Liberté de la presse au Cameroun: Le visage hideux de la région du Centre
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Liberté De La Presse Au Cameroun: Le Visage Hideux De La Région Du Centre :: Cameroon

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), seul structure de défense des droits des journalistes exerçant au Cameroun et ailleurs aura réussi contrairement aux autres Associations à célébrer l’évènement dans plusieurs régions au même moment. Battant de ce fait en brèche les ragots des salons huppés qui voudraient minimiser sa capacité à faire changer les choses au Cameroun.

Cette année le thème retenu par l’UNESCO et parlant l’ONU a été : « Accès à l’information et aux libertés fondamentales – C’est votre droit ». Comme pour véritablement voir dans les manœuvres peu orthodoxes d’un régime de Yaoundé qui a tout fait ces dernières années pour mettre à l’écart les vrais problèmes de la presse pour privilégier des subterfuges devant continuellement paupériser, infantiliser et favoriser une presse « laide » dans ses rendus. Le SNJC dans ses différentes interventions attaque désormais le caractère révolutionnaire des réformes se basant sur plusieurs modèles hors de notre pays et dont la réussite ne fait que des envieux jusqu’ici.

Dans la région du Centre au Cameroun, l’axe de la revendication a porté sur les conditions d’exercice pas du tout évidentes des professionnels de la presse. Ainsi dans son allocution disert et precis, le Président de la section régionale du SNJC, Yannick Ebosse, va enfoncer le couteau dans la « plaie » ressortant les seules choses qui n’ont pas été, à part au SNJC, évoquées par l’ensemble des Associations exerçant actuellement au Cameroun. Voici l’allocution.

ALLOCUTION DU BUREAU REGIONAL SNJC DU CENTRE

Bonjour CAMARADES

Bonjour très chers Collaborateurs du Gouvernement

Bonjour Mesdames et Messieurs invités à la célébration de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse. Le Thème cette année est « Accès à l’information et aux libertés fondamentales – C’est votre droit ». Celui-ci semblant dénoncer les manœuvres d’inquisitions qu’entament depuis des mois l’Etat du Cameroun par le truchement du gouvernement pour de plus en plus mettre la presse et les professionnels de la communication à l’étroit, nous poussent, Représentants légaux et défenseurs des droits des journalistes au Cameroun à un APPEL A INTERVENTION DES NATIONS UNIES.

En ce jour mémorable qui consacre le travail, d’intérêt général qu’abat et effectue la presse dans le monde, de fortes inquiétudes sont constatées dans notre région du Centre en grande complicité avec le gouvernement.

S’il faut noter que cette Journée Mondiale de la Liberté de la Presse a été proclamé un 3 Mai lors d’une Assemblée Générale des Nations Unies en 1993 suivant la recommandation adoptée lors de la 20e Session de la Conférence générale de l’Unesco en 1991, il n’est pas risible de voir que les conditions d’exercice se sont extrêmement empirées dans la région du Centre. La paupérisation, la précarité et la corruption ayant considérablement pris le « pouvoir » du 4e pouvoir autoproclamé de la presse, même certaines dénonciations crédibles, vérifiables et ayant respectées les canaux de la

profession ont vu des sanctions être prononcées à l’encontre des journalistes et directeurs de publication ayant pris la peine de les rendre publiques. Devant un « tribunal » fabriqué et bien huilé appelé Conseil National de la Communication, l’obligation de fournir un ou des documents devant prouver la véracité des faits énoncés dans un article de presse n’a pour seul but que de museler les professionnels des médias. Un Conseil National de la Communication « truffé » de « Journalistes » sans qualité car n’étant délégué par leurs pairs, qui ridiculisent le plus souvent les confrères appelés à se présenter devant lui. Le message que le Bureau Régional SNJC Centre adresse à leur intention en ce jour n’est tout autre qu’un APPEL à la responsabilité avant que la tripartite qui est la voie du salut puisse être mise sur pied en conformité avec les conventions de l’OIT ratifiés par le Cameroun en 2014. Les journalistes ne sauraient être ridiculisés par ceux-là qui se targuent d’être confrères sans faire l’effort de pédagogie nécessaire pour justifier des sanctions sans base véritable.

Pour changer de registre mais tout aussi parlant des abus perpétrés sur les journalistes en complicité avec le gouvernement, la procédure d’obtention de la carte de presse soi-disant préalable pour exercer au Cameroun se bute à un principe fondamental de légitimité internationale. Que visent les membres de cette commission en obligeant les journalistes à payer 10 000 Fcfa pour 2 ans de validité de la carte alors qu’elle s’avère inutile lorsqu’on traverse les frontières du Cameroun ? Pour l’instant et en se référant aux informations divulguées jusqu’ici par son Président, cette carte donne lieu a des réductions lorsque vous allez loger dans un hôtel public. Et ceux privés ? A partir de ces deux cas, le ridicule dans la démarche d’escroquerie en masse bénie par le gouvernement n’aurait pas pu laisser le SNJC Centre indifférent. Allant plus loin, pour illustrer le véritablement le complot ourdi contre les journalistes, la procédure certes grippée de l’obtention de la carte de presse qui oblige à l’application préalable de certaines conditionnalités est carrément venue donner l’occasion à certains patrons de presse de licencier abusivement certains travailleurs sans payer leurs droits sous prétexte que c’est le gouvernement qui l’a exigé. Tout en précisant que le Bureau Exécutif National du SNJC qui prône l’assainissement de la presse au Cameroun, ne s’associe en aucun point aux méthodes GESTAPORIENNES du Gouvernement de vouloir réguler par la force un secteur libéral et organisé autrement dans le monde, nous demandons aux CAMARADES de ne pas se laisser distraire par cette chanson mal exécutée.

Désormais l’appel au boycott lancé de cette carte de presse a certes été suivi par beaucoup de journalistes et professionnels des médias mais a semblé empirer la situation de la liberté de la presse et d’accès à l’information désormais menacés par certains Hauts responsables de la république qui auraient déjà intimés à leurs collaborateurs de n’accepter à leurs rencontres et cérémonies que les détenteurs de cette carte. Tout en s’insurgeant d’une telle démarche, nous leurs réitérons le vœu de ne point se mêler de l’assainissement de notre profession parce que nous en faisons pareil pour eux. Au risque de s’attirer l’antipathie d’une masse critique importante de professionnels de la presse, nous restons disposés à toutes explications nécessaires pour la clarification de la situation actuelle.

Maintenant parlant des droits et obligations des journalistes exerçant dans les médias et des sociétés de presse ayant pignon ou pas sur rue et ayant été visités par les démembrements du Ministère de la Communication dans le Centre, le constat est également amer. Le Bureau Régional du Centre du SNJC ayant sensibilisé ces structures en vue de l’organisation au sein des entreprises des élections sociales devant élire les représentants du personnels appelés en jargon générique « Délégués du personnel » afin de consacrer le dialogue social dont se targue aujourd’hui le gouvernement, l’on enregistre à ce jour 4 entreprises sur plus d’une vingtaine recensées s’étant effectivement arrimées.

Malgré la circulaire du Ministre du travail et de la sécurité sociale intimant l’ordre aux entreprises de s’y arrimer, les réticences et refus catégorique ont été constatés. Le secteur de la presse ainsi truffé comme on le décrie depuis des années de « mercenaires » à la solde de plusieurs lobbies obscurs aura tout de même vu éclore une volonté de ces entreprises d’améliorer les conditions de travail et de vie des professionnels ainsi employées. A ce jour et dans ces entreprises qui s’y sont arrimées, le dialogue est désormais présent entre le patronat et les employés. Une victoire d’étape qui ne saurait en rester là.

Le Bureau du Centre se félicite ainsi de ces avancées. Mais que dire des autres ! Se vantant d’avoir des comptes bancaires fournis, des amitiés au Sommet de l’Etat, des véhicules pas des moindres, un personnel stable et j’en passe. Après des révélations sous anonymat des employés de ces sociétés de presse, 90% de ceux exerçant dans celles-ci ne sont même pas immatriculés à la CNPS depuis des années. La société dans laquelle ils exercent, réussie tout de même à tromper la vigilance du gouvernement chaque fois en procédant à des déclarations à la CNPS à l’approche de la composition de l’aide à la presse. La CNPS qui devrait exiger les contrats de travail des journalistes et leurs matricules CNPS avant de délivrer les documents y afférents pour postuler est également complice des manœuvres de déstabilisation de la presse en cautionnant ce FAUX.

Pour ne s’arrêter que sur ces cas simples et vérifiables, le Bureau Régional du SNJC termine par une proposition à l’attention du Gouvernement et des décideurs. Pensant qu’il est urgent de procéder à un assainissement urgent de la presse afin d’éradiquer ou de diminuer considérablement les tares qui l’a minent, la mise sur pied urgente d’une tripartite est nécessaire. Mais au préalable, l’élaboration d’une charte contraignante pour les patrons de presse, les Journalistes Reporters Indépendants, les auxiliaires de la profession et les techniciens semble une issue favorable. En la signant, les parties s’engageront sur l’honneur dans la contrainte à respecter les droits, obligations et devoirs que confère l’exercice de la profession et du domaine de la presse au Cameroun. Pour le gouvernement partie prenante à cette charte, l’application des conventions de Florence, Lomé, etc devra être le préalable pour l’amélioration de la productivité et de l’exercice de la profession au Cameroun. Tout ceci pouvant considérablement contribuer à l’éloignement de la corruption dans les médias, les jouxtes épistolaires entre pontes du régime à travers la presse et rendra au fur et à mesure libre et crédible celle qu’on semble traiter de tous les noms exécrables depuis des années.

Nous pensons que la presse camerounaise puisse être libre, libre d’exercer la plénitude de son rôle social lorsque les tenants du pouvoir arrêterons de l’infantiliser, de la paupériser et de chercher à la museler.

Chers Camarades, Chers Collaborateurs du Gouvernement, Chers Invités. Oui pour une presse libre et NON à l’arbitraire. Je vous remercie.

Pour le Bureau Régional du Centre

YANNICK EBOSSE

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