Distinction : A quoi rime le titre de Dr Honoris Causa pour Chantal Biya ?
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Distinction : A quoi rime le titre de Dr Honoris Causa pour Chantal Biya ? :: CAMEROON

Le 03 novembre prochain, Chantal Biya se verra décerner le titre de Docteur Honoris Causa par l’Université de Yaoundé II à Soa. Un laurier en somme, pour celle qui est par ailleurs ambassadrice de bonne volonté de l’Unesco. Mais autant le second titre cadre parfaitement d’avec sa forte implication pour diluer les souffrances, on comprend mal qu’elle ait forcément partie liée avec les actions politiques imputables à son époux, dont la posture est politique à l’essence.

Au départ, il s’est agi d’organiser un colloque autour du thème : «Droits fondamentaux et politiques de solidarité, au prisme de l’action sociale de la première dame du Cameroun, madame Biya». Mais très vite, les organisateurs dudit colloque ont tôt fait d’y annexer, le décernement du titre d’Honoris Causa à la première Dame, avec la caution d’éminents professeurs. Or, par définition, ce titre scientifique est décerné par une université ou une faculté à une personnalité éminente.

Ce qui est loin d’être le cas pour cette dernière, quand bien même elle se sera octroyée quelque notoriété au travers de ses nombreuses caritatives, qui ont du reste valu la distinction évoquée supra. A moins que, voulant très certainement accroître son honorabilité acquise au travers de son union avec Paul Biya, elle veuille absolument y adjoindre, un titre universitaire, bien qu’honorifique. Pour ce faire, point besoin pour elle d’en faire quelque moyen de pression supplémentaire sur son époux, après qu’elle lui ait demandé de se départir de certains de ses proches collaborateurs.

En fait, n’ayant aucune fonction officielle, même ses oeuvres deviennent exclusivement privées, même si par ailleurs elles viennent en appoint à une politique sociale quasi-inexistante (tout au moins en ce qui concerne l’encadrement des personnes vulnérables). Bien plus, la portée qu’on voudrait donner à cet évènement, va bien audelà d’une simple reconnaissance, pour laquelle on n’a pas besoin de mobiliser autant de scientifiques et de moyens financiers, soit exactement 65 505 365 F Cfa soixante cinq millions cinq cent cinq mille trois cent soixante cinq francs).

Gabegie institutionnelle

Analyse faite, il s’agit simplement d’une dépense dispendieuse qui vient ainsi conforter la thèse d’une gabegie institutionnelle. Ce d’autant plus que cette somme pouvait être affectée à des oeuvres davantage bénéfiques, à l’instar par exemple des appoints circonstanciels aux malades souffrant d’insuffisance rénale qui depuis peu ne peuvent recevoir valablement de soins ou encore en termes d’aides substantielles à plus d’un millier d’étudiants dont les travaux de recherche ne peuvent avancer, faute de financements.

Mais au lieu de cela, on voudrait plutôt faire la fête à la première dame qui non seulement n’en a pas besoin et qui en sus, pourrait ainsi transformer le campus en nouveau lieu pour des meetings politiques, à en croire un universitaire de la place qui s’oppose fermement à ce colloque (?). Et quand bien même selon ce dernier, il s’agit par ailleurs de toiletter l’image quelque écornée de la première dame, eu égard à une longue absence, rien ne peut justifier qu’on jette ainsi de l’argent par la fenêtre alors que dans le même temps, on peine à offrir de meilleures conditions de vie à la majorité des Camerounais.

Plus grave est certainement l’amalgame entretenu à dessein autour de ses déboires conjugaux qui, dit-on auront motivé la manoeuvre visant à lui décerner un titre de Docteur Honoris Causa. En somme, il s’agit simplement d’un authentique évènement démagogique. Mais tenant à avoir son épouse auprès de lui et pour longtemps, le Chef de l’Etat a volontiers consenti de faire de l’Université de Yaoundé II, la nouvelle arène pour un «meeting politique scientifique».

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo