Union africaine: La difficile interrogation
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Initialement crée le 25 Mai 1963 à Addis Abeba en Ethiopie, l’Organisation de l’Union Africaine aura migré depuis l’appel de Sa Majesté Haïlé Sélassié. Au départ constitué de 32 pays Africains avec leurs Chefs de l’Etats, elle va s’alourdir numériquement le 09 Septembre 1999 sous l’impulsion du Guide Mouammar Khadafi. Le dirigeant Libyen va ainsi donner l’idée de désormais l’appeler « Union Africaine » afin que le continent et tous ses habitants puissent intégrer désormais l’idée d’une réelle intégration continentale. Mais que d’embûches ! Au départ et si l’on s’en tient à l’esprit d’Union, l’hymne adopté en conférence des Présidents est le Premier « instrument » le plus boudé par les Etats Africains. A proportion importante, les Chefs de l’Etats, partie prenante à cette initiative n’ont jusqu’ici daigné permettre à leur peuple de s’unir derrière cet idéal unificateur. Entre bidouillage d’une souveraineté devenue au fil du temps un « souverainisme » voilé, les Présidents Africains en grande majorité s’affairent à saborder le plus souvent des initiatives salutaires qui pourraient porter d’une seule voix la nécessité d’être régulé par une instance respectée. Pour ceux résidents en Afrique Centrale, la multiplication des subterfuges pour s’éterniser au pouvoir écarte encore l’écart d’union continentale. Mais tout de même, des efforts sont faits et des exemples connus des pratiques et décisions appliquées de l’Union Africaine pour ne pas se sentir marginalisés dans l’approche d’unification.

Avec des modèles « personnalisés » de fraudes électorales, certains Chefs d’Etats comme S.E Denis Sassou Nguesso auront démontré à la face du monde comment l’avis d’un peuple peut-être d’une subjectivité concrète. Dans une logique de non ratification d’une charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance qui pouvait l’exposer devant la face de l’Afrique, le Chef de l’Etat Congolais aura encore conforté une violation fondamentale des droits de la population sans cesse prônée par l’Union Africaine à savoir LE DROIT AUX ELECTIONS TRANSPARENTES. Ainsi meurtrit, le peuple congolais et la jeunesse qu’elle constitue s’interrogent. En emboitant leur pas, celle de l’Afrique centrale et du Cameroun spécifiquement. Mouammar Khadafi s’était-il trompé sur ses alliés choisis pour porter ce gargantuesque projet d’intégration continentale ? Le 25 Mai, journée consacrée à l’Afrique repositionne ainsi le débat chaque année.

Jeunesse piégée ou espoir d’une renaissance ?

En Afrique centrale, même si plusieurs pessimistes ne veulent l’avouer, la jeunesse a pris le pouvoir. En nombre important et en masse critique pour choisir les prochains dirigeants devant prendre la destinée des Nations d’Afrique Centrale, sa migration d’individus à citoyens semblent bien retardé par le peu d’éducation à la citoyenneté et à leurs droits fondamentaux. Une violation de l’Article 27 de la CAJ.

D’après l’Union Africaine, le choix de la tranche d’âge à savoir de 15 ans à 35 ans pour ce qui concerne la jeunesse n’aura été fortuite. Cette tranche d’âge qui représente un vivier déterminant voire crucial actuellement en Afrique centrale, voit son pouvoir camouflé par des micmacs et abus en tout genre lorsqu’elle veut contester un mal-être généralisé.

Au Cameroun, fort est de constater qu’un des instruments contraignants de l’Union Africaine aura désormais réussi à accélérer le processus d’éducation et de citoyenneté : LA CHARTE AFRICAINE DE LA JEUNESSE. Adoptée par les Etats à Banjul en Gambie en 2006, elle a été ratifiée par le Cameroun et aura aujourd’hui permis la création d’un Ministère entièrement dédié à la jeunesse et à son éducation dans sa dénomination. Dans l’application de ses « contraintes », le pays de S.E Paul Biya a crée un Conseil National de la Jeunesse, supposé être le porte-voix des préoccupations de la jeunesse. Un arrimage qui battra le record de premier pays en Afrique Centrale à implémenter une recommandation de l’Union Africaine. Mais que d’espoirs perdus ! l’article 12 de cette charte qui spécifie le type de rapport que chaque Etat partie doit avoir avec sa jeunesse stipule que « l’élaboration de la politique nationale de la jeunesse devra se fonder sur une consultation massive des jeunes et devra prévoir la participation active de ces derniers à tous les niveaux de prise de décision et de gouvernance relative aux sujets concernant la jeunesse et la société en général ». Dans sa réalité, ce simple principe a été bafoué et violé au Cameroun depuis l’application « placebo » de la Charte Africaine de la Jeunesse. Dans une esbroufe totale, les politiques jusqu’ici appliquées et concernant la jeunesse sont imposées par les gouvernants qui ne laissent le choix de déterminer les priorités à la jeunesse aux jeunes. Pire encore, dans son fonctionnement, le Conseil national de la jeunesse crée a été mis sous la tutelle du Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique donc de l’Etat et n’a aucune autonomie. Se contentant d’une figuration au sommet de l’Etat. Résultats des courses, les problèmes de la jeunesse restent latents et grandissants.

Au plus pressant de la recherche de l’emploi, même l’article 15 de la charte a été violé par le Cameroun. Stipulant que l’Etat partie doit œuvrer à la protection de la jeunesse contre l’exploitation économique et l’exercice des fonctions qui semblent dangereuses, qui affectent les études et susceptibles de nuire à la santé et à l’épanouissement de la jeunesse, l’on note la floraison de jeunes exploitées, mal payés et abusivement licenciés qui pullulent dans les projets structurants. En grande partie gagné par les entreprises chinoises dans leur phase d’exécution, ces projets voient aujourd’hui l’énergique intervention des syndicats qui ont permis de réévaluer, rappeler et arrimer les salaires aux conventions collectives et réglementations en vigueur au Cameroun et non appliquées par les entreprises chinoises. Ce qui n’aura manqué de questionner le processus de coopération entre nos Etats Africains et ceux de l’Orient.

Que dire d’un avenir démocratique ?

Aujourd’hui le Cameroun par exemple a ratifié 23 des 49 instruments que compte l’Union Africaine. Mais hélas ! La gouvernance à l’intérieur du pays gouverné de main de fer par un régime chapeauté par S.E Paul Biya reste à déplorer. Entre violations des droits humains, arrestations arbitraires, musellement de la presse, dérives autoritaires d’une administration publique au service d’individus et non du peuple, etc. tout se passe depuis des mois pour éloigner les citoyens de leurs droits fondamentaux alors que la ratification de plusieurs chartes et conventions de l’Union Africaine reste et demeure « supranationale ».

Un avis que ne partage pas complètement Monsieur Cöme Damien Georges AWOUMOU, diplomate-chercheur. Selon lui, « L’Union Africaine n’est pas un organisme supranationale. C’est plutôt un organisme de coopération entre les Etats et les organismes ». Sous-entendant que la faiblesse de la contrainte des Etats Partie de l’Union Africaine réside dans leurs intérêts propres lorsque la souveraineté est engagée dans une décision bien précise. Ce qui remet encore au centre des préoccupations le processus de ratification. Est-ce qu’un Etat Partie, qui ne voudrait voir une contrainte quelconque venir contester sa souveraineté doit ratifier ou s’engager dans un processus de ratification s’il ne veut pas de contrainte ? Le socle de l’Union Africaine se consolidera le jour où la conscience de l’application des instruments ratifiés de l’Union Africaine domptera les égos des pays Etats parties. Là, la véritable Union Africaine commencera son processus de migration et d’intégration continentale.

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