Interdiction de Revenge Porn : Nathalie Koah enflamme la presse française
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France 24, TV5, Bfm TV, Le Monde, Le figaro, Le Point… l’excompagne de Samuel Eto’o se livre.

Tout est dans la pose et l’attitude. Nathalie Koah participe à un shooting dans un studio parisien où elle est par ailleurs filmée par des équipes de la chaîne de télévision française Bfm TV. La tête haute, elle dégage une expression de guerrière. « Faut que tu sois sûre de toi », se répète-elle intérieurement. Engagée dans une « thérapie » avec la publication de « Revenge Porn », suite à la suspension de cet ouvrage en France, la voilà en train de développer ce que les marketistes appellent le « Personal Branding ».

A travers les médias français qu’elle parcourt depuis que Samuel Eto’o a demandé de faire interdire ce livre,Nathalie Koah veut se donner une marque personnelle, une marque distinctive, une identité, une image etmarquer les esprits. Une démarche qui lui permet demieux se faire connaitre et plus tard mieux se faire reconnaitre. Au préalable, elle aura eu le temps demieux se connaitre ellemême avec tous les épisodes qu’elle a vécus jusqu’ici.

« C’est toujours difficile de se mettre à nue, mais je partais du principe que j’avais été mise à nue au sens propre pour ne plus devoir cacher quoique ce soit, donc j’ai tout déballé. J’assume le fait d’avoir à unmoment entachémes valeurs pour foncer finalement dans cemonde bling bling qui est unmilieu assez complexe surtout pour une jeune fille qui n’a pas assez d’expérience. Peut être c’est ce trop plein de vérités qui gêne », confie-t-elle à  Bfm TV.

Savoir dire Stop

Une « vérité » dont elle s’est servie pour pouvoir passer à autre chose. C’était sans compter avec l’interdiction de son livre. Pour autant Nathalie Koah ne plie pas. Elle ne compte pas se laisser abattre. « Je suis meurtrie par le fait d’être à tous les coups réduite au silence alors que je ne veux que rétablir la vérité en racontant ma vie et celle de ceux qui en ont fait partie. Je ne regrette pas cette liaison car c’est elle qui m’a façonnée.

C’est en cette position de femme avertie que je voudrais sensibilisermes jeunes soeurs qui sont dans ce rêve des strass et des paillettes, qui ne posent pas de limite à leur conscience ou à leur corps. Moi j’ai vécu tout ça comme une prison dorée. Ce n’est pas la faute de celui qui m’a mise dans cette prison.C’est également parce que je n’ai pas su dire stop quand il fallait dire stop.

Donc vous, ayez le courage lorsque vous vous rendez compte que vous n’êtes plus en accord ou en harmonie avec votre conscience, avec vos valeurs et votre éducation, de dire stop », affirme Nathalie Koah chez France 24. Dans son storytelling minutieusement monté consciemment ou inconsciemment Nathalie Koah semble résolument tournée vers tout autre chose. « Jeme tape un peu sur les doigts de n’avoir pas eu plus d’ambitions, de n’avoir pas poursuivi mes études, de n’avoir pas monté mes projets et de rester à la merci d’un homme. Aujourd’hui, je voudrais me remettre sur le droit chemin », confesse-t-elle au journal Le Monde.

Leurs confrères du Figaro se sont bien gardés d’une interview. « Jaloux, l’ancien attaquant du Fc Barcelone s’est vengé en publiant sur Internet en juin 2014 des photos intimes de la jeune femme. Un peu moins de deux ans plus tard, celle qui dénonce un assassinat social raconte sans détours les dessous de cette sombre affaire et la face cachée de l’ancien capitaine des Lions indomptables, véritable homme à femmes ». Ainsi est résumée l’affaire dans le Figaro au lendemain de l’interdiction de Revenge Porn en France.

Pour sa note de lecture parue dans l’hebdomadaire l’Express, le journaliste, Nicole Guégan, moqueur, titre: « Nous avons lu le livre que Samuel Eto’o a fait interdire ». Il s’interroge dès l’entame de son texte. «Mais que révèle ce livre censuré par la justice française ? ». Nicolas Guégan en vient à ce que « Nathalie Koah raconte l’histoire touchante et naïve d’une femme blessée par l’extraordinaire perversité d’un homme croulant sous l’argent. L’itinéraire aussi d’une enfant issu de la classemodeste qui n’a pas su résister à l’appel du luxe. Jusqu’à s’en brûler les ailes ».

Reconstruction

Dans cet emballement médiatique, Elisabeth Tchoungi, journaliste et écrivaine franco-camerounaise, s’est répandue dans une tribune libre, un brin arrogante, dans l’hebdomadaire Le Point. « Petite soeur, je ne te jette pas la pierre et je te souhaite au contraire bonne route dans ton 4x4. Chacun fait ses armes. Jem’interroge simplement sur les modèles proposés à nos générations féminines futures. Aux Etats-Unis, il y a Paris Hilton et Hilary Clinton. En France, il y a Zahia et Taubira. Au Cameroun Koah donc ? ».

Elisabeth Tchoungui n’a pas tardé à avoir une réponse. Diane Audrey Ngako, camerounaise, journaliste au Monde, répond, elle aussi dans une tribune libre, à sa consoeur et par ricochet à tous ceux pour qui considèrent Nathalie Koah comme étant une « pute ».

« Le Cameroun est une société où l’on impose aux femmes d’apprendre à se taire, à s’effacer, à subir, à être discrète afin de mettre en avant les hommes et surtout à savoir pardonner leur erreurs quitte à s’oublier soi-même. « Derrière un grand homme se cache une grande femme ». Et si c’était l’inverse ? Nathalie Koah est cette « grande femme » ?

Je ne pense pas mais elle a eu le courage de s’exposer, d’assumer son histoire d’amour « adultère » et de se défendre au risque de recevoir des coups. Lorsqu’une femme choisit de s’affirmer, cela chamboule toutes nos croyances sociales et notre société crie au scandale. La femme ne se réduit pas à ce vieux diptyque : la maman ou la putain. Aujourd’hui, Nathalie Koah veut croire qu’elle se reconstruit », conclut mademoiselle Ngako. C’est dans cette approche globale de reconstruction que Nathalie Koah se situe, tout en s’efforçant d’être ou de rester constante. En attendant les prochains développements…

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