Boko Haram : 100 morts en deux jours
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C’est le bilan des attentats perpétrés entre le 9 février et le 10 février 2016 au Cameroun et au Nigeria.

Presque instantanément, la nouvelle a fait le tour de la terre. Dès 5h40 mercredi, 10 février 2016 tout le monde était au courant du double attentat qui venait de se produire à Nguetchewe. De ce petit village de l'arrondissement du Mayo Moskota à la frontière d'avec le Nigeria, l'on a eu un rapport circonstancié du nouvel hécatombe. L'on a appris que à 5h32 un double attentat suicide a été commis dans une concession familiale. C'était le dernier jour de deuil dans une famille chrétienne. Les proches du défunt étaient réunis pour le dernier hommage. Le rituel était prévu pour les premières heures du jour. Profitant de la première prière musulmane de la journée, un couple s'est faufilé parmi les prieurs.

« C'était une femme et un homme », assurent des témoins malgré la brume. Les témoignages deviennent confus lorsqu'il s'agit de dire qui a provoqué l'explosion. Beaucoup affirment que ce serait l’homme. De toutes les façons, les deux émissaires de Boko Haram ont été tués sur le coup ainsi que six autres personnes. Il y a aussi eu une trentaine de blessés dans cet attentat dont le bilan répandu sur les réseaux sociaux n'a cessé de fluctuer la journée de mercredi pour être « consolidé » le soir.

Huit morts dont les deux kamikazes et une trentaine de blessés évacués à l'hôpital de Koza, précisent « des sources introduites » mercredi soir. Quelques heures plus tôt, à une cinquantaine kilomètres de Nguetchewe, les populations de Hidoua dans l’arrondissement de Mokolo ont vécu la sauvagerie. Des hommes armés venus du village nigérian Gozo se sont attaqués à eux. Les populations effrayées par le bruit des rafales se sont enfuies. Les assaillants ont alors tranquillement procédé au pillage du village. Ils ont ensuite incendié des marchés et 246 maisons. Dans certaines d'entre elles, il y avait des personnes. Kalaza Warda, Ndaram Tada, Lucas Gazawa, Baba Karami, un bébé de quatre jours à peine et deux personnes non encore identifiées ont péri sous les flammes.

Les assaillants ont aussi brûlé l'école et quatre mansardes qui servaient de lieu de culte aux chrétiens du village. Mais, les présumés Boko Haram dont on croit que ce sont eux qui ont commis cette razzia ont emporté un considérable butin. Les 220 villageois qui se sont réfugiés à l'école publique de Tourou 1 ont déclaré avoir perdu 3813 sacs de mil, 11 boeufs ,478 moutons et chèvres et 162000 nairas (monnaie du Nigeria, ndlr) Un peu plutôt à Gore-Moussa, dans l'arrondissement de Makary département du Logone et Chari, à 17 h, des hommes armés ont fait une incursion. Ils ont décapité trois personnes avant de s'enfuir au Nigeria.

Fascinés par la sauvagerie de la secte

Mais, l'incident le plus grave a été annoncé mardi, 9 février 2016 dans un camp de réfugiés à Dikwa à 90 kilomètres de Maiduguri. Des kamikazes ont fait 58 morts. Les attentats relatés par notre confrère de l’Afp ont eu lieu à 5h30. Une des trois candidates au suicide se serait désistée au moment de passer à l'acte au prétexte qu’elle a de la famille dans le camp. L'envoyée de Boko Haram a quand même prévenu les militaires nigérians que d'autres attaques sont en préparation dans la région.

Désormais, Boko Haram ne prend plus la peine de revendiquer ses exactions. Ce sont des candidates au suicide qui se « désistent » pour des raisons « affectives », qui, informent que la secte vit. Qu’elle prépare de grands événements, des attentats multiples, spectaculaires et très meurtriers. A la fin du mois de janvier dernier, les « repenties » comme celle de Kerawa, « jalouse de son époux », se sont laissées arrêter par des personnes peu averties. Ces dernières qui sont des militaires ou leurs auxiliaires civils, ne se privent pas alors de répandre la « nouvelle » sur les réseaux sociaux.

Le résultat de cette méthode est fulgurant. Boko Haram ne fait plus de fatwa spectaculaire ni de mises en scène d'exécutions atroces filmées. Ce sont leurs ennemis qui s'en chargent. Armés de Smartphones dont ils ne se séparent jamais, ils diffusent des photos macabres ou de scènes de torture sur Facebook ou WhatsApp.

C'est à qui fera le plus de buzz. Ils sont fascinés par la sauvagerie de la secte et véhiculent mieux qu’elle son ignominie, se plaignent des chefs de ces militaires “androïd”.

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