Hôpital central de Yaoundé : une grossesse de quintuplés qui finit mal
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D’après le directeur, Honorine Nshi, 30 ans, est arrivée avec le col complètement dilaté. Deux de ses enfants étaient morts et trois autres bougeaient mais ne respiraient pas.

Une photo de plusieurs bébés décédés dans un sac plastique. L’horrible cliché a fait le tour  des réseaux sociaux vendredi. Le texte accompagnateur accuse l’Hôpital central de  Yaoundé (HCY) de négligence. Et samedi matin, la formation sanitaire est prise d’assaut par les chasseurs d’informations.

A la maternité, la salle de travail est pleine. Des cris de nouveau-nés en rajoutent au tumulte. Les infirmiers montent et descendent, mais personne ne veut aborder le sujet brûlant. Après plus de trois heures d’attente, l’on apprend qu’il y a une réunion d’urgence dans la salle de conférence de la maternité. Les responsables y sont, tout comme les éléments du commissariat central aux renseignements généraux du Mfoundi. L’ambiance n’est pas joyeuse. « Le directeur demande de le retrouver à son bureau », entend-on.

Ici, le Pr. Pierre Joseph Fouda est en compagnie du ministre de la Santé publique, André Mama Fouda. Ils échangent. Alors que l’on s’attend à une déclaration du ministre, c’est entouré de la plupart de ses collaborateurs et du sous-préfet de Yaoundé II, Yampen Ousmanou, que le Pr. Fouda retrace le récit des évènements :

« Mme Nshi Honorine est arrivée ici le 22 mars vers 11h 30. Elle souffrait de douleurs pelviennes. Le col de l’utérus était complètement dilaté. La membrane était bombée. C’était un avortement tardif inévitable. La seule solution était son admission en salle de travail. On parle d’accouchement prématuré à partir de 28 semaines de grossesse. La dame était à 22. Elle attendait des quintuplés et non des quatriplés. Le premier fœtus (200gr) était sorti momifié. Il était mort depuis et était devenu sec. Le deuxième (700 gr) était mort mais pas momifié. Les trois autres dont les poids oscillaient entre 500 et 700gr bougeaient mais ne respiraient pas ».

Des déclarations du directeur de l’HCY, il ressort que pendant que certaines de ses équipes se battaient pour sauver la mère et les trois enfants, d’autres se sont lancés à la recherche des couveuses. L’hôpital possède des couveuses ne permettant que de mettre les enfants en sécurité avant tout transfert en néonatologie, service d’accueil final. La sœur de la mère est également envoyée en urgence dans d’autres structures. Une couveuse libre est trouvée à la Fondation Chantal Biya. Mais les trois enfants ne tiennent pas le coup. Ils décèdent malheureusement tous et sont remis à la famille, à leur demande.

« Ils n’étaient pas dans un sachet plastique par mépris, mais pour protéger les uns et les autres. Nous avons sauvé la maman et elle est restée avec nous pendant deux jours. Les fœtus ne pouvaient survivre compte tenu de l’âge de la grossesse et de leur faible poids de naissance», a poursuivi le directeur.  Mme Nshi, 30 ans, a quitté l’Hôpital central  le 24 mars, suite à une évolution qualifiée de « favorable ».

Par ailleurs l’on apprend de son dossier médical, qu’elle est enseignante dans une école privée au quartier Carrière. Elle était suivie dans un hôpital du côté d’Etoug-Ebe. Là-bas, on lui aurait fait savoir qu’elle portait des triplés et qu’il était probable qu’elle accouche par césarienne. C’est vraisemblablement à la suite de cette consultation qu’elle aurait été référée à l’Hôpital central de Yaoundé. « A sa sortie de l’hôpital jeudi, on causait très bien. Je suis étonné de voir la tournure que l’affaire a prise», s’est indigné le Pr. Nana Philip Njotang, chef de service à la maternité. Jointe au téléphone, dame Nshi n’a pas souhaité s’exprimer.

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