MAMA FOUDA : «Il n’y a pas eu de négligence médicale particulière»
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Synthèse de la conférence de presse donnée ce 13 mars par le ministre de la Santé publique à la suite de la mort de Monique Koumate et ses deux foetus.

Le début de l’affaire

Dame Monique Koumate a une trentaine d’années. Elle a déjà eu trois enfants et elle avait une quatrième grossesse. Elle s’est présentée dans un centre médical le 11 mars. Au 11 mars, sa grossesse était déjà à plus de 7 mois. Donc elle n’a pas suivi les premières consultations. Dans ce centre de santé, un certain nombre de bilans lui ont été demandés. Pendant qu’elle a reçu le traitement préventif intermittent et tout semblait normal. Sauf que l’on n’a pas décelé qu’elle avait des jumeaux, puisqu’elle n’a pas fait d’écographie.

Et elle décède le 12 mars. Pour l’instant, nous ne pouvons pas dire si elle est décédée à domicile ou chez quelqu’un d’autre. Mais vers 08 heures du matin hier, sa famille arrive avec qu’elle (elle est dans la malle-arrière d’un taxi) à l’hôpital de district de Nylon. La famille sait bien qu’elle est déjà décédée. Et la famille demande au personnel médical de Nylon si on peut ouvrir pour pouvoir enlever les foetus. Parce que dans les traditions de cette famille là, une maman ne doit pas partir avec des foetus dans le ventre. Bien entendu, le personnel de l’hôpital de district de Nylon leur a fait comprendre que cet acte là n’était pas usuel, pas de leur portée, et qui valait mieux référer à un hôpital de niveau supérieur.

Ce qui s’est passé à l’hôpital Laquintinie

Ils ont donc continué avec dame Koumate dans le même taxi et ils ont arrivé vers 10 heures à l’hôpital Laquintinie. Aux urgences où ils se sont présentés, ils n’ont pas descendu la dame. Un monsieur est descendu et a dit nous avons une femme enceinte qui est dans un état compliqué. La personne qui les a reçus, une étudiante de 7e année, elle est déjà médecin, leur a dit d’aller vite à la maternité. Ils y sont arrivés, la sage-femme est sortie avec le major de la maternité. C’est là qu’elle a vu qu’on a ouvert la malle arrière et il y avait une femme couchée, la tête à moitié enveloppée d’un linge. Ils ont immédiatement constaté que les pupilles étaient déjà ammydriases, arréactives. Ils ont constaté qu’il y avait plus de pouls carotidien ni de bruits du coeur maternel et foetaux. Et ils ont dit à la famille qu’elle est déjà décédée.

Ils sont partis (encore en taxi) à la morgue. De là, on a un jeu trouble du morguier qui, peut être en voulant sortir le corps, aurait constaté que des foetus ont bougé. Comment imaginer que quatre heures de temps après le décès de la maman, un foetus puisse encore être vivant. Parce que c’est la mère qui fait vivre le foetus. Dès le moment où la maman est décédée, un foetus ne peut plus vivre. Et ils disent sauvons le foetus. Ils retraversent avec le taximan pour allez à la maternité. De nouveau, les sages-femmes disent non, la personne est décédée, notre rôle c’est d’accoucher. Entre temps, la gynécologue de garde est en pleine opération de césarienne, donc ne peut pas sortir.

Et les sages-femmes leur proposent d’aller aux urgences pour sortir les foetus. C’est là qu’on ne sait pas ce qui a traversé dans la tête d’une dame qui accompagnait ce couple. Au départ, elle a été présentée comme une belle soeur, mais non il apparait qu’il y a aucun lien de parenté. Mais cette dame est avec le couple depuis la matinée. Et c’est cette dame donc qui avec un instrument tranchant, on parle de lame de bistouri, qui a décidé d’ouvrir le ventre. Cette famille a directement fait un cordon parce qu’entre temps, la sage-femme et le major ont commencé à appeler la guérite de l’hôpital où il y a un poste de police et des vigiles. Au moment où la police de l’hôpital et autre arrive, cette dame avait déjà ouvert le ventre pour sortir les foetus. Et les poser sur la poitrine de cette maman.

Sur les accusations de négligences médicales

Il n’y avait pas un problème de caution. Il n’y a pas eu de négligence médicale particulière. Il y a seulement un acte horrible à la fin. Parce que morte, la dame qui a ouvert le ventre n’a pas le droit de disséquer quelqu’un. Elle n’avait pas cette qualité. Dans tous les cas, dans la dignité humaine ça ne se fait pas.

Sur l’enquête

Pour l’instant, les services de gendarmerie et de police ont mis en garde-à-vue la sage-femme, le major, le morguier et la dame qui a commis cet acte horrible. Nous connaissons qu’elle était à un centre de santé qui est au PK13, tous les éléments par rapport à ce qui s’est passé dans ce centre de santé vont pouvoir être maitrisés très rapidement. Les premiers éléments montrent que c’était une dame d’un certain poids et que la tension était élevée. Pourquoi elle n’a pas été gardée le 11 mars dans ce centre ?

Pour l’instant nous ne le savons pas. Mais il m’a bien été rapporté que c’est un centre médical agréé. Ce qui veut dire que les conditions d’accueil sont remplies. Mais dans les règles, la première consultation n’est pas à 7 mois. Est-ce que elle était donc menacer ? Quels étaient les bilans qui étaient demandés ? Nous aurons tous ses éléments. Les enquêtes continuent pour bien cerner la traçabilité de tout ce qui s’est passé dans ce centre de santé.

Sur la prise en charge dans les hôpitaux

Le Cameroun n’a pas encore la sécurité sociale. Nous travaillons pour ça. C’est un long chemin. Mais, le chef de l’Etat a donné des directives pour que les couches vulnérables, à savoir la mère et l’enfant soient privilégiées dans toutes les possibilités de prise en charge. Effectivement j’ai pris un texte en direction des formations hospitalières pour leur dire que lorsqu’une personne est en urgence vitale, il faut d’abord sauver la personne. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faudra pas supporter les coûts. Parce qu’en même temps, nous n’avons pas d’autre solution. Sinon, nous faisons tomber tout le système.

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