Réseaux sociaux : La toile prend le pouvoir
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Facebook, twitter, whatsapp, désormais au coeur des agitations populaires.

Depuis le week-end dernier, le Cameroun est ébranlé par un autre drame humain. Celui de cinq bébés morts à l’hôpital Centrale de Yaoundé. Le 22 mars Corinne Nchi a accouché prématurément de quintuplés tous décédés quelques minutes après leurs naissances.

Pour Alfred Nkimih le père, il ne fait aucun doute des négligences du corps médical sont à l’origine de ce drame. L’homme a décidé de poster les photos des cadavres de ses enfants sur Facebook relevant au grand jour le drame qui est le sien et poussant les autorités à s’expliquer face à la presse nationale et internationale.

Avant, il y a eu « l’affaire Koumatekel » du nom de cette mère de famille morte en couche devant l’Hôpital Laquintinie en plein de coeur de Douala. C’est sur Facebook et ensuite sur WhatsApp que les Camerounais du monde ont découvert la vidéo amateur montrant son éventration et l’histoire de son décès. Pendant plus d’une semaine les réseaux sociaux se sont enflammés au point de conduire, chose rare au Cameroun surtout depuis les émeutes de février 2008, à une mobilisation spontanée. Le lendemain du drame des centaines de Camerounais de tous âges et de tous sexes se sont retrouvé à l’esplanade de l’hôpital Laquintinie par la seule magie d’internet.

Pour de nombreux experts, les évolutions technologiques de ces dernières années sont en train de modifier le fonctionnement de la sphère publique en introduisant des nouvelles façons de communiquer, de traiter l’information. « Le troisième pouvoir à changer de camp. Il n’est plus aux mains desmédias traditionnels », pense Lucrèce étudiante en informatique.

Printemps arabe

Pour le journaliste et chef de la cellule de communication du Mincommerce, ces bouleversements illustrent le côté extraordinaire des nouveaux médias. « L’internet est de nos jours un extraordinaire moyen d’expression démocratique. Il est libre accessible à tout lemonde et surtout gratuit », écrit-il dans une tribune libre.

Le caractèremultimédia, en d’autres termes la combinaison du son, de l’image et de l’écrit en font un puissant outil demobilisation capable d’engendrer des mouvements sociaux d’envergure comme au Magreb avec le printemps arabe et plus tard au Burkina-Faso avec la chute de Blaise Campaoré. C’est sur Facebook, Twitter que « la cybercontestation » s’était organisé.

Avec la création des hastags, des fans pages qui relayaient jours et nuit, et vidéos à l’appui le déroulement des manifestations. « Les réseaux sociaux ont donné à la parole du peuple, une visibilité inédite », analyse Julie Mirande blogueuse. « Plus besoin d’entrer au maquis pour s’ooposer au pouvoir en place », affirme un autre internaute.Du coup, internet est devenue la bête noire de nombreux politiques.

Surtout ceux au pouvoir.On l’a encore vu récemment lors des élections présidentielles en Ouganda et au Congo-Brazzaville. Les autorités avaient bloqué l’utilisation de Facebook twitter, viber, skype.

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