Cameroun : Standard & Poor’s parle d’une fragile solvabilité du pays
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Cameroun : Standard & Poor’s Parle D’une Fragile Solvabilité Du Pays :: Cameroon

L’agence de notation américaine se convainc d’un risque politique élevé, lié entre autres, aux incertitudes de 2018.

L’agence de notation américaine standard and Poor’s (s&P) vient d’annoncer le maintien de la note B/B du Cameroun sur ses émissions de court et moyen termes. Il s’agit là d’une bonne nouvelle non seulement pour le pays, qui a lancé le 20 septembre dernier son emprunt obligataire 2016-2021, en vue de lever localement 150 milliards F Cfa destinés au financement d’un certain nombre de ses projets structurants en cours de réalisation, mais qui vient surtout rassurer les épargnants quant à la sûreté de cette opération.

L’agence américaine de notation fonde son analyse sur la robustesse de la croissance du Cameroun, et pense à propos que celle-ci devrait être en moyenne de 5,3% sur les trois prochaines années (2016 et 2019). «La réalisation de grands projets d'infrastructures, relève-t-elle, continuera de soutenir la croissance. Nous projetons aussi que le secteur des services va demeurer solide et que la production agricole va augmenter». Bien plus, le gouvernement a lancé un plan d'urgence de trois ans en décembre 2014, qui devrait conduire à l'amélioration des chaînes de valeur agricoles, de l'approvisionnement en énergie, et permettre une activité soutenue dans le secteur de la construction, prévoit s&P.

Qui pense toutefois que la solvabilité du Cameroun reste limitée, en raison notamment de la faiblesse de ses institutions, des incertitudes liées à la succession à la tête de l’état, du faible revenu par habitant, la hausse vertigineuse de la dette publique, laquelle est passée d’environ 6% à l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative pays pauvres très endettés (Ippte) en 2006, à 28% du Pib du pays en 2016, etc.

Clergé

À propos du risque pays, «le président Paul Biya devrait rester au pouvoir jusqu'en 2018, date de la prochaine élection présidentielle. Nous estimons qu'un risque d'instabilité politique existe, au regard du manque d'expérience [du Cameroun] en matière de transition démocratique. Standard and Poor’s projette un creusement du déficit budgétaire du Cameroun à 4,3% du Pib en moyenne, entre 2016 et 2019, en raison de la baisse des recettes pétrolières de l’état, dans un contexte où l’on note une hausse des dépenses d’investissement.

Autre facteur qui devrait sans doute aggraver le creusement du déficit budgétaire du Cameroun, c’est bien les dépenses liées au paiement des intérêts sur sa dette extérieure publique. Cette dette extérieure pèserait aujourd’hui 78% de l’ensemble de la dette du pays. Il faut noter que, dans tous les classements internationaux, y compris le très réputé Doing Business, le Cameroun figure presque toujours à la remorque en ce qui concerne la gouvernance et l’efficacité de ses institutions.

À  deux ans théoriquement de la prochaine élection présidentielle, il n’est pas un seul de ces classements qui n’évoque pas le risque politique élevé du pays. Même surplace au pays, des membres du clergé l’évoquent de plus en plus.

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