Cameroun: La Situation dramatique des malades de la Drépanocytose
CAMEROUN :: SANTE

Cameroun: La Situation dramatique des malades de la Drépanocytose :: CAMEROON

Ils meurent tous les jours au Cameroun faute de prise en charge dans les hôpitaux publics, alors que les malades du Sida qui sont en quelque sorte responsables de leurs statuts bénéficient de l’attention particulière des pouvoirs publics

La situation des Drépanocytaires au Cameroun est du jour au lendemain, calamiteuse. Pas de politique véritable par le gouvernement de la République pour la survie de ces milliers d’enfants innocents qui souffrent atrocement. Ils sont abandonnés à leur propre sort et les parents font ce qu’ils peuvent pour les garder en vie le temps qu’il faut, en attendant l’appel du seigneur, puisque décidemment au Cameroun, ce n’est que la mort leur seule issue. Malgré les multiples actions menées au quotidien par ces personnes déshéritées à travers des mouvements associatifs, rien n’est encore fait dans le sens d’accompagnement. Ils sont fustigés, stigmatisés et traités de tous les noms d’oiseaux injustement dans la société. Jusqu’à présent, dans certaines familles, les enfants Drépanocytaires sont qualifiés des enfants sorciers ou des enfants serpents. Certains le font au point d’aller les abandonner au bord des rivières parce que dit-on, ce sont les enfants de l’eau.

Les responsables de la santé sont pourtant unanimes de la possibilité de résoudre le problème par une prise en charge systématique des patients. Mais seulement, cela nécessite de gros moyens. D’où la nécessité pour l’Etat de penser à une éventuelle subvention des médicaments et des frais d’hospitalisation pour donner la chance à ces enfants de retrouver le goût de la vie, comme c’est le cas avec les patients du Vih/Sida. On se souvient qu’au départ, les coûts du traitements ou mieux des antirétroviraux étaient très élevés. Aujourd’hui, tout est gratuit. Il suffit juste de se signaler pour être pris en charge. Et si on l’a fait pour le Sida dont beaucoup sont responsables de leurs statuts, pourquoi pas le faire aussi pour ces enfants qui ne paient que les pots cassés d’une réalité de la nature ? Pour dire vrai, Il n’ya rien de plus démoralisant que de vivre en ayant à l’esprit qu’on peut mourir à tout moment par la moindre crise.

La Drépanocytose ou maladie à hématie falciforme est une maladie héréditaire causée par la présence des les globules rouges du sang d’une forme anormale d’hémoglobine qui permet d’assurer le transport de l’oxygène dans l’organisme. C’est la première maladie génétique au monde. Selon les analyses, jusqu’à 2% des nouveau-nés sont Drépanocytaires et 25 à 30% de la population camerounaise susceptibles de transmettre la maladie. Dans le cadre de la semaine de la Drépanocytose, l’Association de Lutte contre la Drépanocytose dans la Région de l’Ouest (ALDREO) a organisé une table ronde Samedi dernier à l’hôpital régional de Bafoussam en présence des parents des enfants Drépanocytaires et les Médias. Il était particulièrement question de la sensibilisation au cours de cette rencontre. Le moins que l’on puisse retenir comme règle pour mieux vivre avec la Drépanocytose, c’est qu’il faut consulter régulièrement un médecin, être à jour dans ses vaccins, avoir une bonne hygiène corporelle, surveiller sa température, boire abondamment de l’eau, s’assurer de ne jamais manquer d’oxygène, toujours prendre son acide folique, éviter le paludisme en dormant sous une moustiquaire imprégnée, éviter toutes les attitudes pouvant gêner la circulation du sang et, surveiller la couleur des yeux et des urines. Si les urines sont foncées, consulter un médecin ou se rendre au centre de santé le plus proche

Etienne Tabopda ; président Association de Lutte contre la Drépanocytose à l’Ouest

« La Drépanocytose n’est pas une maladie sorcière »

Notre association est née en 2010 avec pour objectif de sensibiliser la population et leur faire comprendre que la Drépanocytose n’est pas une maladie sorcière, une maladie de l’eau ou une maladie liée à d’autres choses. C’est pour cela que nous avons fait le tour de l’Ouest pour sensibiliser la population. Aujourd’hui, l’Association regroupe plus de 150 Malades et nous attendons que l’Association soit plus fréquentée. L’hôpital fait beaucoup pour nous, mais c’est insuffisant à mon avis. L’hôpital a mis à notre disposition un médecin de référence, mais nous continuons à payer les frais d’hospitalisation, à payer les médicaments chers, et nous demandons qu’au moins au niveau de l’hôpital régional qu’on baisse les frais de laboratoire par exemple, qu’on baisse les frais d’hospitalisation. Nous sortons de Yaoundé pour la mise sur pied d’une plateforme des Drépanocytaires au Cameroun. Nous l’avons fait et actuellement nous attendons la réaction du ministère de la santé

Nadine Mézamo ; Pédiatre et Infirmière d’accueil et d’orientation à l’hôpital régional de Bafoussam

« Nous avons une unité spéciale de prise en charge des Drépanocytaires »

J’exhorte les parents, les jeunes de faire de l’électrophorèse une obligation avant des éventuels mariages pour éviter de tomber dans le piège de la Drépanocytose. Mais on ne devrait pas déjà rejeter ces enfants drépanocytaires qui sont nos enfants, nous les acceptons dans la société et nous les encadrons comme vous le constatez si bien. Comme symptômes de cette maladie nous avons les jaunissements, quand ils urinent les urines sont jaune-foncées, et régulièrement ils font des crises, ils se plaignent des douleurs au niveau des articulations, ils ont généralement les ventres ballonnés et pour les enfants déjà un peu grands, on constate que la puberté est retardée. Ici à l’hôpital régional nous avons une unité spéciale de prise en charge des enfants Drépanocytaires, nous les prenons en charge tous les 3e mercredi du mois. Nous donnons d’abord des conseils en tant que parents, les conseils hygiéno-diététiques et puis on les consulte. Si en le faisant on détecte qu’il y a un enfant qui ne se sent pas bien, on l’interne directement. Et la prise en charge est aux frais des parents et non de l’hôpital

Lire aussi dans la rubrique SANTE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo