Ebolowa : La population en proie aux maladies hydriques
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Les habitants du quartier Bombay consomme l’eau d’un puits situé en aval des latrines, faute de mieux.

Un enfant du quartier arrive et demande à boire. Catherine Mendoua Ako’o épouse Ngandji lui répond à haute voix, « viens boire mon fils ». Elle tend le gobelet au garçon qui se sert dans l’un des quatre récipients d’eau disposés sur le banc à l’entrée de la maison de Mimi, affectueuse appellation de madame Ngandji par les intimes du coin.

Quelques minutes plus tard, Nicole Ngbwa, une vendeuse de friperie au marché Oyenga arrive, bouteille d’eau minérale vide en main. La jeune commerçante vient s’approvisionner en eau. Elle est également dirigée vers les récipients remplis d’eau. Pendant qu’elle se sert, les deux dames qui semblent se connaître en profitent pour deviser. Au même instant, survient un autre habitant du quartier. Le jeune homme muni d’un seau d’une contenance de 10 litres de couleur noir se dirige vers le point d’eau.

Il y plonge le récipient et le retire aussitôt, rempli du liquide. Au moment de sortir le seau, l’eau du puits se déverse sur les abords. Le point d’eau tire sa source au pied d’un avocatier, au milieu des maisons d’habitation. Tout autour du puits à ciel ouvert, pousse des herbes. Du fait des va-et-vient des personnes qui viennent ici se ravitailler, l’eau se salit par la boue. C’est cette eau que les populations de Bombay du quartier Nko’ovos 1 et quelques commerçants du marché Oyenga, soit près 2000 âmes consomment au quotidien, faute de mieux. 1000 FCFA par mois pour les familles qui ne participent pas à l’investissement humain mensuel afin d’aménager le puits.

L’eau de javel

Un point d’eau que ne cesse de venter sa propriétaire, la sexagénaire Cathérine Mendoua Ako’o épouse Ngandji. Un legs de sa défunte mère. « C’est l’eau que tout le quartier boit, sans problème de maladie. Le puits est bien entretenu et régulièrement aménagé », se félicite la propriétaire. La dame se réjouit encore, « je verse souvent l’eau de javel pour la désinfecter le puits et parfois je fais appel aux prêtres pour la bénir. Pour moi, c’est la meilleure eau de la ville ».

Un avis que ne partage pas un étudiant de la faculté d’agronomie et des sciences agricoles (Fasa) d’Ebolowa, habitant du quartier. Ce mercredi, 23 mars 2016 au quartier Bombay à Nko’ovos 1, l’étudiant fait en effet un constat inquiétant au sujet de ce point d’eau en ces termes, « les latrines sont en amont et le puits est en aval ».

D’où les plaintes de certains habitants du quartier, consommateurs de cette eau. Honorine et sa famille se plaignent, « à cause de cette eau du puits que nous buvons ici au quartier, nous souffrons régulièrement des maladies telles que les amibes, la typhoïde et la diarrhée.

Mais nous n’avons pas de choix, nous sommes obligés de la consommer parce qu’il n’y’a pas une offre alternative ». Naomie Evina, une autre habitante de ce quartier a trouvé comme solution, le filtre et l’eau de javel.

L’enseignante des écoles normales des instituteurs de l’enseignement général (Enieg) trouve que c’est pour le moment, la seule solution pour échapper aux maladies hydriques qui sévissent dans le quartier.

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