Alioti SHEIDA « La situation du droit d’auteur au Cameroun interpelle notre conscience dans le fond et la forme »
CAMEROUN :: SOCIETE

Alioti SHEIDA « La situation du droit d’auteur au Cameroun interpelle notre conscience dans le fond et la forme » :: CAMEROON

Le droit d’auteur est un service qui consiste à protéger les œuvres et gérer les droits de leurs titulaires. Depuis 1979,année à laquelle le tout premier décret présidentiel institua la SOCADRA, des textes législatifs et réglementaires dans toutes leurs beautés et leur cohérence s’en sont suivis. Les sociétés du droit d’auteur se sont renouvelées presque chaque décennie. L’encre, la salive et parfois les larmes ont coulé pendant une quarantaine d’années. De pertes et gâchis énormes sont enregistrés. Des intelligences délicateset Professeurs d’universités s’en sont cassé la gueule. Des personnalités d’envergure ont vu stopper net leurs ambitions et profils de carrière à la fleur de l’âge.Des icônes sont écorchés. Un artiste est débarqué, un autre est arrivé ! Malgré toute la volonté et la piété, c’est les mêmes travers. Des ‘‘Hommes de Dieu’’ sont même passés par là ! Malheureusement, les mêmes motifs déconsidèrent tout le monde : Mauvaise gestion ;Mal gouvernance. Le nœud gordien se trouverait-ilailleurs ? Réfléchissons-y !

DIAGNOSTIC

Selon une indiscrétion, les hauts lieux auraient recommandé au gouvernement de ‘‘proposer des mesures d’assainissementpourstatuer définitivement la situation du droit d’auteur de l’art musical’’.Entre autres décisions, un arrêté du Premier Ministre Chef du Gouvernementcrée un Comité de suivi de la mise en œuvre des mesures d’assainissement de la gestion du droit d’auteur de la catégorie B – Art musicalet lui prescrit :‘‘la convocation d’une assemblée générale en vue de la constitution d’une société de gestion collective issue de la fusion de la CMC et de la SOCAM’’.

A peine l’encre sèche sur la signature dudit arrêté, des dirigeants légaux et/ou légitimes des deux structures manifestent la volonté et l’intérêt d’obtempérer à travers des déférences. Tout à coup, la fusion entre dans la confusion totale. Pendant ce temps, le Comité de suivi joue ses prolongations(trois mois éventuellement renouvelables).Des cabinets d’audits et d’experts comptables qui émargent normalement leursfrais honoraires, font et refont les audits, sansqu’aucun résultat officiel ne voie lejour.Sur le terrain, les auteurs s’inquiètent du sort de leurs œuvres et productions, exploitées anarchiquement

par des malins sous le regard aveugle du protecteur qui répond en abonné absent. L’industrie littéraire et artistique cède. Le découragement,ledésintéressement,l’oisiveté, leclientélisme et le clanisme s’installent chez les auteurs et acteurs culturels. De grands artistes très célèbres, se font recruter pour calculer et payer des répartitions, sans avoir jamais une fois de leurs vies, lu un ou deux livres de mathématiques ou de comptabilité.Certains acteurs importants de la culture, jadis célèbres sur la scène artistique mondiale et adulés par les mélomanes, accrochent micros et guitares pour se découvrir les talents de promoteurs de groupes de pressions en créant des associations tartempions. D’aucuns se déclarent candidats aux postes de responsabilité dans une société qui n’ani statuts, encore moins un code électoral.

Des artistes décrétés engagent des célébrités aux signatures des pétitions et fiches d’adhésion.Des prestidigitateurs infiltrent le secteur et passent pour devenir des rédempteurs en réclamant des allégeances en échange de quelques billets de César. Des comédiens réputés transforment les textes de lois, décrets ou arrêtés en pièces théâtrales dans les chaînes de télévisions et radios. Des lettres, pétitions et tracts inondent les services des courriers de la Présidence, de la Primature et du Ministère des Arts et de la Culture. Bref c’est un fourre-tout qui va dans tous les sens ! Tout ce remue-ménage au détriment des acquis, de la notoriété et des gloires obtenus après d’années en années de dur labeur.

Mais comment interpréter le silence curieux des pouvoirs publics face à cette masturbation dont la seule jouissance se matérialise par la gabegie d’énergies, la division et la haine ? Est-ce par complicité ou par stratégie ? Permettez-moi de penser que je rêve !

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