Karim Benzema est un footballeur international français, d’origine arabe comme son nom l’indique et de confession musulmane. Ce génie du ballon rond est pour l’instant, et de façon incontestable, le meilleur avant-centre, meilleur passeur et meilleur finisseur s’il en faut, de l’équipe nationale de football de la France.

Pourtant, à quelques jours de la coupe d’Europe des nations de football qui doit se dérouler sur le sol de l’hexagone, le footballeur Karim Benzema, par ailleurs sociétaire de la flamboyante et plus que prestigieuse équipe espagnole Real de Madrid, a été écarté de la sélection par une décision conjointe du président de la fédération et du sélectionneur.

Le refus d’intégrer le joueur qui est actuellement au mieux de sa forme, au regard des prouesses qu’il aligne dans le championnat espagnol avec son équipe, part d’une sordide affaire de chantage contre un autre footballeur du nom de Valbuéna, dans laquelle il aurait été mis en cause. Mais ce qui est plus significatif, c’est la proclamation des médias français selon lesquels, un sondage révèle que près de 78% des français seraient contre le retour de l’international au sein de l’équipe nationale de football. Et comme si cela ne suffisait pas, tout un premier ministre, monsieur Manuel Valls, a officiellement fait connaître son avis dans le même sens.

Au regard de tout ce qui précède, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination s’autorise très librement, de constater que cette affaire révèle la profondeur du racisme, de l’exclusion et de l’ostracisme au sein de la société française à tous les niveaux. En effet Karim Benzema est surtout victime de son nom, de ses origines raciales et de sa religion. Rien sinon le rejet de l’arabe, l’incrimination absolue et le radicalisme dans le châtiment de « l’étranger », ne peut justifier un tel acharnement. Si ce gosse avait été Blanc, pur Blanc et Vrai Blanc, Français, pur et Vrai Français…..

La politicienne Nadine Morano en exprimant récemment son opinion sur la France Blanche, avait tout à fait balancé au grand jour, un sentiment largement partagé par une société qui est championne de la sournoiserie. Le mythe de la France plurielle n’a jamais été aussi exécrable qu’aujourd’hui, et le slogan fallacieux et complaisant d’une France Blanche, black et beurre ne résiste plus aux exactions et aux multiples débordements quotidiens de marginalisation. La France est prête à perdre la coupe d’Europe de football pour bien faire passer son message d’exclusion, d’ostracisme, de rejet et d’indexation des races indésirables.

Face à cette situation, la Commission indépendante contre la corruption dénonce, proteste énergiquement, et apporte son soutien au footballeur international dont le talent captive et enchante les fans du sport aux quatre coins de la planète.

Yaoundé, le 22 Avril 2016

Le Président de la Commission

SHANDA TONME

Médiateur universel