LE REVEIL, LES MIRACLES ET LES…DESILLUSIONS
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47 confessions religieuses officiellement reconnues, plus de 200 ‘’Eglises évoluant en marge de la légalité en attendant le cachet régularisateur du Président de la République qui tarde à venir, tout autant que tardent à se matérialiser les miracles annoncés.

Certains habitants de Yaoundé ne remonteraient pas très loin dans leurs souvenirs pour se rappeler les prestations plutôt, courues d’un évangéliste américain nommé BONKE qui attirait des foules à l’esplanade du stade omnisports ou encore au lieu-dit ‘CARREFOUR WARDA.

Le relais pris par  les pasteurs nigérians avec un succès certain n’a pas manqué de susciter des vocations auprès de quelques inspirés locaux. Le filon désormais maitrisé par ces acteurs avec à la clé des affiches aux couleurs chatoyantes placardées aux quatre coins de la ville sur fond de décibels assourdissants, a tôt fait de déclencheurs auprès de certaines couches sociales, une hystérie collective.

Portées par les effets déstabilisateurs d’une crise économique persistante, d’une misère ambiante face auxquels les liturgies jugées soporifiques et monotones des confessions religieuses conventionnelles sont restées sans solutions, des hordes de fidèles, pour une bonne part des femmes, abandonnent par vagues successives leurs premières amours religieuses pour se jeter corps et biens sur les guérisons, les miracles, les richesses proposés par les nouveaux conquérants des âmes : les Eglises dites de réveil, un succès foudroyant, un phénomène de masse qui a simplement eu le don d’engendrer par certaines des ‘’pasteurs’’ de tout poil dont certains doivent en toute objectivité établir les preuves de leurs aptitudes professionnelles si ce n’est par ailleurs celle de leur probité morale.

Tous ceux-là qui, victimes à divers titres de chômage, d’envoûtement, de stérilité, de toutes sortes de maladies, y affluent pour y trouver des solutions à leurs différentes préoccupations. L’erreur serait de croire que seuls les crèves -la –faim se laissent séduire par les sirènes de ces nouveaux ‘’sauveurs des âmes’’.

Et bien que non ! Le tableau que peint un célèbre sociologue camerounais laisse perplexe : … il y avait aussi d’authentiques personnalités des administrations publique et privée, du monde des affaires, des professions, libérales, des étudiants, des artistes… »

La contagion était dévastatrice. Le clergé catholique surtout qui en a perdu le sommeil a eu le mérite de s’être livré à une introspection afin de redresser la barre.

Avec le concours de l’Exhortation apostolique post-synodale « ECCLESIA IN AFRICA » proclamé par le Pape Jean-Paul II de regretté mémoire lors de sa visite en aout 1985 au Cameroun.

Les innovations culturelles du document papal se sont chargées de corriger autant que faire se peut les reproches faits à l’Eglise de Rome.

Les nouveaux convertis ont-ils trouvé leur compte ?

Une abondance littérature émanant des cercles spécialisés fait ressortir que leur parcours s’est soldée parfois par de cruelles désillusions. Et aux dis de ces spécialistes, nos « braves » pasteurs ne sont, pour certain que de vulgaires opportunistes soucieux avant tout de se « sucrer » aux dépens de la crédibilité, de la naïveté, et du désarroi existentiel de leurs fidèles.

Un jeu rendu plus aisé avec cette faculté dont jouissent certains promoteurs de ces Eglises capables de les faire naître, de les faire disparaitre, de les faire renaitre…. Au fait, combien sont-elles aujourd’hui au Cameroun, ces Eglises dites de réveil. Selon certaines sources ayant enregistré leur déclaration au Minatd, on en compterait plus de deux cents à s’être engouffrée dans la brèche ouverte par la loi N° 90/053 du 19 décembre 1990 relative au libertés publiques, aux questions du culte et au suivi des activités des associations et autres mouvements à but non lucratif.

On comprend dès lors pourquoi ces Eglises se résument parfois en un domicile privé si ce ne sont que quelques piquets qui supportent un simple toit. Evoluant dans ce cadre provisoire, certains nourrissent ainsi l’espoir d’obtenir le sésame officiel du nom d’Eglise que seul le décret du président de la République est habileté à conférer. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’entreprise n’est pas du tout aisée.

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