BERNARD OUANDJI : « Seuls les économistes du Rdpc étaient au podium »
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En tant qu’économiste, y avait-il nécessité pour le Cameroun d’organiser une conférence économique internationale en vue de relancer les investissements dans la perspective de la recherche de son émergence ?
Toute rencontre ayant pour but d’exercer un dialogue sur les politiques est toujours la bienvenue.

Qu’est-ce qu’un tel forum peut apporter de concret à la relance de l’économie nationale ?
Il faut relancer l’économie puisque le taux de croissance est tombé à moins de 3%. Le Fmi en avril a rectifié ses prévisions de croissance à la baisse, ce n’est plus 5% ni 6%. On verra, au pied du mur, si le président de la République fera siennes les recommandations émises par Mr Barroso dont on retient l’exigence d’infrastructures de qualité, l’éducation, l’Etat de droit. Pendant son exposé l'ancien premier ministre de Corée du Sud a élucidé l'itinéraire du développement de la Corée du Sud, en soulignant que son pays ne recèle pas de mines.

Qu’en avez-vous retenu, vous expert en questions économiques et de développement ?
Malheureusement les principaux conseillers économiques du président sont d’obédience communiste voire maoïste et c’est comme cela qu’ils vont de plan de relance en plan d’urgence pour toujours  échouer. Regardez leur bilan au terme de la conférence de Yaoundé : une vingtaine de projets ont été présentés à des investisseurs désireux de contribuer. Mr le délégué du gouvernement à Yaoundé a présenté un projet de bus urbain chiffré à 13 milliards de Fcfa. Au total, les projets chiffrés à Yaoundé feraient 130 milliards Fcfa, soit 200 millions d’euros. Même pas 1 milliard d’euros ! La récolte est bien maigre.  

Beaucoup d’économistes et de promoteurs nationaux n’ont pas été invités à cet échange. Cela ne pourrait-il pas plomber les attentes qu’on est en droit d’attendre d’une telle rencontre ?
Nous notons que Monsieur le président de la République est prompt à dialoguer avec l’étranger, mais nullement avec ses compatriotes de façon inclusive. En effet, seuls les économistes du Rdpc étaient au podium, y compris deux qui sont actuellement poursuivis au niveau du Tcs pour corruption. Ce n’est pas la meilleure image à montrer aux investisseurs, parce que la corruption, il faut le dire, est le principal frein à l’investissement au Cameroun. Par ailleurs, le Rdpc ne détient pas le monopole de la science. Il aurait fallu écouter d’autres sons de cloches. Nous porterons nos propositions à la connaissance du public et des investisseurs lors de la prochaine campagne électorale. Ayez confiance, ce sera du sérieux. Nous avons formulé des propositions qui sortent des sentiers battus des sept dernières années pendant lesquelles le Rdpc a battu le tambour des mines du roi Salomon en claironnant la bauxite de Minim-Martap, le fer de Mbalam, le diamant de Mobilong, etc.

Que doit faire le Cameroun pour parfaire son système économique de manière promouvoir le développement durable ?
Sur le plan économique et social, le Rdpc a échoué depuis trente ans. Mais il ne faut pas désespérer du Cameroun ; d’autres pays confrontés aux mêmes difficultés réussissent à sortir de l’ornière. Par exemple, sur les mêmes dates, 17 et 18 mai derniers, la Côte d'Ivoire a organisé une conférence économique afin de financer son plan de développement. Le président Ouattara avait chiffré les besoins à 4 550 milliards Fcfa pour financer des centaines de projets dans 5 domaines prioritaires. Les investisseurs, séduits par les opportunités d’investissements présentées par le premier ministre Daniel Kablan Duncan et sa délégation, ont plus que souscrit et annoncé 9 500 milliards Fcfa pour le Plan national de développement 2016-2020 de la Côte d’Ivoire. Ces chiffres en euros font Côte d’Ivoire 9 Cameroun 1.

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