Arnaques autour de l’emploi
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De nombreux demandeurs d’emploi sont floués par de multiples offres sous formes d’annonces affichées un peu partout dans la capitale.

Il est désormais difficile de faire un pas à Yaoundé, sans voir des affiches d’offres d’emploi sur des façades avant des bâtisses ou encore des poteaux électriques. Des tracts avec des annonces similaires sont remis aux passants. On peut par exemple lire sur une affiche au quartier Mimboman «offre d’emploi, hommes, femmes, filles et garçons, contactez, Maman Thèrèse Amougou […] pour un contrat de travail à durée indéterminée et bien rémunéré».

Ce phénomène trouve un terrain fertile dans un environnement où le taux de chômage des jeunes est accru. Selon, le Plan d’action national pour l’emploi des jeunes (Panej) 2016-2020, les jeunes demeurent la tranche d’âge la plus touchée par le chômage. Avec en 2010, un taux se situant à 75,8% (pour la tranche d’âge de 15-24 ans) et à 70,6% (ceux de 15-34 ans). Selon l’enquête Camerounaise auprès des ménages (ecam4), le secteur informel et le sous-emploi, reste par ailleurs ceux qui concentre le plus de jeune avec respectivement des taux de 92% et 70.6%.

Perçu par certains comme un moyen qui permettra de réussir à inverser la courbe du chômage et du sous-emploi des jeunes, ce phénomène de petites annonces, affiches et tracts tend à se vulgariser dans la capitale politique. Outre cet aspect, ces affiches constituent une occasion pour des personnes mal intentionnées qui n’hésitent pas à arnaquer des demandeurs d’emploi. «J’ai souscrit à une offre d’emploi vu sur une affiche, j’ai constitué tout un dossier et déposé 18000 FCFA de frais de dépôt. Jusqu’aujourd’hui, je n’ai jamais reçu le moindre appel», explique Belinga, un chercheur d’emploi. «Mon voisin pierre en a aussi été la victime à la seule différence que lui c’était une somme de 25000 FCFA, pour soit disant une nouvelle entreprise qui cherchait du personnel» ajoute- t-il.

Exploitation

Cette mode est également perçue comme une stratégie développée par de nombreuses églises dites de réveil pour appâter les fidèles. «J’ai appelé un numéro qui me proposait un poste d’expert-comptable sur une affiche une fois, et arriver au lieu de rendez-vous, j’ai été acculé de questions concernant mes croyances, puis appeler à assister à des nuits de prières et de délivrance. J’étais étonné il ne s’agissait plus d’emploi en ce temps mais bien d’une campagne d’évangélisation », confie Théophane Zetcham, étudiant niveau trois à l’Institut siantou supérieur.

La situation est préoccupante. Et le ministère de l’emploi et de la Formation professionnelle (Minefop) chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique en matière d’emploi, de formation et d’insertion professionnelle, explique qu’il s’agit bien là d’une gangrène à l’épanouissement professionnel des jeunes. «camer.be Nous avons plusieurs fois été saisis sur ce phénomène et plusieurs fois nous avons effectué des descentes sur le terrain pour démanteler certaines arnaques exemple d’une filiale à Bastos qui prenait de l’argent aux jeunes pour de l’emploi. Plus récent, l’exploitation des jeunes dans les pays des Emirats arabes unis toujours par le canal de ces annonces pour emploi», explique une source au Minefop.

Une situation qui montre que le système d’information sur le marché de l’emploi est faible et très peu transparent. La circulaire mitigée du 10 janvier 2011, du Minefop, Zacharie Perevet, instruisant à cet effet, toutes les entreprises publiques, privées ainsi que les promoteurs des organismes de placement tant publics que privés, de publier les informations relatives aux offres d’emplois à travers des canaux légaux de communication n’améliore en rien la situation. «La plupart de ces offres d’emploi placardées sur les murs sont des informations fausses. De plus, imaginez-vous un peu comment une entreprise qui ne peut même pas acheter l’espace dans un journal puisse vous payez des centaines de mille qu’elle vous propose sur ces annonces vraiment», s’indigne un responsable du Minefop.

«De plus il faut le souligner, les entreprises ou les structures de formation professionnelle qui veulent jouer le rôle d’office de placement doivent au préalable obtenir des agréments de la part du Minefop afin de procéder à la publication d’éventuelles annonces», explique Claude Nlate Ndongo, chargé d’études assistant N0 1 à la cellule de communication du Minefop.

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