Cameroun:Les journalistes camerounais à l’épreuve de la Répression
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Cameroun:Les journalistes camerounais à l’épreuve de la Répression :: CAMEROON

Ils sont torturés, menacés, intimidés et réduits au silence au quotidien. La condition dans laquelle ils travaillent est de loin la plus exécrable qui puisse exister. Il faut agir pour sauver les professionnels des médias camerounais du désastre

En instituant le 03 Mai de chaque année comme journée mondiale de la Liberté de la Presse, les Nations Unies voudraient attirer l’attention des décideurs à travers le Monde sur la nécessité d’avoir une Presse Libre, capable d’exercer sans subir des pressions extérieures. Mais malheureusement, cette liberté est beaucoup plus dans les discours politiciens, rien à voir avec la réalité sur le terrain. La situation en Afrique et au Cameroun est d’autant plus préoccupante et déplorable que parfois, les hommes et les femmes de Médias ont du mal à se définir.

La pluralité des Médias ou Liberté de la Presse ?

C’est une question qui vaut bien la chandelle. En réalité, la pluralité des Médias ne saurait justifier la liberté de la presse dans un pays, puisque dans le fond, il faudra voir comment ces médias fonctionnent et par quelle alchimie ils parviennent à survivre. Quelques évènements enregistrés ces derniers temps dans la région de l’Ouest sont la preuve par 9 que tout est mis en œuvre pour enterrer le métier du journalisme, pour des raisons politiques apparemment. On se souvient du scénario de la place des fêtes de Bafoussam le 09 Mars dernier au cours de la cérémonie d’installation des nouveaux responsables du ministère de la défense. Un gendarme sans galon avait torturé deux cameramen d’une chaîne de Télévision de la place, au point de les escroquer une somme de dix mille francs Cfa. Informé, le journaliste de la chaîne en question s’était rendu à la Légion de gendarmerie, réclamer cet argent. Il s’est retrouvé en Cellule où il va passer trois jours. Il a fallu que sa famille vienne encore négocier avec 30.000Fcfa pour qu’il soit libre

Par ailleurs, depuis quelque temps, les journalistes à l’Ouest ont du mal à exercer paisiblement leur profession. Ils sont torturés et menacés par le patron de la communication, le délégué régional qui, depuis son arrivée, trouve que pour couvrir un évènement il faut payer l’accréditation. Un vrai paradoxe. Tout récemment, à l’occasion de la fête du travail, les journalistes ont été sommés de libérer les lieux parce que « le gouverneur est assis et personne ne doit plus passer ». Les hommes en tenue chargés de l’ordre (qui en profitaient pour faire leurs petits numéros) ont laissé entendre qu’il s’agissait des injonctions du Gouverneur lui-même. Mais si tel est le cas, il va s’en dire que l’administration camerounaise a besoin d’un recyclage sur le rôle, la mission et les droits des médias. Dans la même veine, un autre scénario qui n’aurait pas laissé indifférents « les vrais journalistes », c’est l’attitude peu catholique de Nzeté Emmanuel. Le Délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam s’est particulièrement fait humilier devant les ministres de la République, notamment, Pascal Nguihe Kanté Vendredi dernier à l’occasion d’un dîner à la Communauté urbaine de Bafoussam. Déterminé à expulser le directeur de publication du journal « Action directe » de la salle, les deux hommes ont fini par se livrer à un spectacle pas appréciable pour l’image d’un magistrat municipal. Ce n’est pas la première fois, lorsque vous écrivez contre lui, il faut vous attendre à de tels châtiments

Cependant, pourquoi ne pas évoquer la situation d’il ya quelques jours à Bangangté ? Il se trouve qu’au cours de la cérémonie de passation de commandement entre les préfets sortant et entrant du département du Ndé, le nouveau préfet pendant son discours a eu un malaise au point de s’écrouler. Les services de sécurité ont du coup engagé une répression contre les journalistes et arraché toutes les Cameras et appareils photos. C’était une façon en fait d’éviter que l’image ne soit publiée. Une très mauvaise solution à un vrai problème.

Bangangté qui est même déjà sur la sélecte depuis un certain temps, avec l’attitude du Maire Célestine Ketcha Courtes qui fait tout pour mettre la presse dans ses poches. La preuve, une confidence des vendeurs des journaux dans le Ndé nous révèle que tous les journaux qui arrivent à Bangangté ayant titré contre elle sont automatiquement mis de côté. Bref, on ne les met pas en kiosque à Bangangté. Mais jusque-là, madame le maire s’illustre par des interminables procès en justice contre les journalistes. Ce que l’on retient tout compte fait de ce qui se passe ici, c’est que le journaliste est perçu comme le dernier de notre société, pourtant le maître dans une société normale où la démocratie et le développement sont la chose la mieux partagée

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