Révolution scientifique : Quand les hôpitaux camerounais boudent le CardioPad
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Révolution scientifique : Quand les hôpitaux camerounais boudent le CardioPad :: CAMEROON

D’après les informations relayées par l’inventeur de cet appareil, ces appareils révolutionnaires pour le traitement du coeur sont vendus pour la plupart hors du pays (Gabon, Népal, Inde). Pourtant, le promoteur avait fait du marché camerounais une priorité.

Les institutions hospitalières camerounaises ont-elles un problème avec les CardioPads d’Arthur Zang ? La question se pose, alors que les premiers chiffres des ventes de ces tablettes médicales «Made in Cameroun» sont révélés par leur inventeur. D’après Arthur Zang, depuis la mise en vente  des CardioPads, 43 kits ont été écoulés. Parmi ceux-ci, le pays d’Ali Bongo est le plus gros acheteur. 50% des appareils ont été vendus au Gabon, et d’autres, écoulés en Asie (Inde et Népal). L’inventeur du CardioPad n’a donné aucun chiffre sur les ventes effectuées au Cameroun. Des chiffres pourtant nécessaires à l’évaluation du taux de pénétration de ce dispositif innovant de consultation des patients souffrant (ou soupçonnés de souffrir) de maladies cardiaques dans les hôpitaux camerounais.

Ce qui est déjà sûr, cinq hôpitaux camerounais sont équipés de ce dispositif. Il s’agit d’hôpitaux sélectionnés dans le cadre du projet «Saving Africa from heart Diseases with CardioPad». Un projet lancé par Arthur Zang, visant à utiliser le crowdfunding (un système de financement participatif) pour lever environ 5,2 millions Fcfa (10 000 dollars), destinés à l’équipement des  hôpitaux de villages camerounais. Parmi les hôpitaux équipés, figure l’hôpital de District de Mbankomo, où fut notamment déployée la phase pilote, en collaboration avec le Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé (Chuy).

Le Minsanté pointé du doigt

A l’issue de la phase de recherche et développement, le jeune inventeur avait fait du Cameroun la cible prioritaire du CardioPad. Dans une interview accordée au quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune en juin 2015, le Pdg  de Himore Medical Ltd avait avoué qu’«Il est bien vrai que les demandes fusent de tous les pays d’Afrique et d’Europe». Mais pour l’heure, nous voulons satisfaire la demande locale. «Les premiers exemplaires seront exclusivement réservés au Cameroun», a-t-il affirmé. Dix mois plus tard, l’invasion des  CardioPad sur le marché camerounaise n’aura pas lieu.

La faute à qui ? Aux autorités camerounaises, notamment au ministère de la Santé. En 2015, alors qu’il vient de boucler la première phase de son projet, le démarrage de la deuxième phase est bloqué, faute de financement. «Si ça ne dépendait que de nous, ils (les Cardiopad Ndlr.) seraient déjà à la disposition des hôpitaux. Mais les dépenses pour la fabrication vont au-delà des estimations faites au départ», avait-il expliqué. Avant d’ajouter que : «Le ministère de la Santé publique (Minsanté) devait nous passer des marchés en vue de l’équipement de certains centres hospitaliers. Nous comptions sur l’argent issu de cette transaction pour financer les derniers réglages. Actuellement, les regards sont portés vers le ministère de la Santé publique (Minsanté)» (source : interview accordée à CT en juin 2015). Pour relancer la deuxième phase, la manne vint de Paul Biya qui, à travers le ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation (Minresi), attribua un Prix spécial de l'innovation doté d’une enveloppe de 20 millions Fcfa.

Selon les données les plus récentes rendues publiques par la Fondation camerounaise du cœur, entre 25 et 40% des camerounais souffrent de maladies cardiaques. La maladie est ses complications causent 17 000 décès chaque année.

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