Evénement littéraire africain: Le Banquet des Marabouts d’Aïcha Yatabary...Entretiens avec une auteure hors du commun
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Résumé du roman  Le banquet des marabouts (L'Harmattan, Côte d'Ivoire, 2015).Un foyer polygamique Africain. Deux maisons différentes, deux modes de vie différents.L’histoire est racontée par Aïna, vingt-quatre ans, fille de la première épouse d’Issa Diarra, Raïssa Haidaira et par Mouna, dix-huit ans, fille de la deuxième épouse, Anna. Les modes de vie sont différents selon que l’on se trouve dans l’une des familles (occidental, luxe, faste chez la deuxième épouse) ou dans l’autre (traditionalisme, difficultés financières chez la première épouse d’Issa). Autant dire que la deuxième épouse est la favorite et la première l’épouse mal aimée. Sont disséquées les thématiques du mariage (à savoir la polygamie), de l’amour, de l’éducation de la jeunesse, la différence entre le charlatanisme et le recours aux marabouts dans le sens islamique –et strict- du terme, ce à travers deux générations, dans l’Afrique contemporaine.

Vous êtes l'auteure d'un roman, Le Banquet des Marabouts, paru chez l’Harmattan, qui a été dédicacé le vendredi 29 avril 2016 à la Librairie Carrefour de Cocody-Abidjan, sous le haut parrainage du ministre ivoirien de la culture, Maurice Bandaman,  écrivain de renommée internationale.  Le public ivoirien et africain vous découvre cependant. Pouvez-vous vous présenter? Qui est Aïcha Yatabary?

Aïcha Yatabary est écrivain, médecin. J’ai commencé à écrire très tôt, vers quinze ans, même si j’ai du consacrer moins de temps à l’écriture pendant mes études de médecine. C’est après ma spécialisation en santé publique-entre autres- que j’ai décidé d‘assumer ce côté écrivain et que je me suis rendue compte qu’être écrivain n’était pas incompatible avec le fait d’être médecin. Les deux disciplines me passionnent et finalement répondent à ma vocation de vouloir rétablir l’harmonie, l’harmonie dans la société (car mes écrits sont axés sur les questions humanitaires, que dis-je, humanistes et  en lien avec la condition de la femme) et l’harmonie dans le corps d’un être humain. Mes premiers écrits (dont le Banquet des marabouts)  ont été finalisés depuis une dizaine d’années. J’ai écrit plusieurs nouvelles dont une sur le drame de l’immigration clandestine, Le grand saut, paru en 2014 en France et une autre sur la prostitution (Comme une traînée de poudre) en 2015, parue dans le journal Zaouli. Mes autres nouvelles sont parues dans des recueils avec d’autres écrivains (Une histoire pour l’an 2000, dans les années 2000) entre autres. Je fais aussi  de l’humanitaire quand mon temps me le permet, m’étant spécialisée aussi en humanitaire.

Le titre de votre roman, Le Banquet des Marabouts, est fort suggestif. Que veut-il nous dire? Sont-ce les marabouts qui mangent la société ou la société qui mange les marabouts? Expliquez-nous un peu le système de ce roman…

Il ne faut pas mettre tous les marabouts dans le même sac. Le livre fait très bien la différence entre les charlatans et les marabouts au sens strict-et islamique- du terme. Le livre ne s’inscrit pas dans le jugement par ailleurs…enfin, le livre ne parle pas que de marabouts, même si le titre, fort suggestif comme vous l’avez relevé, met en relief la présence en toile de fond de ces acteurs prédominants de la société Africaine contemporaine. Dans le roman, il y a un charlatan qui se fait passer pour un marabout, et demande à sa cliente (Anna), de réaliser un sacrifice humain. Il y a par ailleurs, un vrai marabout, un guide religieux, un ami d’Allah (Walid) dont je cite le comportement et les pratiques, le public fera ainsi la différence  et apprendra à reconnaître un vrai marabout.

Il semble que votre dernier roman se situe dans un univers africain marqué par l'animisme, l'Islam, la polygamie et l'amour. Quelle est votre opinion personnelle sur ces quatre sous-thèmes de votre roman ? Votre lectorat aimerait savoir.

J’ai une foi inaltérable, je suis musulmane, mais comme je le disais plus haut, je n’aime pas juger, même si je décris ces  réalités (l’animisme, l’Islam, la polygamie ) de la société contemporaine. Concernant l’animisme, chacun son libre arbitre. 

Concernant l’Islam, il se définit dans mon livre comme une relation linéaire de soumission d’une créature à son Créateur, qui se passe d’intermédiaire. Chercher à se rapprocher d’Allah et à avoir son amour fait que nous nous inscrivons dans le cadre d’une connexion sans faille qui fait que nos vœux et nos désirs sont exaucés par notre Créateur, même si le recours à des personnes saintes, des érudits - qui par leur mode de vie  et leur foi, peuvent nous servir de guides religieux, nous faire des bénédictions, des prières, nous accompagner- est par ailleurs conseillé.

Concernant l’amour, le monde est tendu par l’amour, il va vers l’amour et il est né de l’amour, pour paraphraser un penseur Indien. J’ai beaucoup d’amour dans mon cœur-qui ignore l’animosité- raison pour laquelle je me retrouve médecin, humanitaire, sans parler du fait que l’amour-et la volonté de partager- est la raison qui guide ma plume.

Concernant la polygamie, en tant que musulmane, je ne suis pas contre, mais en tant que défenseur de la cause de la femme, je suis contre la mauvaise application qui est souvent observée sous nos cieux. Dans le Saint Coran, il est clairement mentionné que l’homme qui décide d’être polygame doit être équitable et impartial envers les épouses, comme le Prophète Mohamed lui-même l’était ; or trop souvent, il y a des épouses mal-aimées et  des favorites. Bien souvent, les enfants des épouses mal-aimées sont abandonnés et leur éducation laissée pour compte. Je ne dis pas que certains phénomènes (enfants microbes, enfant de la rue, déscolarisation) sont dus à la polygamie uniquement mais ils sont dus à la mauvaise compréhension, perception et application de la polygamie, en plus de la pauvreté entre autres. Les érudits en Islam sont mieux placés pour expliquer les nuances de thème que moi…réfléchissons bien autour de ces thèmes qui sont au centre de nos sociétés…

Vous êtes une femme de foi musulmane, vous êtes médecin et vous êtes écrivaine. Comment gérez-vous toutes ces casquettes? Est-ce aisé d'assumer tous ces rôles sociaux? 

Comme je le disais, la plus part de mes livres qui paraissent aujourd’hui ont été écrits il y a plusieurs années. Ma priorité est donc ma médecine et l’écriture ma principale distraction et mon principal plaisir, une fois à la maison. Etant une femme passionnée, j’aime vivre à 100 à l’heure…(rires). Ma foi, je la vis de façon discrète et intense, dans ma chambre. Je fais tout pour respecter les horaires de prière, ce n’est pas facile.

Quel message voulez-vous transmettre au fond, à travers vos différentes publications, à l'ensemble de vos lecteurs? Avez-vous un leitmotiv particulier dans la vie?

Mon leitmotiv particulier et tout le monde la sait, c’est la condition de la femme. Sans vouloir être qualifiée de féministe (je me méfie des mots qui se terminent par ‘iste) je voudrais que la petite fille aille à l’école, que la femme ne soit plus victime de Violences Basées sur le genre, qu’elle soit épanouie. Mes écrits veulent partager l’amour…

Quels sont vos projets littéraires? 

Un deuxième roman en cours de parution toujours sur le thème de l’Islam ; l’Islam dans la société occidentale cette fois-ci, mais aussi africaine ; tout ce que je peux dire c’est qu’il parlera beaucoup d’amour…

Merci, Docteure Aïcha Yatabary et bon vent!

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