Hommage au soldat  Delfranck Bakema : « Soldat de deuxième grade Delfranck BAKEMA que résonne pour vous et vos compagnons de lutte l’hymne de l’héroïsme »
CAMEROUN :: SANTE

Cameroun :: Hommage Au Soldat Delfranck Bakema : « Soldat De Deuxième Grade Delfranck Bakema Que Résonne Pour Vous Et Vos Compagnons De Lutte L’hymne De L’héroïsme » :: Cameroon

En ce 23 avril 2016, alors que le jour se lève, paisible pour de nombreuses familles, que les femmes préparent le repas pour les écoliers de la première heure, des soldats au front mettent le dernier bouton du treillis du soldat de deuxième classe Delfranck BAKEMA. Ils referment ses yeux sur notre monde, tiennent sa main pour l’aider à traverser la grande rivière qui dans nos traditions batoues sépare la vie de la mort. Nos yeux voient la meurtrissure ô combien visible de ce conflit qui nous est imposé, cette violence et sa durée qui traumatisent pour toujours un peuple de 256 ethnies profondément attaché à la paix.

Au cœur de cet enfer chaud, sous le sombre éclat de la lune rougeoyante, rapporte le journal L’œil du Sahel, le soldat de deuxième classe Delfranck Bakema se tient à deux pas du lieutenant Njilié, ce dernier est atteint par une rafale ennemie, dans une embuscade qui leur est tendue par Boko Al Haram entre Zigagué et Salé, nous sommes au petit matin du 20 avril. Il met à l’abri la dépouille du jeune sous-officier, signale sa perte à la base et demande à son compagnon de poursuivre l’ennemi. Fidèle ainsi au chant des partisans

« Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place. Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes. Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute... »

Soldat de deuxième classe Delfranck BAKEMA, vous nous donnez, une exceptionnelle leçon de dévouement, de dépassement, d’humanisme et de fraternité et de fidélité au drapeau, à la patrie et au serment aux armes. Pour notre Nation, vous n’avez cessé d’animer, même aux pires moments, le feu de la liberté et de l’espérance ; vous êtes tombé en faisant vivre la promesse de lendemains heureux.

Je voudrais ici, au nom du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie dont la devise républicaine est «Savoir ouvrir les poings fermés par le mépris et la rancune, apprendre à se réconcilier. Envoyer un bouquet de fleurs à ceux qui t’ont volé la lune, choisir d’apprendre à pardonner » ;« Donner le travail quotidien à ceux qui traînent dans la rue avec le visage fermé. Rendre à chacun la dignité d’offrir le pain à sa famille, oser une autre société !», vous exprimer Soldat, la reconnaissance de la jeunesse camerounaise, la reconnaissance des hommes et des femmes pour lesquels vous vous êtes battus, c’est eux la Nation, c’est eux la Patrie, c’est eux l’Etat. Recevez la reconnaissance de la République. En tombant, vous avez transmis à toute notre jeunesse votre courage et votre abnégation. Ce conflit change à jamais l’histoire de notre Nation ici au cœur de l’Afrique centrale.

Pour la première fois, les hommes et les femmes, les enfants de toutes les tribus du Cameroun, depuis les montagnes du Mandara jusqu’au chûtes de Campo, nous sommes tous plongés ensemble dans la longue nuit de la guerre que vous livrez contre ces voleurs de vie et de paix. Jamais jusqu’alors notre pays n’avait pris conscience, avec une telle force, de ce sentiment que Paul Valéry résuma en concluant que « nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles ». Cette hantise de sa propre finitude par l’humanité confère à chacun de nous une lourde responsabilité éthique, car nous savons que le Cameroun peut à tout moment basculer dans l’abîme. En étant des soldats d’une même République, vous êtes morts pour le Cameroun, pour la Paix, pour le Travail, Pour la Patrie. Vous rejoignez, soldat Delfranck Bakema tous les enfants de cette Nation qui vous ont précédé, ceux qui ont fait le don de leur vie il y a plus d’un siècle, Martin Paul Samba, Douala Manga Bell, et plus proche encore Ossendé Afana, Ruben Um Nyobè.

La mission de l’armée est d’éloigner de nos oreilles le fracas des armes et leur résonnement. Vous nous prouvez que le temps des héros n’est pas révolu, ils sont nombreux encore ceux dont la noblesse du dévouement appelle de notre part une immense gratitude, vous êtes de ceux-là.

J’ai toujours éprouvé une foi inébranlable en l’humanité, vous aussi, en sa capacité à surmonter ses déchirures et ses plaies vous aussi, pour favoriser l’avènement d’un monde meilleur, de paix et de prospérité.

Mais cette noble ambition ne peut s’établir sans l’impérieuse nécessité de la guerre livrée contre cette secte qui veut réduire tout en cendres ici. Une Nation amnésique de ses heures les plus sombres, s’oublie comme Nation, voilà pourquoi soldat Delfranck Bakema, nous célébrons votre héroïsme. La Mémoire nationale n’est ni repentance, ni souffrance, ni fascination morbide pour le passé. Elle est ce qui lie nos ainés avec les plus jeunes, elle est transmission, héritage. Elle est l’esprit du Cameroun, l’encre avec laquelle s’écrit le Roman National. Ce souvenir doit être vivant, alerte, tourné vers le passé autant que vers l’avenir. Je suis très attaché à la permanence du lien entre l’armée et sa Nation. Il s’agit pour moi d’une exigence morale.

Que résonne le sombre tamtam de la mort, que monte l’étendard victorieux de l’armée camerounaise, que le roulement du tambour dise soldat de deuxième grade Delfranck Bakema et vos compagnons tombés avec vous la Nation victorieuse afin que vive la Paix, dans le Travail et dans la Patrie./.

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