Décès d'un bébé prématuré : Un médecin cité en justice
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Les géniteurs demandent au Dr Jerry Etabong Esua de leur verser des réparations de 100 millions de F CFA pour "négligence" et "homicide involontaire". Une association de médecins scandalisée.

Le Dr Jerry Etabong Esua, gynécologue exerçant à Hope Parma Medical Center, clinique située à Kumba (sud- Ouest Cameroun), doit faire face depuis quelques jours à la Justice suite au décès d'un prématuré dans sa formation hospitalière. Il est poursuivi par le couple géniteur du bébé de "négligence" et d'"homicide involontaire". Le 13 avril 2016, il a comparu pour la première fois devant le tribunal de première instance de Kumba, avons-nous appris cette semaine dans un appel à la mobilisation lancé par l'association "médecins du  Cameroun" (Medcamer).

A la mort du bébé, après quatre jours passés à l'unité néonatale, le Dr Jerry a expliqué avoir été "agressé" par le père du bébé puis détenu pendant "quelques jours" dans un commissariat avant d'être libéré sous caution. En justice où il a été attrait par le couple, géniteur du bébé décédé, le médecin est poursuivi pour des dommages estimés à 100 millions de F CFA et doit prendre en charge une caution de 10 millions de FCFA.

Selon le Dr Etienne Ndzie Atangana, président de Medcamer, qui appelle ses confrères à se mobiliser pour le Dr Jerry, l'issue de ce procès pourrait marquer "un tournant de l’histoire de la responsabilité médicale au Cameroun". "soit l’histoire retiendra de nous un magnifique mouvement de solidarité crédibilisant à nouveau la bonne foi et l’honneur des médecins au Cameroun, soit ce procès ouvrira la voie à une série d’abus et de procès farfelus contre le personnel soignant, dont beaucoup veulent faire les boucs émissaires d’un système défectueux", écrit-il dans une tribune publiée le 17 avril dernier sur le site de Medcamer.

Contexte

L'actualité camerounaise a été marquée il y a environ quarante jours par le décès d'une parturiente et ses deux fœtus à l'hôpital Laquintinie de Douala. Même s'il est aujourd'hui établi (d'après l'Ordre des médecins du Cameroun) que le décès de la dame, éventrée par une de ses proches devant la maternité, était survenu bien avant son transfert à Laquintinie, l'affaire Monique Koumateke (nom de la défunte) a amené le ministère de la santé publique à prendre un train de mesures pour l'amélioration de la prise en charge des urgences vitales dans les hôpitaux publics.

Lesdites mesures ont été prises le 31 mars 2016. Depuis lors, deux médecins au moins ont été limogés de la direction d'hôpitaux publics (à Laquintinie et à l'hôpital de district de Mbanga, dans le Littoral).

Depuis quelques semaines, on observe comme une sorte de frénésie envers le personnel médical au Cameroun. Le cas du Dr Jerry, s'il venait à obtenir gain de  cause, en serait l'illustration.

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