Le bilan de la catastrophe ferroviaire survenue sur la liaison Yaoundé-Douala vendredi s'est alourdi à 79 morts et environ 500 blessés après la découverte de nouveaux corps lors de la poursuite des recherches dimanche, annonce la télévision publique camerounaise (CRTV).

Le train Intercity numéro 152 destiné au transport des passagers avait quitté bondé de monde la gare de Yaoundé vendredi peu avant midi pour relier la métropole économique Douala, avec à son bord plus de 1.300 personnes, soit plus du double que sa capacité habituelle après l'interruption de la circulation automobile à cause de l'effondrement d'un pont sur l'axe Yaoundé-Douala.

Ces passagers étaient répartis dans dix-sept wagons, après un ajout de huit voitures supplémentaires dans le train, selon des sources officielles.

Au bout d'un trajet d'une centaine de kilomètres, le train mis en service par Camrail (filiale du groupe français Bolloré chargée de l'exploitation du chemin de fer camerounais) a déraillé à Eséka, une gare secondaire de la ligne Yaoundé-Douala, après qu'une partie de ses wagons, au total onze, s'était détachée et s'était renversée dans un ravin, causant un choc violent et meurtrier.

Un premier bilan officiel avait établi dans l'immédiat 53 morts et plus de 300 blessés, avant d'être réévalué par la suite à 55 morts et environ 550 blessés.

Le lendemain samedi, les recherches entamées sur le lieu du drame ont permis d'extraire d'autres corps sous les wagons renversés, portant le bilan à 63 morts et près de 600 blessés après un décompte établi sur la base des listes de victimes dressées par des formations sanitaires d'Eséka, Lolodorf, Puma, Yaoundé et Douala.

Ces recherches se sont poursuivies dimanche et ont abouti à la découverte de onze autres corps sans vie de passagers du train, faisant grimper le bilan à 79 morts contre finalement quelque 500 blessés, ont rapporté dimanche soir des sources officielles citées par la télévision publique CRTV.

Le président camerounais Paul Biya a annoncé avoir "prescrit que les formations hospitalières qui vont recevoir les blessés les soignent aux frais de l'Etat".

La veille samedi, il avait décrété une journée de deuil national lundi 24 octobre. "Je crois que nous devons placer ce deuil national sous le signe de la ferveur patriotique, sous le signe de l'union des cœurs pour qu'ensemble on continue à relever les défis que l'avenir nous pose", a-t-il expliqué.

"En tout cas je demande aux Camerounais dans des circonstances comme celle-ci de faire preuve de courage, de dynamisme et de volonté", a-t-il ajouté, après avoir fait part d'emblée d'un sentiment de "grande tristesse et (de) profonde émotion".