Les conducteurs de taxi ne se bousculent pas
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Les conducteurs des véhicules jaunes n’entendent pas appliquer les mesures prises il y a mois par l’ancien délégué régional des Transports du Centre en prélude aux Can.

Ce n’est pas (encore) l’affluence dans les ateliers de tôlerie et carrosserie de Yaoundé. Hier, 13 juin, vers 12h, Ghislain Pheudjo, propriétaire d’un atelier de carrosserie attendait toujours son premier client. Il dit être surpris car, après le communiqué du 19 mai dernier de l’ancien délégué régional des Transports du Centre prescrivant de nouvelles mesures à l’attention des conducteurs de taxi, il s’attendait à recevoir chaque jour au moins une vingtaine de clients.

Dans ce communiqué, le fonctionnaire invite tous les taximen de la ville à revoir l’état de leur véhicule. Suite à cette annonce, le technicien Ghislain Pheudjo a agrandi l’espace qu’il loue au quartier Tongolo croyant qu’il sera débordé par les sollicitations dès chauffeurs de taxi. Mais plus de trois semaines après le communiqué signé par Josué Meyoua Me Mah, muté le 8 juin dernier dans la région de l’Adamaoua suite à un arrêté du ministre des Transports, les chauffeurs de taxi ne se bousculent toujours pas dans les différents ateliers.

Alors que la mesure prise par le délégué régional des Transports du Centre d’alors leur donne un délai de deux mois pour se mettre à jour, beaucoup disent ne pas être prêts.

« Nous devons préparer les rentrées scolaires de nos enfants qui s’annoncent déjà. Je ne sais pas où je vais trouver plus de 200.000 F.Cfa pour refaire la tôlerie et mettre les nouveaux sièges dans mon véhicule », s’inquiète Hilaire Ngakeu, chauffeur de taxi. Le communiqué du délégué des Transports entre dans le cadre des préparatifs de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) de football féminin prévue dès novembre prochain et la Can masculine qui doit se tenir en 2019 au Cameroun.

Mesures à problème

« La réhabilitation des carrosseries défectueuses, l’adoption d’une couleur unique sans fantaisie, l’amélioration du confort intérieur des taxis, la numérotation des portières avant de chaque taxi sur fond rond visible à distance, l’immatriculation obligatoire des taxis, la dotation d’un poste radio à chaque taxi », telles sont les nouvelles prescriptions mentionnées dans le communiqué signé le 19 mai 2016 par l’ancien délégué régional des Transports du Centre.

Il est par ailleurs demandé à ces conducteurs de revoir leur mise vestimentaire afin qu’elle soit plus présentable. L’ancien délégué régional du Centre indiquait alors dans son communiqué que les véhicules non conformes seront retirés de la circulation dès le mois d’août prochain.

Pour l’instant, cette mesure est encore perçue chez des chauffeurs de taxi comme un simple effet d’annonce d’un individu en quête de popularité. C’est du moins ce que pense Colins Poudeu : « Cela fait plusieurs années que le gouvernement a annoncé la fin du transport clandestin à Yaoundé.

Mais nous constatons tous que c’est ce type de transport qui continue de causer un réel problème aux chauffeurs de taxi. Le ministre des Transports a constaté que ces mesures posent problèmes raison pour laquelle il a décidé de muter ce délégué régional », pense savoir ce taximan. Celui-ci affirme que l’Etat a échoué dans sa mission régalienne qui consiste à assurer le transport du public.

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