Bertoua : Les détenus à la merci des maladies
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La surpopulation favorise les infections, pourtant, la charge médicale est quasi-inexistante.

La prison centrale de Bertoua, construite pour une capacité de 500 places, héberge aujourd’hui plus de 1500 détenus. D’où d’énormes problèmes de santé favorisés par le surpeuplement du pénitencier. Si les maladies diarrhéiques très contagieuses sont légion dans cette prison, force est de constater que plusieurs détenus décèdent suite à des nombreuses pathologies parfois bénignes. Ce qui est également la conséquence du manque de l’expertise technique médicale dans le pénitencier.

Car à la prison centrale de Bertoua, il y a une infirmerie où officie un infirmier assisté de deux aides soignantes de formation douteuse. « Il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre qu’en dehors de l’infirmier chef, tous les autres qui portent les blouses blanches à l’infirmerie ornent seulement la maison », déclare avec regret un gardien de prison qui requiert l’anonymat.

Au-delà du manque de personnel médical, l’infirmerie de la prison centrale de Bertoua fait face à un manque criard de matériel. Le plateau technique est constitué d’une table artisanale pour la consultation, un tensiomètre de type archaïque qui n’a de place que dans un musée, des paires de ciseaux , du petit matériel pour les pansements , un thermomètre, etc. Ce qui ne peut pas permettre de prendre en charge les cas de maladies qui sévissent dans le pénitencier.

« Dans notre infirmerie on ne peut même pas soigner une égratignure, à plus forte raison prendre en charge un cas de diarrhée aigue, il y a rien », s’exclame une gardienne de prison. Qui ajoute par la suite : « Si un détenu est sérieusement malade, il est référé à l’hôpital régional de Bertoua, dans le cas contraire il est condamné à la mort. On a vu des détenus mourir ici des suites de diarrhée ». La prison centrale de Bertoua qui date de l’époque coloniale offre à ses pensionnaires un traitement inhumain, à la limite animal. Les pensionnaires dorment à même le sol dans des cellules très étroites, les latrines sont dans un état de délabrement très avancé et sont loin d’être appropriées à toute utilisation par un être humain, fut-il un prisonnier.

Les repas  sont préparés dans des conditions défiant toutes les règles d’hygiène. « On n’a pas le choix, la prison de Bertoua c’est l’enfer. Lorsque nous sortons pour travailler on est très content parce que le dedans là n’est pas bon », nous confie un détenu sortie en corvée. La dotation d’une infirmerie moderne, d’une pharmacie garnie à la prison centrale de Bertoua est une urgence. Idem pour l’affectation d’un personnel bien qualifié et en nombre suffisant. Cette disposition pourra permettre une bonne prise en charge médicale de la population carcérale et par-dessus tout limiter les cas de décès au sein de ce pénitencier.

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