Discussions Interburundaises: Chronique d’un échec annoncé
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BURUNDI :: Discussions Interburundaises: Chronique d’un échec annoncé

Un accord de paix  négociée unilatéralement dans l’exclusion de la vraie opposition peut se révéler fragile...Le dialogue interburundais s'est ouvert le 12 juillet dernier à Arusha en Tanzanie, sous l’égide du facilitateur, Benjamin Mkapa, ancien président de ce pays, ceci dans le but d'essayer de résoudre la crise que connaît le pays depuis plus d'un an. Mais les discussions sont dans l'impasse depuis de nombreux mois, et elles risquent de tourner court une nouvelle fois. Le point sur les principaux désaccords.

Pour ceux qui ne le savent pas encore, ces discussions constituent la suite de la kyrielle de discussions sur le Burundi entamées en mai dernier à Arusha en Tanzanie . Il faudra aussi noter que l'opposition en exil est toujours mis à l'écart de ces discussion. Idem pour la rencontre du 12 juillet. Le parti au pouvoir considère pour sa part   l’opposition en exil réunie au sein du CNARED (Conseil national pour le respect de l’Accord d’Arusha, pour la paix et la réconciliation au Burundi) comme des « terroristes ».

La question que l'on se pose est celle de savoir s'il serait aisé pour la construction nationale d'un pays miné par des conflits internes  de solidifier  son unité avec la mise à l'écart de certaines de ses composantes. La recherche de la paix et de l'unité doivent passer par  une concertation franche et ouverte à toutes les forces vives de la nation burundaise.

Si ces conditions d'unité dans la paix ne sont pas réunies, cette réunion d'Arusha du 12 juillet dernier sera une autre rencontre de trop qui ne pourra accoucher qu'une souris.

Pierre Nkurunzinza ne devrait pas choisir avec qui il veut parler. Tout laisse penser à tout observateur averti de la scène politique burundaise qu'il voudrait sous ce coup imposer les résultats du dialogue, en donnant l’impression qu’il a été inclusif, alors qu’il travaille minutieusement à diviser ce qui reste de l’opposition pour faire taire à jamais toutes les voix dissonantes. 

Certains membres de la société civile burundaise en exil à Bruxelles accusent également l’équipe de médiation d’amateurisme ou de collusion avec le pouvoir burundais.

Un dialogue interburundais en l’absence des véritables forces politiques de l'opposition serait un manquement car les questions de fond ,celles qui fâchent, notamment celle qui concerne le troisième mandat querellé de Nkurunziza, ne sera pas évoqué. Les forces politiques qui vivent encore au Burundi fonctionnent présentement comme si elles sont en compromis avec Pierre Nkurunziza, président burundais. Difficile de contester ce pouvoir en étant au Burundi , surtout que la traque des contestataires continue.

L'on espère simplement qu'avec la médiation conduite par Benjamin Mkapa, ancien président tanzanien, pourra procéder par des consultations séparées pour ce mercredi et demain jeudi 14 juillet 2016.

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