Elles font régner l’ordre dans les stades de Football
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Les 102 arbitres-dames au Cameroun ont bien l’intention de gagner davantage de terrain.
 
Lesbienne. Prostituée. Vaut rien… Les mots sont crus et durs à l’endroit des femmes dans ce milieu dit « d’hommes ». Qu’importe, elles ont choisi de suivre leur passion comme arbitres de football et officient aussi bien lors des rencontres féminines que masculines. Elles viennent d’univers géographiques, sociaux et religieux différents et sont 102 arbitres-dames, d’après des statistiques de la Fédération camerounaise de football, à exercer au Cameroun. Parmi elles, l’on compte huit arbitres diplômées de la fédération internationale de football association, 27 arbitres fédérales et 67 arbitres régionales. Dans leurs parcours, elles ont dû franchir les barrières familiales.

Elle a grandi dans une famille musulmane. Thérèse Raïssa Neguel Damgoua, l’arbitre aux nombreuses coupes d’Afrique des nations, coupe du monde et  Jeux olympiques avait sa famille à dos dans les débuts à Garoua. « Mon père est décédé avant que je ne commence. Mais ma mère m’interdisait de me rendre sur les terrains. Elle disait que c’était dangereux pour une femme de se retrouver dans ce milieu ». Dans cette partie du pays, il était difficile d’accepter une femme sur un terrain de football, puisque la place de la femme dit-on est à la cuisine, à la maison. Jeanne Ekoumou elle, avait  le regard des joueurs qui pesaient.

Elles ont longtemps fait face aux questions de genre même si les barrières tombent peu à peu. Qu’elle soit Thérèse Raïssa Neguel Damgoua, Carine Fomo Atezambong, Thérèse Abou’ou, Thérèse Nteme Zoa ou Jeanne Ekoumou, elles ont entendu cette phrase au moins une fois dans leur vie : «  Que savent les femmes du football ? ».

Généralement, « on nous dit que nous ne sommes pas à notre place », confessent-elles. Elles sont menacées de mort, insultées et subissent l’amertume. Pour tenir, Carine Fomo Atezambong fait appel à son mental d’acier forgé grâce à ses passages lors des compétitions en tant qu’athlète de judo et karaté. Il n’est pas «évident pour un arbitre d’être en paix, mais, pour une femme, c’est doublement. Elles évitent de s’écharper avec des promoteurs de clubs souvent incisifs.

Amour, passion, tact et connaissance des lois du jeu à la lettre aident. « Le 27 janvier 2014, c’était mon premier match de Ligue 1. A Douala, la rencontre opposait Caïman à une autre équipe. On avait fait un centre loin. Le gardien de Caïman a suivi la trajectoire du ballon à reculons. Quand il a attrapé le ballon, il avait traversé la ligne. J’ai validé le but. Toute l’équipe s’est déversée sur moi. Ils m’ont insulté mais ne m’ont pas bastonné », raconte Carine Fomo Atezambong. Elle dit n’avoir pas paniqué parce qu’elle savait qu’elle faisait bien son travail.

Dans cet univers, les arbitres  masculins se présentent comme de véritables partenaires. Les questions du ne se posent pas dans leurs relations professionnelles. « Ils entretiennent bien la rivalité mais restent pédagogues et veulent nous protéger », reconnaît Carine Fomo Atezambong. Comme leurs confrères masculins, elles ont, pour les arbitres Fifa, leur flot d’émotions lors des compétitions. Elles veulent gagner davantage de terrain et imposer leur style avec tact et autorité.

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