Affaire Me Harissou : La Dgre refuse de comparaître
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Deux commissaires de police cités comme témoins de l’accusation ont envoyé une correspondance au Tribunal dans laquelle ils disent ne pas vouloir témoigner.

Al’entrée de la salle d’audience du Tribunal militaire de Yaoundé, les gardiens de prison procèdent à une fouille minutieuse. 9h30, Me Abdoulaye Harissou, présenté  comme le notaire de Marafa Hamidou Yaya et Aboubakary Siddiki, homme d’affaires font leur entrée. Ils sont venus comparaitre dans le cadre d’une affaire où ils sont accusés de complicité d’assassinat, de détention d’armes de guerre et des munitions, d’outrage au président de la République…

Escortés par une dizaine d’éléments du Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (Gpign), les deux accusés  sont venus à bord d’un mini car de la prison principale de Yaoundé où ils sont placés en détention provisoire depuis plus d’un an. Les accusés se prêtent à de longues accolades et à des échanges en langue fulfulde avec leurs proches.

Les trois journalistes, Rodrigue Tongue, Baba Wame et Felix Cyriaque Ebole Bola, co-accusés de Me Harissou et d’Aboubakary Siddiki sont déjà en place. Ce 15 avril 2016 est prévue l’audition des témoins de l’accusation qui devrait marquer l’ouverture des débats. La salle est pleine. C’est à 11h45 que la présidente du Tribunal, Mme Abega Mbezoa épouse Eko Eko qui a perdu sa mère un peu plus tôt dans la matinée a démarré l’audience.

Mbarga Nguele au secours

Dès l’entame du procès, le commissaire du gouvernement (le procureur) a donné lecture d’une correspondance que deux commissaires de police en service à la direction  générale de la recherche extérieure (Dgre) ont fait parvenir au Tribunal. Dans cette lettre, le commissaire Essomba et le commissaire Mbouyom, cités par l’accusation, ont marqué leur refus de se présenter devant la barre pour un quelconque témoignage.

« Avant le début de cette audience, je suis allé au cabinet du délégué général à la Sûreté nationale pour le rencontrer. Mais jusqu’au moment où je quittais les lieux, il n’était pas encore arrivé à son bureau. Le tribunal va continuer à mobiliser ses ressources pour obtenir leur présence (des deux commissaires, Ndlr) devant la barre », a expliqué le commissaire du gouvernement. Celuici souhaitait obtenir de Mbarga Nguele l’ordre de faire venir au Tribunal militaire les commissaires Essomba et Mbouyom pour comparution.

En 2014, les journalistes accusés dans cette procédure pour non dénonciation ont envoyé une correspondance au délégué général à la Sureté nationale. Ils voulaient recouper l’information selon laquelle un certain « douksaga » serait dans un hôtel attendant que le régime lui donne une rançon pour démobiliser ses troupes qui préparaient un mouvement d’insurrection contre les institutions en place. Le délégué général à la Sureté nationale avait transmis la note des journalistes à la Dgre. C’est de cette manière que les journalistes ont pu entrer en contact avec les commissaires Essomba et Mbouyom qui sont attendus devant la barre. Ces deux policiers ont également été cités comme témoins de la défense.

Après l’intervention du commissaire du gouvernement, la présidente du Tribunal décide  de renvoyer l’audience à la date du 13 mai 2016 une fois de plus pour la citation des témoins de l’accusation et pour la recomposition du Tribunal. Les avocats de la défense ont souhaité que Mme Eko Eko, le juge qui conduit ce dossier en soit soit dessaisi pour le simple fait qu’elle est l’épouse du patron de la Dgre, Léopold Maxime Eko Eko.

Me Harissou et Aboubary Siddiki ont été arrêtés au courant de l’année 2014. Les trois journalistes cités dans cette affaire ont été inculpés pour non dénonciation en octobre 1014. Après avoir été inculpés, ils ont été placés sous surveillance judiciaire. Cette mesure avait été levée quelques mois après.

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