2016, 02 projets dont 01 de moins de cinq millions sont encore inachevés.

Manque de la fibre patriotique

Le taux d’exécution physique reflète-t-il la réalité sur le terrain ? Le cas de 80%, taux d’exécution de la Commune de Bangangté n’est-il pas une vue de l’esprit ? Les sectoriels compétents fulminent que les forages (8 millions chacun) crachent de l’air quelques jours seulement après la réception provisoire. Ces malfaçons remettent sur la sellette les risques de retenir l’adjudicataire le moins disant. Le moins disant ne voudrait-il pas dire réaliser avec peu de moyens un marché tout en respectant les caractéristiques originelles du projet ? Pour mieux comprendre les dégâts causés par le phénomène de moins-disant, il faut faire un tour au centre de santé du stade à Bangangté. Des lits en désuétude, le pèse-personne laisse à désirer, le plateau pour nouveau né moins lourd qu’un papier etc. A cause de cette filouterie, le chef de centre n’a pas daigné réceptionner le matériel. Ces équipements d’un autre siècle ont été abandonnés par le prestataire du marché, de surcroît fils du Ndé, tout comme l’ingénieur régional. Dans cet hôpital, les infirmières rencontrées arguent que leur chef de centre avait dressé une liste de besoin tel qu’il lui a été demandée après l’annonce du Bip au profit de l’établissement qu’il dirige. Mais « l’ingénieur régional avait chambré notre chef de centre en lui disant qu’il n’était pas habileté à exprimer les besoins du centre. Voila où nous en sommes aujourd’hui, exactement comme au point de départ ».

Finalement, le département du NDE a reçu une dotation de 905 211 000 en autorisation de dépense et 835 211 000 en Crédit de paiement. Au cours du second semestre 2016, le Ndé a bénéficié de cinq délégations ponctuelles d’un montant de 41 964 000 fcfa en AE (autorisation d’engagement) et CP (crédit de paiement). Ce qui ramène le BIP 2016 à 947 175 000 fcfa en AE et 877 175 000 fcfa en CP.

Au finish, quelles sont raisons qui expliqueraient la baisse de la dotation pour le Ndé (977 147 801 fcfa), l’année passée? A côté de ces remarques pas du tout reluisantes, se greffent d’autres incompréhensions. Pourquoi le cadre de concertation instituée, s’applique pour un cas et pas pour l’autre ? Grâce au cadre de concertation, un bâtiment retenu pour une école publique dans le groupement Bangang-Fokam, qui n’en avait plus besoin pour cause d’un effectif très réduit, avait été finalement construit dans une école primaire qui était dans le besoin. L’on comprend mal pourquoi le CES de Banékouané qui aurait moins de 40 élèves bénéficie autant de salles de classe. Pourtant le CES de Batela en souffre d’un manque criard. Des salles de classe disponibles, renvoient dans des années 70. Ici, l’on a divisé en deux les salles de classe pour permettre de contenir les plus de 300 élèves qui y fréquentent et viennent de divers villages. Que dire de Maham, grand pourvoyeur d’élèves qui n’en a même pas de CES et où les enfants vont jusqu’à Tonga chercher le savoir?

La volonté des sectoriels est certes visible, mais quelques maires délinquants, incorrigibles, restent de véritables casse-têtes et des fauteurs de trouble. Il faut les frapper 

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