Ce n’est qu’après plusieurs réunions entre les délégués des deux structures, que le Minsep  a su qu’il ne serait pas ordonnateur des dépenses.

L’on retiendra que la team Cameroon est rentrée bredouille des jeux olympiques de Rio 2016. Aucune des six disciplines présentes à ces jeux n’a pu remporter la moindre médaille. Les athlètes camerounais sont tombés l’un après l’autre, au fur et à mesure que la compétition avançait. Même Wilfried Seyi, le porte-étendard de la délégation camerounaise n’y a vu que du feu, malgré le maigre espoir entretenu après sa victoire face au Colombien Jorge luis Vivas, dans la catégorie des 75kg.

Au vu des performances ridicules de la team Cameroon à cette compétition, plusieurs observateurs nationaux et internationaux ont tôt fait de pointer un doigt accusateur sur la préparation des athlètes. Une préparation qui avait pourtant été pensée quelques mois avant, à travers le projet «Bientôt Rio». Un projet conjointement mené par le ministère des sports et de l’éducation physique (Minsep ) et le Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) mais qui au finish, a été mal géré.

C’est une convention signée  entre le Minsep  et le Cnosc que le projet «Bientôt Rio», a été mis en place. Le projet dont la première phase a été financée, selon une source, à hauteur de 646 millions Fcfa, comptait deux aspects. Le premier était destiné à la préparation, tandis que le second volet concernait la participation proprement dite de la team Cameroon aux jeux olympiques. Une fois l’effectif d’athlètes camerounais connu (une trentaine), plusieurs réunions de préparation se sont tenues entre les représentants du Minsep  et ceux du Cnosc. Avec comme chef, le secrétaire général du Cnosc, David ojong.

Plusieurs missions avancées ont même été effectuées, notamment au Brésil et au Maroc. Notre source explique que «le ministre (Bidoug Mkpatt Ndlr) n’a d’ailleurs assisté qu’à la dernière réunion qui n’a duré que cinq minutes, il était toujours représenté. C’est au moment de la mise en place qu’il a constaté que l’ordonnateur des dépenses qui avait été désigné par l’Etat du Cameroun était le président du Comité national olympique».

Clash

Dès lors, l’enthousiasme qui avait caractérisé quelques semaines plus tôt, les réunions de préparation, laisse place à de l’animosité entre les membres du Minsep  qui se sentent trahis et ceux du Cnosc. Après ce coup que n’a pas digéré Bidoung Mkpatt, ce dernier est quand même invité par le président du Cnosc Hamad Kalkaba Malboum  à Rio, où il s’y trouve déjà avec certains membres de la délégation camerounaise.

«Kalkaba a eu la surprise de sa vie en voyant que le ministre avait plutôt délégué un inspecteur général de son département ministériel. En plus de gérer seul l’argent destiné à la préparation des compétiteurs, Kalkaba a carrément ignoré les fédérations», s’indigne un président de fédération. Une version que ne partage pas le Cnosc.

D’après un cadre sur place qui a requis l’anonymat, le projet «Bientôt Rio» avait effectivement été mené conjointement entre le Cnosc et le Minsep .

«Il n’était pas question de passer par les présidents de fédérations, puisque cet argent dont je ne suis pas autorisé à donner le montant, était considéré comme une bourse octroyée aux compétiteurs, par rapport à leur préparation et à leur participation aux Jeux olympiques.

D’ailleurs, ce sont les fédérations elles-mêmes qui nous ont proposé ces athlètes», explique le cadre très courroucé au téléphone. Ce dernier précise que sur la centaine d’athlètes retenus au départ, seule une trentaine a été retenue pour faire partie du projet.

«Mais si un athlète n’appartenant pas à ce projet se  qualifiait, il était directement intégré dans le groupe», ajoute-t-il.