La grande mosquée de la briqueterie au Tribunal
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L’ex-imam adjoint Mohaman Saminou fait l’objet d’une plainte déposée par l’imam principal Cheick Ibrahim Moussa.

C’est peu dire que la rupture est désormais consommée entre Cheick Ibrahim Moussa, Grand Imam de la mosquée centrale de Yaoundé et président de la conférence des Imams du Cameroun et son ex-adjoint, Mohaman Saminou. En cause, le collège des imams adjoints de la mosquée centrale de Yaoundé a été remanié et Mohaman Saminou a été exclu du groupe.

«Ce garçon outrepasse les règles de la religion, de fonctionnement de notre mosquée, en s’illustrant par des actes qui menacent notre communauté et notre religion. Depuis, on me rapporte ce qu’il fait, mais je me disais qu’il allait changer. Voilà pourquoi nous l’avons exclu», explique Cheick Ibrahim Moussa. Selon lui, les faits reprochés à son ex-adjoint remontent au mois d’octobre 2015, à la veille de l’inauguration de la mosquée centrale de Yaoundé par le premier ministre, sur instruction du président de la République.

«L’imam Mohaman Saminou a adressé des correspondances aux autorités et certaines administrations avec des demandes d’aide. Pis, il a invité des dignitaires religieux du Nigeria, à l’instar de Daihiru Usman Baushi et Mohaman Arabi Abdul Fathi sans nous avertir et en plus, il signe des documents en tant qu’imam central de Yaoundé, directeur de la grande mosquée de la Briqueterie pour voler de l’argent. Il l’a fait partout », indique une source au sein de la mosquée centrale de Yaoundé. Du côté de l’ex-imam adjoint Mohaman Saminou, on crie plutôt à l’acharnement.

«Ils n’ont rien à reprocher à ce jeune imam qui a beaucoup contribué à la réussite de la cérémonie de l’inauguration de notre mosquée. Il a juste utilisé les relations qu’il a pour permettre le succès de cet évènement», explique une source proche de l’ex-imam adjoint. Selon un dignitaire et membre du comité d’organisation de la cérémonie de l’inauguration des lieux, le problème est plus sérieux.  

RÉFECTION

Les travaux de rénovation de ce bâtiment religieux avaient été lancés le 17 mai 2007 et ont duré huit ans. Le bâtiment inauguré le 20 novembre 2015 par le Premier ministre, Philemon Yang, représentant personnel du chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, d’une capacité de 4 000 places, esplanade compris, a coûté plus d'un milliard de F cfa. Ce, grâce à un financement conjoint de l'Etat du Cameroun, de la Turquie et d’un dignitaire musulman de regrettée mémoire.

C’est cette rénovation qui semble avoir mis le feu aux poudres. Le grand imam de Yaoundé et président de la conférence des imams du Cameroun reproche à Mohaman Saminou d’avoir oeuvré à la distraction d’une somme d’environ 22 millions de Fcfa. Une somme débloquée par le chef de l’Etat pour la circonstance. Dans cette confusion autour de la dite somme, l’ex-imam adjoint bénéficie d’un soutien auprès de la communauté, notamment celle du chef de quartier d’Ekoudou 3.

Selon certaines sources proches de la sous-préfecture de Yaoundé II, le sous-préfet Yampen Ousman aurait demandé aux membres du conseil des élites et associations des imams de revenir sur leur décision. Mais sa pression est vite balayée du revers de la main. Le bureau exécutif des Imams a approuvé à l’unanimité l’exclusion de l’imam Mohaman Saminou le 27 juillet 2016. Il a également remanié le collège des imams adjoints avec des noms publiés dans C.T de juillet 2016.

La nouvelle liste est composée de Oumarou Ayouba, Moussa Malam Ibrahim, Tanko M. Il a également innové en instaurant un poste de chargé de relations publiques où il a nommé Moussa Ben Younoussa.

CONFUSION

En tout cas, le détournement de 22 millions de Fcfa n’a toujours pas été établie. «On a demandé à un certain nombre de personnes impliquée, dont l’imam Mohaman Saminou, de nous faire la lumière sur la gestion de cette somme. Mais ils refusent», explique Cheick Ibrahim Moussa.

L’imam principal prétend avoir été dupé par Mohaman Saminou et ses complices, profitant du fait qu’il ne sait pas lire les documents en langue française. Suite à cette affaire, il a déposé une plainte auprès des autorités compétentes à l’encontre de son exadjoint pour abus de confiance, usurpation de titre, introduction frauduleuse des demandes d’aide auprès des autorités et de trouble au sein du lieu saint, entre autres.

En date du 04 août 2016, l’ex-imam adjoint a été entendu sur procès-verbal par la police judiciaire de Yaoundé. «Lorsqu’ils ont décidé d’exclure l’imam Saminou, on a sollicité l’arbitrage du sous-préfet, puis des autorités, puisque les arguments sont montés de toutes pièces pour l’écarter. Et maintenant qu’ils l’ont fait, ils cherchent à le mettre en prison », explique un partisan de l’ex-imam adjoint.

Nos tentatives auprès des siens pour joindre Mohaman Saminou sont restées vaines. «L’imam ne veut pas faire des commentaires, mais se sait innocent », renseigne un fidèle de la mosquée.

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