Camair-Co : Les raisons d’un limogeage
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L’américain Boeing, qui veut être étroitement impliqué dans la conduite du plan de redressement de Camair-Co ne voulait pas de Jean Paul Nana Sandjo  comme Dg de l’entreprise.

Et sa page est définitivement tournée. Pendant près de deux ans, il n’a pas pu procéder à aucune nomination ou redéploiement de son personnel sans l’aval de la présidence de la République. On a en effet eu affaire à un Dg exécutant dont le montage financier pour restructurer l’entreprise (sa mission principale) n’a jamais été accepté. La raison la plus directe de son limogeage est que, depuis le retour d’Ethiopie du Boeing 767 de Camair-Co, le très réputé Dja, en juillet dernier, celui-ci est resté immobilisé au sol.

Comme  pour ne rien arrangé, il a été saboté à l’aéroport de Douala. Des individus non identifiés auraient ouvert le cockpit de l’avion pour laisser entrer l’eau de pluie qui aurait sérieusement endommagé l’appareil. C’est donc la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le sort de cet homme était scellé, mais il feignait de l’ignorer.

Au point de faire part (désespérément ou provocation ?) à la directrice générale de l’autorité aéronautique civile du Cameroun (Ccaa), Paule Assoumou   Koki - qui lui vouait une rare animosité -, de sa disponibilité à passer l’interview dans le cadre du processus d’acceptation du dirigeant responsable de la compagnie.

«Je suis au regret, avait-elle répondu, sentencieuse, de vous apprendre que votre  candidature à cette fonction n’est pas acceptable du fait que vous fait office de dirigeant responsable de la structure pendant plus de deux ans», et que la performance de sécurité de la compagnie «est restée préoccupante avec de nombreuses constatations d’audits de supervision de sécurité encore ouvertes démontrant un encadrement insuffisant de la compagnie au plan technique».

La Camair-Co vient ainsi de battre le record de changement de Dg (quatre au total en cinq ans d’existence). Ceci peut se comprendre, pour ceux qui pensent qu’en tant que compagnie aérienne publique, cette entreprise est un instrument de rayonnement du Cameroun au plan international. Mais, le problème de fond est loin d’avoir été résolu. Personne n’ignore que Camair-Co n’a pas de flotte, de pilotes, de financements, entre autres problèmes qui sont plutôt d’ordre structurel, qu’il faut résoudre de manière globale.

C’est faire preuve de cynisme de la part du gouvernement que d’accuser le manager sortant de n’avoir pas produit de résultats. Comme s’il ignorait qu’aucun dirigeant, dans les conditions de travail qui ont été celles de Nana Sandjo  (et même ses prédécesseurs), n’aurait produit quoi que ce soit. Il faut souhaiter bonne chance à Boeing et à la nouvelle équipe dirigeante, dans l’espoir bien sûr qu’ils évolueront dans un environnement moins austère et favorable à l’innovation. Si le plan de restructuration  adopté est mis en œuvre, Camair-Co devrait avoir neuf nouveaux avions, dont six du constructeur Boeing et trois ma60 chinois.

S’il n’y a véritablement pas de soucis à se faire avec Boeing, il y a un énorme problème avec les ma60. Seuls deux pilotes camerounais sont formés à leur utilisation. Or, pour un seul appareil, il faut quatre commandants de bord et quatre pilotes. Ira-ton prendre des Chinois pour venir piloter les aéronefs existants et les trois autres annoncés ? On n’est pas sorti de l’auberge.

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