Congo-Brazzaville : des combats dans le sud-ouest de la capitale
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Congo-Brazzaville : des combats dans le sud-ouest de la capitale

Alors que la Cour constitutionnelle congolaise s'apprête à annoncer la réélection contestée de Denis Sassou Nguesso à la tête du Congo-Brazzaville, de violents affrontements se sont produits dans les bastions de l'opposition de la capitale.

La énième réélection de Denis Sassou Nguesso provoque de sérieux troubles au Congo-Brazzaville. Des combats ont opposé, ce lundi, les forces de l'ordre congolaises à des assaillants non identifiés dans des quartiers sud de la capitale Brazzaville acquis à l'opposition.  

Ces troubles interviennent après la réélection contestée du chef de l'État Denis Sassou Nguesso dès le premier tour de la présidentielle du 20 mars.

Des échanges de tirs à l'arme automatique et des détonations d'armes lourdes ont eu lieu dans les quartiers de Mayanga et Makélékélé au milieu de la nuit et ont duré jusqu'à l'aube. Certaines détonations étaient audibles jusqu'à Kinshasa, sur l'autre rive du fleuve Congo. Deux commissariats du sud de Brazzaville auraient été incendiés pendant la nuit, selon certains témoins. Mais les dégâts n'ont pu être confirmés, la police filtrant les accès à ces quartiers.

En fin de matinée, des milliers d'habitants paniqués ont fui la zone des combats. Des centaines de policiers et militaires se sont déployés dans ces quartiers. "Des militaires sont entrés dans plusieurs parcelles. Ils nous ont demandé de quitter le quartier avant qu'il ne soit trop tard", a déclaré à l'AFP une étudiante de 24 ans habitant Makélékélé.

Le gouvernement a mis en cause "des ex-miliciens Ninja Nsiloulou", combattants d'une ancienne faction de la guerre civile des années 1990 opposés au camp de Sassou Nguesso et aujourd'hui dirigés par Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi.

L'annonce du résultat de la présidentielle à l'origine des troubles

Les violences de la nuit ont eu lieu alors que la Cour constitutionnelle congolaise s'apprête à publier les résultats de l'élection présidentielle du 20 mars. Le ministère de l'Intérieur a annoncé le 24 mars la réélection de Denis Sassou Nguesso, dès le premier tour, avec plus de 60% des suffrages.

Rejetant ces résultats comme une "forfaiture", cinq candidats d'opposition ont appelé la population à les contester par des voies légales et pacifiques. Ils affirment que la réélection de Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans à la tête du Congo, n'était pas possible sans des fraudes massives.

Dès avant le scrutin, ces candidats avaient appelé le peuple à "exercer sa souveraineté" dans le cas où le chef de l'État sortant passerait dès le premier tour, comme celui-ci n'avait cessé de le marteler pendant sa campagne. Les autorités avaient vu dans cette consigne un appel à l'insurrection et avaient mis en garde les responsables de l'opposition.

A la tête du Congo de 1979 à 1992 sous le régime du parti unique,Denis Sassou Nguesso était revenu aux affaires par les armes en 1997, avant de se faire élire en 2002, et réélire en 2009, grâce à un changement de constitution.

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