GRIPPE AVIAIRE : 05 camions d’oeufs détruits à Ngaoundéré
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Ils venaient du département de la Mifi, région de l’Ouest.

Jusqu’au 9 juillet dernier, Henriette Mamekengou et Innocent Deffo ne croyaient pas que leurs camions d’oeufs seront détruits. Ils en ont eu confirmation lorsque Moussa Yaya, le délégué régional du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia) de l’Adamaoua, et d’autres autorités de la ville se sont déportés à la compagnie de gendarmerie de Ngaoundéré pour désinfecter les camions d’oeufs y stationnés.

La désinfection faite, les camions ont été conduits dans une décharge située à 15 kilomètres du centre-ville, où ils ont été détruits. A la décharge, les oeufs ont été versés dans des fosses, puis saupoudrés par des produits, dont la chaux, avant d’être recouverts par la terre. C’est donc au total plus de 2 000 cartons d’oeufs qui ont été ensevelis.

En arrivant à Ngaoundéré, le 4 juin dernier, l’un des camions transportait 530 cartons d’oeufs. «20 cartons ont été déchargés et entreposés dans le magasin», déclare Henriette Mamekengou. «Les 510 autres ont été saisis dans le camion qui était stationné devant la boutique», poursuit-elle. Les autres camions transportaient des cartons dont 220 pour l’un d’eux.

Ceux-là appartenaient à Innocent Deffo. «Ils ont été saisis à l’entrée de Ngaoundéré», confie-t-il, courroucé. D’après les deux commerçants, chaque carton contenait 12 alvéoles d’oeufs. S’ils parvenaient à écouler toute leur marchandise, les deux auraient au total empoché 17 520 000 Fcfa. Soit 12 240 000 Fcfa pour Henriette Mamekengou et 5 280 000 Fcfa pour Innocent Deffo. Et ce, à raison de 24 000 Fcfa par carton.

«Les oeufs venaient de l’Ouest, notamment de la Mifi, qui est un département à risque. Ils partaient pour le Tchad», apprend-on. Une fois à Ngaoundéré, les échantillons n’auraient pas été analysés, comme le prévoit la loi. «Les responsables du Minepia ne nous ont rien dit. Nous ignorons si les oeufs étaient infectés ou non. Nous n’avons reçu aucun résultat des analyses. On ne nous dit rien», se plaignent les deux commerçants.

Face à ces plaintes, les explications du délégué régional du Minepia pour l’Adamaoua sont floues. «Si une analyse devait être faite, l’échantillon n’aurait pas été représentatif. Il y a un problème de traçabilité. Les oeufs saisis ne viennent pas d’une ferme. En plus, ils sortent de l’Ouest», explique Moussa Yaya. Et de trancher : «Nous avons saisi et détruit ces oeufs pour éliminer tout risque».

En principe, «Quand des oeufs sont saisis, les vétérinaires prélèvent un échantillon qu’ils envoient au Laboratoire national vétérinaire (Lanavet) pour analyses. Les résultats de ces analyses sont envoyés au centre pasteur pour une contre-analyse. Et les deux premiers résultats sont envoyés à Padoue en Italie, pour confirmation ; avant de retourner au Cameroun. C’est le processus», confie un vétérinaire.

Il est aussi à noter que la brigade mobile des douanes de Maroua a saisi 50 cartons d’oeufs le 5 juillet 2016, au poste de contrôle du carrefour Magada, situé à environ 100 km de Maroua. L’importante quantité d’oeufs, infectée par la grippe aviaire, était dissimulée dans un véhicule Hiace immatriculé EN 904 AD, en provenance de la région de l’Ouest. La cargaison saisie par les éléments de l’adjudant principal des douanes, Boubakari Soumbi, chef de brigade mobile des douanes de Maroua, a été remise aux services vétérinaires du Minepia.

Sur instruction du préfet du département du Mayo-Kani, les 18 000 oeufs d’une valeur de plus de 5 millions de Fcfa, ont été incinérés dans les fosses de l’abattoir de Kaéle, en présence du 2e adjoint préfectoral de Kaélé, Georges Mouche Ngamio.

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