Revendications : Le mémorandum qui divise le Mfoundi
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Au cours de la réunion de crise d’hier, des voix se sont élevées pour reconnaître la pertinence du document attribué à Onambélé Zibi.

Philippe Mbarga Mboa, le modérateur de la concertation d’hier (et non moins ministre chargé de missions à la présidence de la République) et les membres des 44 familles que compte le département Mfoundi ont tranché. Le patriarche Emile Onambélé Zibi écope (symboliquement) d’un an de prison. La décision a été prise hier au Cercle municipal de la Communauté urbaine de Yaoundé, et consignée dans un mémorandum adressé au chef de l’etat. Les représentants des 44 familles se sont formellement désolidarisés du patriarche, dans une réunion dont les résolutions sont contestées par une frange des natifs du Mfoundi, ayant pris part à la réunion.

Au cours de ce conclave, la première salve reviendra à Philippe Mbarga Mboa : «C’est une causerie familiale, donc elle se fera uniquement en langue Ewondo», prévient- il à l’assistance. Mbarga Mboa est entouré de plusieurs ministres et élites du Mfoundi, à l’instar de andré mama Fouda, séraphin Magloire Fouda et Laurent Serge Etoundi  Ngoa. Parmi ces élites du Mfoundi venus faire le procès du patriarche, une absence est remarquable. Celle du maître des lieux, Gilbert Tsimi Evouna, le délégué du gouvernement auprès le Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) et élite dudit département. «Il (Tsimi Evouna Ndlr) est en déplacement et ne pourra pas être des nôtres ce jour», s’empresse de préciser Philippe Mbarga Mboa.

La parole est tour à tour donnée par le modérateur à l’assistance pour s’exprimer. C’est à boulets rouges que la plupart des intervenants tire sur le patriarche Onambélé Zibi. «Cette lettre n’est pas sérieuse et on ne s’adresse pas au président de la République avec autant de légèreté. Nous n’avons même pas été consultés. C’est ma fille qui m’a d’ailleurs appelé depuis la France hier très tôt à 5h du matin pour me dire que c’est très grave», déclare Victor Yene Ossomba, le secrétaire général de l’assemblée nationale.

Les prises de position défavorables au patriarche sont, pour l’essentiel, timidement applaudies par une grande partie de l’assistance, venue manifestement contester la décision. «Tout ce qui a été dit par Emile Onambele Zibi est vrai. Ça ne sert à rien de lui jeter la pierre. Le département du Mfoundi est laissé à lui-même, alors pourquoi ne pas le dire et pourquoi ne l’avoir pas invité ici pour qu’il se défende», a demandé l’un des intervenants.

Une idée tout de suite balayée du revers de la main par Mbarga Mboa. «Nous sommes ici pour parler de cette lettre qui a salie notre village. Pour ce qui est des autres problèmes, chacune des 44 familles va se concerter», se justifie l’ancien ministre des sports. Dans le mémorandum fortement critiqué et attribué à Onambélé Zibi et compagnie, les patriarches du Mfoundi sont amers à l’égard du chef de l’état, Paul Biya : «Nos peuples sont dispersés et dilués. Nos terres sont uniquement confisquées et revendues. Bientôt nous serons sans repaire, sans culture, sans village. Nous attendons plus nous laisser faire. Pour nous, il s’agit de lutter pour  notre survie».

Wouking

Ces aînés sociaux ajoutent : «Nous sommes absents de tous les cercles de décision qui engagent le présent et l’avenir du pays, alors que nous sommes pour l’essentiel des principaux acteurs de notre histoire. Le Rdpc, le parti au pouvoir dans lequel vous nous avez entrainés, ne vous appartient plus. D’ailleurs, nous y avons toujours occupé des positions subalternes (…) Nous vous avons toujours donné nos suffrages dans les marchandages. Cela ne sera plus le cas. Ce marché de dupe doit s’arrêter. Car, après vous, un autre pouvoir nous fera payer notre fidélité naïve et aveugle à votre endroit», écrivent les patriarches, avec fermeté.

À l’issue de la réunion d’hier, le ministre Mbarga Mboa a indiqué que le département du Mfoundi est cosmopolite et ne saurait prêter le flanc à la haine et la xénophobie. Ignorant, selon des analystes, l’épisode de la déclaration du Mfoundi du 29 février 2008 qui sommait «les prédateurs venus d`ailleurs de quitter rapidement et définitivement» Yaoundé et les évènements de juillet 1999 à l’occasion de l’intronisation de feu Mgr André Wouking. «Pas d'archevêque Bamiléké à Yaoundé», lisait-on alors sur des pancartes.

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