Les quatre plaies majeures de Camair-Co
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L’on avait cru, évidemment trop rapidement, que les trombes d’eau soulevées bien haut dans le ciel de Yaoundé pour célébrer l’entrée en service des avions chinois, les fameux MA 60, après plus d’un an d’immobilisme et de scandales en tous genres, signerait le retour d’orgueil de la part d’un gouvernement camerounais autant que des dirigeants de Camair-Co, désireux de retrouver dignité après une si longue séquence d’humiliations publiques. L’on s’est rendu compte, assez rapidement, que la situation n’a, à la réalité, fait qu’empirer, avec souvent des manifestations violentes de passagers remplis de colère et décidés à en découdre.

Dans l’écho tourmenté de ces voix dont la douleur déchire le ciel, se trouvent à ce jour, quatre plaies inguérissables d’une entreprise totalement condamnée. La première d’entre toutes étant sa dette. Estimée à ce jour, par le ministre des Transports lui-même, à quelques 35 milliards de francs CFA – et qui rend tout espoir de redressement, du moins dans le format actuel, tout simplement inenvisageable.

La trésorerie de l’Etat, tout le monde le sait, est quasi totalement vide ; Alamine Ousmane Mey essayant de faire de son mieux pour ne pas risquer de compromettre la dernière hypothèque du système : les salaires des fonctionnaires. Le même Paul Biya avait clairement prescrit en décembre 2014, la diminution, voire la fin des subventions publiques aux entreprises du profil Camair- Co. Est-ce donc logique que le même Etat continue de verser tous les mois, pas loin de 1,5 milliard pour ce que monsieur Mebe Ngo’o appelle pudiquement, une « subenventon d’équilibre » ?

Deuxième problème : sa flotte. A la fois vieille, insuffisante en volume et surtout inadaptée en type d’appareils – et donc, de ce fait, non conforme avec les ambitions de desserte et de trafic affichées par la compagnie. Cas symptomatique de ces choix inappropriés : le fameux Boeing 767 baptisé « Dja », actuellement saisi en Ethiopie pour cause de facture de révision non payée. Selon les exepets, plutôt que d’être une solution aux problèmes de la compagnie et à ses espoirs de relèvement, il est même plutôt le problème central : trop vieux, trop coûteux à l’entretien, trop gros pour un trafic insuffisant, trop compliqué à manoeuvrer au regard de sa technologie surannée. Solution : il faut tout simplement le vendre.

Troisième problème : son image totalement délabrée suite à la multiplication de ces scandales qui ont fait fuir tous les clients, y compris les plus captifs d’entre eux. Et quatrième problème, sa gouvernance notoirement chaotique, avec un gouvernement qui empiète sans cesse dans les décisions internes, et une direction générale en panne absolue d’imagination.

Conséquence : un effectif pléthorique (750 personnes), dont les salaires sont de plus en plus hasardeusement payés par un ministère des Finances ouvertement réticent à poursuivre cette assistance publique sans horizon. Alors question – une fois de plus : qu’attend Paul Biya pour mettre la clé sous la porte de cette entreprise ?

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