Cameroun: L’Ecole est finie…
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Cameroun: L’Ecole est finie… :: CAMEROON

L’indignation est forte, depuis qu’il a été révélé que de petits camerounais étaient admis à l’entrée en Sixième avec une moyenne de 04/20. Il faut donc de temps en temps apercevoir ces pointes de l’inacceptable, afin que l’on comprenne que l’on a touché le fond.

Si le Cameroun aujourd’hui survit, et si de temps en temps on peut percevoir une lueur d’espoir qui pointe d’ici ou de là, c’est parce que depuis les indépendances, les écoles, collèges et lycées du Cameroun, au moins jusqu’à l’orée des années 90, avaient été préservés d’un certain nombre de dérives camerounaises.

Il est déjà bien loin, ce temps où le Brevet d’Etudes du premier Cycle était une question nationale, et où Georges Gango, ministre de l’Education Nationale, venait s’expliquer à la télévision nationale, parce qu’il y avait des soupçons de fuites d’épreuves à la veille des examens. Où Adamou Ndam Njoya gagnait une allure de héros national parce que sous lui, on composait un examen où le pourcentage des admis exigeait qu’on refasse une session de rattrapage…

Voici venu le temps de l’école « politique », à la Camerounaise. Où une « élite » offre un Collège d’Enseignement secondaire à son village. Un cadeau bien factice, car consistant en un tour de passe-passe administratif, où on crée un établissement public sur du papier, sans bâtiments ni enseignants, et parfois sans élèves disponibles.

Le résultat c’est cette carte scolaire qui ne correspond ni à la démographie ni aux besoins réels, et qui ne respecte aucun des standards de décence requis pour l’encadrement des enfants.

Les Ecoles Normales Supérieures, creusets de la formation des enseignants, accueillent en cascade, tous les produits des incohérences académiques, pour produire des professeurs dont le niveau réel donne le froid dans le dos.

Si la « politisation » était le seul mal, on pouvait encore s’estimer atteints d’une affection connue et gérable. Les postes de responsables, censeurs, proviseurs, surveillants généraux ont tous un prix : ils s’achètent, selon des cotations dignes d’une bourse des valeurs, où les bénéfices se feront à la vente des places lors de la prochaine rentrée scolaire.

Une école où tout se vend peut être dangereuse.

Nos dirigeants ne s’y trompent pas, eux qui pour l’essentiel, feront évoluer leurs enfants dans le privé et à l’extérieur du Cameroun, d’où ils reviennent faire une préemption sur les grandes écoles qui forment l’élite politico-administrative du pays. 

Ainsi s’effectue cette « reproduction des élites », à la sauce camerounaise…

Que nous réserve pour demain, cette masse d’individus, mal formés ? Ceux qui nous dirigent n’en ont cure, tant que toute cette jeunesse s ‘abîme et s’enivre dans les paradis artificiels de la bière (promue produit de première nécessité par un ministre de la république) et du désir de partir au-delà des mers, quel qu’en soit le prix.

Le premier sursaut qu’il faudra faire au « Cameroun d’après », sera sans doute celui de la (re) éducation.

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