Magloire Ondoua est un grand professeur de droit, un maître. Il dirige une des plus prestigieuses facultés de sciences juridiques d’une importante université. Quand ce monsieur parle du droit, on se tait. Ou on devrait se taire. Pourtant l’autre jour, le grand maître a dégammé.

C’est lui qui aurait dû se taire. Figurez-vous que répondant à la CRTV, l’homme de droit a expliqué doctement -bien sûr- qu’il était très compliqué d’appliquer l’article 66 de notre constitution. Celui relatif à la déclaration des biens. Oui, compliqué que je dise que j’ai deux cases, une voiture amortie, un compte en banque souvent au rouge et d’autres babioles sans intérêts.

On a regardé il y a un mois la prise de pouvoir du nouveau président du Burkina Faso, Roch Kaboré. Il a sorti une enveloppe de sa poche avec, semble-t-il, tous ses biens recensés. Macky Sall au Sénégal aurait fait pareil il y a quelques années. Les Chefs ont donné l’exemple. Et les autres ont suivi. Le Professeur Magloire Ondoua nous dit que c’est compliqué. Peut-être voudrait-il ainsi se positionner pour les prochaines nominations de recteurs. Ce n’est pas du droit, c’est du vaudou. Simplement.

Prof pardon, dites la vérité au prince au lieu d’essayer de justifier le non-respect flagrant de la Constitution. Personne ne nous oblige à mettre quelque chose dans la Constitution. Si on ne veut pas respecter une disposition, on ne la met pas dans la Constitution. Si dans un pays sérieux, la Constitution n’est pas intégralement respectée, il y a un problème. Au fait, entre le sénat et la déclaration des biens, qu’est-ce qui compte le plus ? de nombreux Camerounais estiment même que le sénat fait doublon avec l’assemblée nationale. On a bien vécu sans sénat, sans grand dommage pour le pays. C’est vrai que les sénateurs ont eu des postes juteux et le premier d’entre eux est un veinard.

Voici un Monsieur qui, DG de la SINEL a décidé de remplacer les poteaux électriques en fer par des poteaux en bois. Tant pis pour les feux de brousse qui peuvent consumer ces poteaux en bois. Tant pis pour les charançons. On ne croit pas qu’un grand patriote comme M. Niat Njifendji ose prendre une telle décision pour pouvoir vendre ses eucalyptus.

En plus, le Monsieur est un ingénieur sorti d’une école prestigieuse. Il connaît donc. On peut quand même s’inquiéter des dérives de Monsieur le Président du sénat. Des journaux affirment qu’il a offert une ambulance à son département d’origine, le Ndé. C’était sans doute par tirage au sort. Les autres départements sont en droit de réclamer la même chose.

Au nom de l’égalité. Camairco n’en finit pas de redécoller. Il paraît que cette fois c’est sérieux. La compagnie nationale de transport aérien compte 5 avions – en forçant un peu-. Dans le lot, des MA 60 chinois que d’aucuns jugent peu fiables.

Un zimbabwéen est venu nous vanter ces avions. Le Zimbabwe c’est le pays de Mugabe où c’est la seule parole du Chef qui compte. Il y a quelques semaines, le chef de l’Autorité aéronautique nationale disait tout le mal qu’il pensait des MA 60. Son ministre de tutelle M. Mebe Ngo’o l’a rabroué et obtenu sa tête. Mon Dieu, quelle autorité scientifique reconnaître à M. Mebe Ngo’o pour affirmer que le MA 60 est un excellent avion ?

M. Louis Paul Mataze qui, semble-t-il, est très ami avec Mebe Ngo’o avoue être en piste pour permettre à une autre société de transport aérien de s’installer au Cameroun. Et la concurrence avec la frêle Camairco ?

On passe sur les déclarations du Dr Atangana Kouna promettant de l’eau potable à gogo pour des dates régulièrement dépassées. Laissons l’interdiction du plastique sans solution de remplacement. Le ministre Helé pierre a simplement réussi à faire enfin parler de lui. On peut multiplier à l’infini de tels exemples. Question à mille balles : a-t-on encore le sens de l’honneur ?