Cameroun,Musique: Les Ancêtres Bétis parlent
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Cameroun,Musique: Les Ancêtres Bétis parlent :: CAMEROON

Inspiré par L’AYAT (Ancêtres) comme elle le déclare à tout vent, l’artiste multidimensionnelle ALIMA vient de mettre sur le marché discographique un album de 15 titres dans lequel des variétés diverses s’y trouvent. La dédicace et la sortie officielle de l’album s’étant déroulées à OTHNI, le Laboratoire de Théâtre de Yaoundé sis au quartier Essos au lieu-dit TITI Garage.

La chanteuse d’origine Ntumu, dans le sud du Cameroun, inspiré par sa grand-mère Mama Nta déclare défendre la tradition Béti. L’on constate alors dans la plus grande partie de ses 15 chansons une vraie propension au Bikutsi, mélange d’instruments traditionnels et de mélancolie d’enfance.

Dans un style jumelé d’une Kareyce Fotso couplé à Sally Nyolo, son rythme unique et la violence douce d’une mélodie agréable à écouter agrémenté aux tams-tams d’Afrique séduit. Dans un rythme dont elle-même n’arrive à déterminer ni codifier, ALIMA avoue faire de la musique sans réfléchir. Avançant au gré des inspirations, sans oublier l’accompagnement des vibrations du Mvet qu’elle ne joue malheureusement pas.

Pour mieux comprendre l’artiste qui est crédité d’un parcours cahoteux jusqu’ici, il faut rentrer aux découvertes Massao 2005. Comme elle explique si bien, cette rencontre aura été sa toute première sortie « officielle ». Des années ont passées et le fruit s’étant maturé, ALIMA aura donc décidé de sortir de sa « torpeur » anonyme pour se découvrir au monde dans son rythme « ancestral » défendu dans son Afrique de variétés inspirées d’antan. Ajouté à son CV, l’on notera enfin qu’elle est une bête de scène de par des chorégraphies innovantes et une chanteuse d’expérience avec ses nombreuses tournées dans le monde. L’artiste Henri Dikongue qui aura l’occasion de la découvrir en Première partie de son spectacle en 2016 ainsi que le « Centre Evangélico Muralto » de Suisse peuvent en témoigner. Dans l’arène, les mélomanes camerounais, Africains et du Monde pourront ainsi l’a « dégusté ».

Réaction

Cet album qui vient de sortir aura pris en terme de gestation combien de temps ?

Cela dépend. Dans cet album il y a des titres composés il y a seulement quelques temps. Il y a ceux qui datent déjà. Mais pour dire vrai, la première fois que j’ai travaillée mes musiques étaient en 2004 et je les présente pour la première fois au Massao 2005.

S’il fallait décrire votre musique. Comment présenterez-vous celle-ci ?

Je fais dans les mélanges des rythmes en réalité. Dans la world music si vous voulez. Dans l’album, l’on trouve du Bikutsi, de l’Ekang, du reggae, de la Funk et même du Jazz. Vous savez le Jazz vient de l’Afrique. Avec le Blues, cela dénote d’une musique de pleurs. Pleurs de l’esclavage et bien d’autres.

Pourquoi ce plaisir à pleurer ?

Je partage mes joies généralement. Quand j’ai mal, je ne sais pas dire que j’ai mal. Je réussi donc me soulager de mes peines par l’expression de cette musique.

Vous avez choisi de faire dans des rythmes qui ne courent pas les rues au Cameroun à l’instar des musiques d’ambiance chantées par Malhoox, Franko, etc. N’avez-vous pas peur de n’être pas comprise par les mélomanes ?

Je n’ai pas peur. Je pense que chaque personne s’approprie ce qu’il lui plait. Alima aura son public comme les autres artistes. Je crois en l’art et aux chances de chacun. J’apprends encore mais je vais suivre mes pas sans me poser des questions sur ce qu’il faut absolument jouer pour satisfaire un public précis. Si ma musique reste même quand je serais morte pour moi j’aurais gagné.

Le produit que vous présentez aujourd’hui n’aurait-il pas subit des influences car l’on a l’impression que votre rythme et vos prestations ressemblent un peu à celles de Kareyce Fotso, Sanzy Viany et autres ?

(Rire). Kareyce Fotso a fait du Bikutsi alors qu’elle n’est pas Béti. Je suis une fille Béti et je fais la musique de chez moi. Il n’est pas mauvais de suivre des ainés en musique ! Mais je puis affirmer que l’influence que j’ai aujourd’hui me vient de ma Grand-mère qui chantait beaucoup pour nous. C’est elle qui m’a beaucoup influencé dans l’écriture de mes textes et dans ma façon de chanter.

Vous avez déclaré que vous êtes inspiré de « L’AYAT ». Qu’est ce que c’est ?

C’est L’AILLEURS. C’est L’ANCETRE, ce qui est, ce qui porte. Là dedans tu retrouve tout ce que tes ancêtres te disent, t’inspirent. C’est notre richesse, c’est elle qui nous inspire.

Qu’est ce qui vous motive à vous cramponner à la tradition aussi fortement ?

Il y a des personnes âgées qui préfèrent écouter du Ndombolo par exemple. Je suis tombé amoureuse de ma tradition et j’aime ma tradition. Pour l’instant je n’ai pas la maitrise parfaite de celle-ci, mais le peu que je puis transmettre, je m’attèle à le faire bien. J’essaye de valoriser cela. Je chante aujourd’hui pour le public mais dans ces chansons il y a des messages que je laisse pour mes enfants. Je voudrais qu’ils gardent la tradition même lorsque je serais parti.

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