Sdf : Comment Fru Ndi a triomphé depuis 1992
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Les investitures du chairman ne sont pas toujours un long fleuve tranquille.

La bataille pour la succession de Ni John Fru Ndi en cours au sein du Social Democratic Front (Sdf) vient remettre au goût du jour l’historique des différentes investitures dans ce parti d’opposition. Les tractations pour l’investiture de la candidature du chairman n’ont cessé de fluctuer depuis 1992. Entre participation et boycott du principal parti d’opposition, les cadres du Sdf se sont régulièrement dressés contre la candidature du chairman.

Selon Denis Nkemlemo, secrétaire national à la Communication du Sdf, en 1992, Bernard Muna voulut défier le chairman, mais finit par retirer sa candidature à la dernière minute. « En 1997, Bernard Muna challengea le chairman mais fut sérieusement battu à la convention. En 2004, explique un cadre du Sdf, Bernard Muna et Nouki Mouchouango, un simple militant, ont rivalisé d’adresse avec Ni John Fru Ndi.

Cette même année, un coup d'Etat fut organisé à la coalition par Ndam Njoya avec la complicité de quelques représentants du Sdf pour empêcher au Sdf, parti majoritaire, de proposer une candidature à la coalition », a-t-il précisé. En 2011, le chairman n’a pas vraiment été rivalisé à la convention. Selon l’honorable Paul Nji Tumasang, membre de la commission des libertés et des droits humains, et par ailleurs membre du Shadow Cabinet, « très récemment, en 2011, lors des présidentielles, l’honorable Simon Fobi Nchinda s’est engagé pour affronter le chairman.

Il  est passé dans les télévisions et radios avant de désister en tant qu’homme politique avisé ». Il ajoute qu’« aucun candidat n’a été menacé. Paulinus Jua a décidé d’affronter le chairman il y a plus de 14 ans sans être inquiété. Il en est de même de Bernard Muna qui a été battu à Douala par Ni John Fru Ndi. Ils sont nombreux. »

Paul Nji Tumasang précise que le principe de désignation d’un candidat à la présidence du parti lors d’une élection présidentielle est simple. « Il faut se référer aux textes fondamentaux du parti. Il y a un congrès qui renouvèle l’exécutif du parti. Le chairman du parti et du Nec est aussi élu par les délégués comme candidat.

C’est simple ! Si monsieur Biya anticipe les élections présidentielles dans trois mois, d’office il y aura un congrès du Sdf. Même le vice-président n’est pas automatiquement le président du Sdf ». Au total, pour remplacer le chairman à la tête du Sdf, les candidats suivants ont cherché à le remplacer, selon nos sources. Il s’agit, entre autres, de Christian Tabetsing, Paulinus Jua, Célestin Djamen, Prof Asonganyi Tazoacha, Bernard Muna et, en 2011, l’honorable Simon Fobi Nchinda.

Interrogé le 21 juillet 2016 sur les raisons de sa candidature aux différentes investitures, Bernard Muna a préféré ne pas s’immiscer dans les affaires politiques du Sdf. « Je ne garde aucune rancune envers ce parti. Quand j’étais là, je pouvais me prononcer. Je ne souhaite pas commenter comment les investitures se passent », a-t-il affirmé.

Une cadre du Sdf visiblement proche de Bernard Muna explique qu’en 2004, lorsque ce dernier présente sa candidature, « il est menacé par des vandales qui ont voulu le tabasser avec son équipe. On a même essayé de disqualifier la candidature du feu Asonganyi alors secrétaire général.

Le chairman a donné des instructions pour que Bernard Muna soit disqualifié alors qu’il avait payé 500 000 F.Cfa de caution exigible ».

Discorde sur l’abandon

par le chairman Information rejetée par Denis Nkemlemo pour qui les cas de démission n’ont rien à voir avec le choix des candidatures lors des élections présidentielles. D’après lui, les textes du parti sont clairs : « Lorsque les élections présidentielles sont annoncées, chaque membre du parti intéressé et éligible retire une fiche de candidature au sein du parti et le remplit suivant des documents appropriés.

Il la soumet par la suite à la validation. S’il y a plusieurs candidats, les primaires départagent les candidats. Il en est de même des élections au niveau du district ». D’après lui, c’est le même processus qui est en cours au niveau de la coordination départementale et de la conférence régionale.

« C’est le même processus au niveau des conventions. Chaque aspirant doit être porté ou soutenu par dix délégués accrédités d’au moins cinq régions. Vous voyez que ce n’est pas aussi simpliste comme certains ignorants et personnes mal intentionnées veulent faire à propos de la désignation d’un candidat aux élections présidentielles au sein du Sdf », a martelé Denis Nkemlemo.

Un ancien challenger du chairman confie qu’il n’y a rien à attendre de la convention du Sdf du mois de février 2017. « Pour donner une certaine crédibilité au Sdf, Fru Ndi acceptera de céder sa place à Osih Josuah, vice-président. Je suis persuadé néanmoins que le parti continuera de fonctionner comme il entend. Le Nec est une arme redoutable au service du chairman ; il ne peut pas abandonner la gestion des subventions de l’Etat.

Sa gestion floue était déjà signalée par Elizabeth Tamajong, ancienne secrétaire général du Sdf. Chantal Kambiwa, ancienne porte-parole du Nec, expliquait avant sa suspension le processus de désignation d’un candidat en ces termes : « nos textes sont clairs. C’est un congrès extraordinaire qui décide de la présence d’un candidat du Sdf à l’élection présidentielle ou pas, ce n’est pas le Nec ».

Des indications qui montrent que la gestion des différentes investitures lors des élections présidentielles ne s’est pas toujours déroulée avec quiétude.

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