Ce qu’il faut savoir après les évènements du vendredi 21/10/13 au Cameroun
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Ce qu’il faut savoir après les évènements du vendredi 21/10/13 au Cameroun :: CAMEROON

Trop de commentaires ont été faits. Des images ont été relayées après que l’axe Yaoundé-Douala se soit brusquement « ouvert », et que le même jour, le train qui transportait des passagers de Yaoundé pour Douala ait déraillé. On a vite fait sur les réseaux sociaux de tourner en dérision les faits, s’amusant ainsi avec l’image de la République et de son président. Afin que les choses soient claires, il y a ici quelques points à éclaircir.

Un évènement comme un autre

Il faut voir le bon côté des choses. Une route qui se coupe ce n’est pas dramatique. De même que ce n’est pas catastrophique de voir un train déraillé. Des morts, il y en a tous les jours. Des accidents, on ne les prévoit pas.

Tenez ! En Egypte, un bateau qui fait naufrage, un avion qui se crashe ; En Espagne et En France, des déraillements de train ; En Italie, à Amatrice, moins de morts certes qu’à Haïti avec le cyclone Matthew, mais des morts quand même ! Faut-il continuer à faire l’inventaire des catastrophes naturelles ? Non. Car la liste est longue.

Ça se voit dans vos yeux que vous ne voyez pas la parallèle. Ça sonne faux dans vos oreilles cet argument. Vous n’êtes pas convaincus. Et pourtant, tout est si simple à comprendre. Commençons par simplifier les choses en procédant à une définition, la plus comestible possible, pour les édentés intellectuels.

Mais comme vous autres camerounais vous aimez les preuves, les débats. Comme vous aimez citez les auteurs, tout en refusant de révéler vos sources, appuyons-nous d’abord sur un dictionnaire. Une « catastrophe » selon mon dictionnaire, est un « Evènement bouleversant qui causes des victimes, des destructions, etc. ». Il ressort de cette définition, 2 éléments essentiels qui font une catastrophe : les notions d’évènement et de victimes (destruction).

Y a-t-il eu catastrophe ? Oui ! L’accident de train et le « cratère » qui s’est ouvert sur l’axe routier Yaoundé-Douala. Y a-t-il eu des dégâts ? Oui, infrastructurels et humains. C’est donc quoi la différence ? Sans doute le terme « naturelle ». Cet adjectif qui est collé directement à la catastrophe. Vous cherchez sans doute un responsable, un bouc-émissaire comme toujours.

A la quête d’un bouc émissaire

Qui faut-il crucifier cette fois-ci ? Vous avez essayé avec le ministre de la santé, après le décès de Monique et de ses enfants, vous vouliez la tête de Mama Fouda, celle de Tchiroma et Cie. Ils sont encore là ! Sans le ministre de la santé, notre « magnan » national, le grand Rigo serait mort à l’heure actuelle. Sans sa diligence dans l’évacuation sanitaire du capitaine emblématique, on aurait perdu un être de valeur. Cela aurait été sans doute inexcusable. Moins que la mort de Monique. Vous auriez investi les rues parce que vous ne l’aviez pas fait pour Monique. Bref.

Nous expliquons, à la place de Tchiroma, que c’était des catastrophes naturelles. Le ministre des transports ne saurait être responsable de ces accidents. La route en question a été faite il y a très longtemps. Mais en attendant on roule sur l’autoroute de nos projets. Le chemin de fer aussi, date de la colonisation. En 2035 probablement, on aura un projet de ligne de TGV. Pourquoi voulez-vous

accusez quelqu’un qui n’a ni fait les routes ni les rails ? Quelqu’un dont la tâche se limite à faire la chasse aux vignettes, aux conducteurs sans permis, afin de nous éviter des accidents sur des routes impraticables ?

Certains en ont rendu le président de la République responsable. En rappel, il n’était pas au pays au moment des faits. Il ne peut pas avoir été en Suisse et au Cameroun en même temps. Donc, il n’est en rien, rien du tout, responsable de ces malheurs. D’ailleurs, dans sa bienveillance naturelle, il a fait porter à son ministre de la communication, son message aux victimes. Preuve qu’il compatit à la douleur des familles. Preuve qu’il est aussi touché que nous par ce qui est arrivé.

Une catastrophe naturelle président-ciel ?

Mais comme il existe toujours des experts en analyse sémantique et sémiologique, d’autres n’ont pas hésité à dire que l’adjectif « naturelle » qui accompagne la catastrophe est un peu comme le président la République. Il est candidat « naturel » du parti, président « naturel » du Cameroun. Ils vont plus loin dans leur analyse en voulant faire croire qu’une catastrophe naturelle, c’est comme un homme invisible qui gouvernerait la nature et les hommes du dehors, une main invisible qui peut frapper un village, un pays, la terre entière, si elle veut, quand elle veut et comme elle veut ; et que, par conséquent, comme le président de la République était en Suisse, qu’il n’est presque jamais là, qu’il est invisible, qu’il a pour lui l’armée, qu’il serait la pire catastrophe de l’Histoire du pays. Que c’est lui la catastrophe.

Mais pourquoi un tel raisonnement ne tient pas ? Parce qu’une catastrophe naturelle après avoir frappé, n’envoie pas des messages aux victimes. Le président de la République, de son séjour helvétique, a pris de précieuses minutes de son précieux temps, pour faire adresser par son prestigieux ministre de la communication, son message aux victimes et à leur famille. Pensez-vous qu’il n’avait rien à faire de son temps ? En plus, une catastrophe, naturelle ou pas, n’est pas bienveillante. Or, le président de la République l’est, donc il n’est pas une catastrophe. Allez donc réviser vos cours de syllogisme.

Un président irresponsable et imprévisible ?

Vous êtes donc experts en quoi ? Ces analogismes que vous voulez établir entre le président de notre belle nation et une catastrophe naturelle ne tiennent sur rien. Quand vous faites croire que le lien entre les deux, c’est l’irresponsabilité et l’imprévisibilité, parce qu’on ne peut prévoir ni l’un et que l’autre prévoit pas ; que la victime n’a choisi ni l’un ni l’autre, est assez surprenant.

Dans vos élucubrations, vous dites que comme la catastrophe qu’on ne peut prévoir, lui n’a jamais rien prévu. Comme la catastrophe qui est « naturelle » que parce que l’homme ne l’a pas choisie, parce qu’elle arrive malgré lui, contre sa volonté, le président de la République est là contre la volonté du peuple, malgré le peuple. Doit-on vous rappeler que chaque peuple n’a que les institutions de son choix ? Que le peuple camerounais à maintes fois, a fait ce choix, son « Meilleur choix » ? Le Cameroun n’est pas une dictature. La preuve, c’est bien la liberté d’expression qui vous permet de raconter n’importe quoi dans les médias.

L’avantage de ne pas avoir de routes

Un ministre en son temps, nous avait fait l’apologie des routes crevassées. Il disait que ça empêchait les accidents, que plus il y a des nids de poule, plus le conducteur fait attention, et donc moins il y a des accidents. Cette fois, l’absence de route peut nous éviter les guerres tribales. Comment ? Je vous explique.

Les Béti ont publié, il n’y a pas longtemps, un mémorandum pour dire que Yaoundé et ses environs est leur propriété, qu’ils ne veulent plus des « allogènes » chez eux. Alors, si la soute se coupe, que le train ne peut plus arriver à Douala, ça nous évite une guerre tribale inutile. Peut-être même que nos frères Bassas ont pris les devants. Ils ont choisi eux-mêmes de « couper les ponts ». Peut-être que ces événements c’est leur mémorandum écrit en silence. Peut-être sont-ils d’accord pour dire que chacun reste chez lui désormais.

Le Nord est déjà coupé en quelque sorte de Yaoundé, du Cameroun, avec ces exactions criminelles de Boko-Haram. L’Est c’est autre chose. Il n’y a pas de route pour y accéder. C’est déjà foutu. Du côté de l’Ouest, l’état des routes est critique, très critique. Dans peu de temps, l’Ouest sera « naturellement » coupé de Yaoundé. Ce qui est en soi une bonne nouvelle, une nouvelle très attendue. Car ce sont les Bamilékés qui ont toutes les terres de Yaoundé et de Douala apparemment. Alors, que les routes se coupent de chaque côté de ces villes, les autochtones pourront rentrer dans leurs droits sans qu’on assiste à des conflits.

D’ailleurs, vous semblez oublier l’attachement de notre président de la République aux idéaux de paix. C’est un homme très attaché à la paix. Si dans quelques années, avant 2018 je veux dire, toutes les routes qui jouxtent les autres villes du Cameroun à Yaoundé se coupaient, on serait là dans une résolution pacifique d’un conflit imminent. Ce serait une victoire digne de celle de Bakassi. Même si ses détracteurs disent qu’il a remporté un territoire sans le pétrole qui faisait l’enjeu du conflit avec le Nigéria, au moins, ça nous a évité une guerre. Si donc, il n’y a plus de route, M. Onambele Zibi, et les autres qui étaient prêts à faire une chasse à tous les allogènes, seraient plus tranquilles. Chacun resterait chez lui.

Le mort kilométrique

Pourquoi les victimes d’un accident de train seraient-elles plus chères aux yeux du président de la République, que les nombreuses victimes de la nébuleuse Boko-Haram ? Pourquoi devrait-on s’attendre à ce que le président de la République écourte son séjour pour des victimes d’un accident naturel quand il ne l’a pas fait pour des centaines de victimes tuées, des centaines de déguerpis de Boko-Haram, comme si un mort n’en valait pas un autre ?

Face à la mort, nous sommes tous égaux. De nombreuses hautes personnalités de l’Etat ne sont-elles pas mortes ces derniers temps ? Certains n’ont-ils pas rendus l’âme dans les hôpitaux européens pourtant prises comme référence, pour dénigrer l’œuvre du président de la République ? Il n’y a pas donc d’endroit où la mort ne soit présente. Et un mort, qu’il soit Blanc ou Noir, qu’il soit président ou citoyen, qu’il soit du Nord ou du Sud, est un mort. Laissons donc notre président profiter de la vie pendant qu’il en est encore temps.

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