Stade omnisport de Bangangté : Le Projet est-il mort dans l’œuf ?
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A la surprise générale, le projet de construction du stade omnisport de Bangangté est sujet de toutes les controverses. Pendant que des populations attendent leur joyau, l’appétit des uns aux billets de banque aurait fait foirer le projet. Pour l’heure, les « poisseux » se contentent de chercher des boucs émissaires.   

« Nous ne sommes pas au courant de ce que le stade ne sera plus construit à Nentah. Nous attendons des autorités communales, nos droits d’expropriation et que le projet suive son cours. C’est un droit indéniable. La mairie a commencé à nous dédommager, qu’elle finisse ! C’est tout ce qu’on leur demande. Pour nous, ce stade était une manne en ce sens qu’il permettrait d’étendre la ville de Bangangté et développer le village Veutcheumjou. Vous comprenez que la déception sera à son comble si le projet est définitivement dévié ». C’est par ces mots empreints de désespoir que nous avons rencontré ce riverain de retour de ses activités champêtres. De ce côté, l’on est plus certains que c’est Célestine Ketcha, « Mme le maire de Bangangté en personne qui nous a donné des avances.

Je réclamais 3 605 000 Fcfa, le 5 janvier 2016, j’ai 200 000 Fcfa comme avance. Pour le reste, elle nous a dit qu’il n’y a aucun problème, qu’on devrait nous payer intégralement dans des brefs délais. Nous avons émargé sur les blocs de reçus volants, sans entête de la mairie, ni celle d’une autre institution. Dés ce moment, j’ai commencé à douter, bien plus, à voir un manque de sérieux. Aujourd’hui, j’ai compris que mon instinct ne m’avait pas trompé », a témoigné l’un des ayant-droits.

Un carton du ministère des travaux publics (« 70  millions ») par l’entremise de « Tchoumi Jean Lambert », conseiller municipal de la Commune de Bangangté, par ailleurs précédemment directeur des infrastructures dudit ministère devrait permettre de terrasser le site de 5 hectares et s’assurer que tous les aspects d’indemnisation soient pris en compte. A cette époque, « ces incompétents avaient avancé le prétexte de vol de 30 millions, sans effraction, sans en avoir jusqu’aujourd’hui inquiété les gardiens pourtant salariés d’une entreprise de gardiennage identifiable. Depuis lors, les tueurs de la Commune de Bangangté, n’y ont plus jamais fait allusion ».

Pour sa part, un conseiller municipal pourtant pro-Ketcha Coutés qui semble bien connaitre le dossier, renchérit. « Ils savent là où l’argent est parti. Pour moi, c’était un coup savamment commandité. Le receveur de l’époque était passé par la prison pour rien. Il avait remboursé l’argent (12 millions : Ndlr) reconnu dans le circuit de l’Etat. Il faut qu’ils nous disent où est passée l’autre partie ».

Réhabilitation du stade municipal
 
Comment l’information est parvenue à notre rédaction ? L’on nous a renseigné que Ben Modo, le responsable de l’entreprise Prisma, chargée de construire les 5 stades au Cameroun, sur fonds propres de la Fecafoot, a séjourné à Bangangté le samedi 1er octobre 2016 aux côtés du Dr Jonas Kouamouo, 1e r adjoint à la mairie de Bangangté et de M Ngoba, directeur du stade actuel. Il ressortait de cette visite d’inspection que le stade actuel devrait être rénové et réhabilité en lieu et place de la construction du stade dit omnisport.

Rencontré, le directeur du stade était visiblement en joie. « La commission nous a rassuré de ce que nous aurons un bon stade à Bangangté. Les tribunes A et B seront agrandies par deux. Les gradins construits sur les 2 côtés restants. Les tribunes comme les gradins seront couverts et bien d’autres commodités ». Notre source nous indiquait que l’ouvrage respectera les 2000 places ; mais sans piste d’athlétisme et autres stades multifonctionnels (Volley, basket, lawn tennis, et hand-ball).

Ce jour, l’annonce avait été faite et les travaux de rénovation devraient débuter le mercredi 5 octobre qui suivait. Comme cette chanson populaire des années 90, « on attend ! On attend le début des travaux ! Le début des travaux ne vient pas ! »

La tête du chef Veutchemjou mise à prix

Sm Ketcha Djada Rodrigue, chef Bahouoc Veutcheumjou, premier bouc émissaire, accusé d’avoir écrit pour refuser le projet dans son territoire traditionnel, cri au scandale. Il serait allé voir Dr Kouamouo Jonas et l’autorité administrative pour mieux se défendre suite à l’accusation non fondée. « Le Dr m’a plutôt dit que se sont mes enfants (populations) qui ont écrit. J’ai demandé à voir une copie de la fameuse lettre, je reste sous ma faim. Je me demande comment des gens peuvent tenir de telles accusations. Ils veulent simplement ternir mon image en me diffamant. Je tiens des réunions chaque semaine avec mes populations surtout jeunes pour rechercher des stratagèmes de développement du village dont j’assure et valorise les liens séculaires. Peut-on vouloir quelque chose et son contraire ? J’ai fais des pieds et des mains pour libérer l’engin qui était bloqué dans des arbres pendant le terrassement, non sans avoir fait des rites ancestraux là où il y avait des lieux sacrés.

Bref, j’ai dû faire tout ce qui était de mon ressort pour que tout se passe sans gênes ». Selon le chef, diplômé de l’Enset de Bambili (région du Nord-ouest), enseignant au lycée technique de Bangangté, le problème serait les autorités communales qui sont les vrais artisans de l’échec et veulent se justifier sans en avoir des sérieux argumentaires.

Dans la fuite en avant des autorités communales qui se cachent dans leurs chambres pour chercher sur qui s’acharner, la vérité est tout ailleurs. La mairie a-t-elle amorcé la procédure d’obtention de la déclaration d’utilité publique ? « Rien du tout », nous renseigne une source de la délégation départementale du Minhdu. L’on serait donc conforté dans l’esprit que ceux qui décident au sein de l’exécutif, des doués et génies de la politique politicienne, sont d’excellents incompétents.

Feicom-Fécafoot, la pomme de discorde

Le Fond Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunale (Feicom) et la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot), ont déchiré leurs actes de mariage sans l’avoir avant célébré. Ils sont divisés par le projet de construction des 5  stades sur le territoire national. Le site du stade omnisport de Bangangté dont le maire l’avait déjà baptisé « stade omnisport Chantal Biya » sans le moindre coup de pioche, est tenu de nos jours à respect par des hautes herbes. La première pierre n’est qu’une relique abandonnée à elle-même. Sur ce qui devrait faire office de l’aire de jeu, des chasseurs y trouvent déjà un lieu propice pour le développement des gibiers. Toutefois, l’on cerne mal pourquoi le cas de Bangangté fait tant jaser. Le chantier a-t-il démarré à Bamenda, à Bafia, à Mfou ou à Ngoumou ??

Dans le business plan du projet, les municipalités de ressorts concernés, devraient apporter leur quote-part. La dite quote-part viendrait du Feicom pour le compte des Ctd. Philippe Camille Akoa, Dg du Feicom avait débouté entre autres le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee) par ailleurs président de l’Association des élites de Ngoumou et surtout président du conseil d’administration de Renaissance football club de la ville du même nom, au sujet de « l’octroi à la commune de Ngoumou d’une lettre de garantie lui permettant de lancer les travaux de construction de son stade municipal ».  

Un autre goulot d’étranglement

Les cérémonies de pose de premières pierres sous fond d’euphorie et de belles promesses de Tombi A Roko aux populations des lieux sus-indiqués, n’auront donc duré que le temps d’un battement de cils. La pose du gazon synthétique serait également un goulot d’étranglement et justifierait à suffisance le non implication du Feicom, qui trouve proactif de s’arrimer aux foras au niveau internationale. « Sur le plan du contenu technique des infrastructures à réaliser, un débat est actuellement en cours au niveau mondial au sujet de la pratique du football sur des stades à gazon synthétique.

En effet, il m’est revenu que la Fédération internationale de Football association (Fifa) pourrait, dans un avenir poche, interdire ce type de gazon ». L’on peut ainsi lire Philippe Camille Akoa dans sa correspondance adressée à l’élite de Ngoumou.  « Considérant que le transfert des compétences aux communes en matière de sport ne concerne pas uniquement le football et que l’objectif du Feicom est de financer la construction des infrastructures pour la promotion de toutes les disciplines sportives, il me semble judicieux d’adopter une approche intégrée dans la réalisation de ce projet. C’est dans ce contexte que j’ai suggéré que ce projet soit intégré dans les activités à inscrire dans le plan d’action de la plate-forme de collaboration mise sur pied par le ministre des Sports et de l’Education physique et le Feicom », une suggestion du Dg qui donne également une belle leçon de décentralisation et de développement local.

S’il est clair que le stade municipal de Bangangté sera rénové, quel sera le coût global de réhabilitation en comparaison de 780 millions devant être mobilisés pour la construction du « stade omnisport Chantal Biya » ? Que Tombi Sidiki et les autorités municipales, nous disent si le matraquage médiatique et autres propagandes sur le projet n’étaient pas une vue de l’esprit.

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