Un syndicaliste en prison pour avoir dénoncé un détournement au ministère de l’Economie
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Détenu depuis bientôt 3 semaines à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé pour « détournements de deniers publics » de près de 400 millions de F CFA, le président de la Confédération Générale des syndicats des transports du Cameroun est, selon certains mouvements syndicaux, coupable d’avoir dénoncé à la police un réseau de marché fictifs aux ministères de l’Economie et des Finances.

Accusé de détournements de fonds pour avoir dénoncé cette infraction présumé. C’est du moins ce que laisse croire le Comité de libération de Pierre Nyemeck dans un document parvenu à notre rédaction. Au sein de ce mouvement, l’on ne se fait aucune illusion : Pierre Nyemeck, syndicaliste de renom et président de la Confédération générale des syndicats des transports du Cameroun est victime de réseaux de marchés fictifs au sein du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.

D’après le Comité, tout commence le 5 avril dernier. Pierre Nyemeck est interpellé par la police et conduit à la Délégation générale à la sûreté nationale où il est entendu pour détournement de 386 millions de F CFA. En réalité, Pierre Nyemeck avait fait parvenir au patron de la police une correspondance dans laquelle il dénonce un réseau de marché fictif tant au ministère de l’Economie et de la Planification qu’au ministère des Finances. Un réseau dans lequel se trouvent impliqués de hautes personnalités de la République et leurs parents en service dans ces deux ministères, à en croire le Comité.

Commission de 25 millions de F CFA

En effet, le syndicaliste et 3 autres personnes ont été sollicités comme démarcheurs par un prestataire de service (syndicaliste lui aussi) bénéficiaire d’un marché de 386 millions de F CFA au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) contre une commission de 25 millions de F CFA. Il était question pour les démarcheurs de permettre l’aboutissement du dossier de paiement dudit marché en souffrance depuis des lustres au Minepat.

C’est ainsi que Pierre Nyemeck sollicite par correspondance le ministre de l’Economie, Louis Paul Motaze auprès de qui il a des entrées, au sujet de ce problème. Il se rend compte quelques jours plus tard que le marché en question a été payé. Il se retourne vers le prestataire de service pour solliciter le paiement de sa commission. Mais ce dernier fait la fine bouche.

« Des boucs émissaires en prison »

Outré par cette ingratitude, Pierre Nyemeck se souvient que non seulement ce marché a été entièrement payé alors qu’il n’a pas été livré mais aussi que la manœuvre implique pas mal de fonctionnaires du Minepat et du ministère des Finances. Le syndicaliste décide donc de passer à table en adressant une lettre de dénonciation au Délégation générale à la sûreté nationale. Curieusement c’est lui, d’autre démarcheurs et quelques fonctionnaires du Minepat qui ont été entendus au Tribunal criminel spécial, inculpés puis écroué à la prison centrale de Kondengui.

D’après le Comité de libération de Pierre Nyemeck : « ces manigances sont un règlement de compte contre un responsable syndical gênant et dont on veut ternir l’image et celle du mouvement syndical ». Le Comité constate également avec amertume que les personnels du MINEPAT et du MINEFI qui ont traités les dossiers jusqu’à leur paiement intégral en espèces sonnantes et trébuchantes, et qui se sont partagés cet argent en fonction des quotes-parts prévus, soient libres, pendant que des boucs-émissaires soient embastillés. D’autres responsables du Minepat impliqués dans cette affaire sont en fuite.

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