Cameroun - Musique: La bombe Franko
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Cameroun - Musique: La bombe Franko :: CAMEROON

«Allez, colle-moi la petite, zanga-moi les bêtises ». Voilà le style Franko, ce jeune Camerounais dont la chanson « Coller la petite » justement fait fureur dans les réseaux sociaux, donc dans le monde entier. Des pères dans la pudeur s’étranglent de rage devant l’audace verbale du jeune homme qui semble glorifier l’inceste. Cousines, tantes, soeurs, peu importe, il faut « zanga » les bêtises. Il n’y a donc plus d’interdit quoi qu’en dise Franko dans une interview accordée récemment à nos confrères du journal «Mutations ».

En réalité, le chanteur dit à haute voix quelque chose qui se fait déjà et si régulièrement qu’elle a tendance à se banaliser. Que de jeunes filles, parfois des enfants, abusées par leur propre père ! Cela ne se passe pas une fois, ce qu’on mettrait sur le compte d’une folie subite et passagère, cela se fait régulièrement.

Parfois naît un enfant de ces amours interdits. Amours, ce n’est même pas le mot pour désigner ces séances de fornication.On jette ainsi le trouble dans l’esprit de l’enfant dont le grand père est aussi le père.

Coup double!

Pareil pour la mère de cet enfant dont le père est aussi le chérie et dont la mère est parfois aussi la coépouse. Ces déviances relèvent souvent d’une concupiscence déplacée ou de quelques préceptes de cercles ésotériques, mystiques. Parfois des mères de famille procèdent à l’initiation sexuelle de leur enfant mâle, exercice pratique à l’appui. Peut s’en suivre une grossesse. L’enfant à naître devenant frère et fils du géniteur à la fois. Plus grave, l ’homosexualité s’en mêle parfois.On voit donc des parents se livrer à cela sur leurs enfants pour « avoir les choses ». On n’a rien sans rien, n’est-ce pas ? Des gens aujourd’hui font semblant de se scandaliser du discours libertin de Franko qui met le doigt dans la plaie.

Un préfet, celui de la Mifi dans la région de l’Ouest, M. Joseph Tangwa Fover, a interdit cette chanson qui fait fureur dans les réseaux sociaux . Monsieur le préfet ne sait peut-être pas qu’on ne peut stopper un fleuve avec les mains. Probablement voulait-il qu’on parle de lui. C’est fait! Cela peut aider pour le prochain mouvement des gouverneurs de région. Sa réputation d’homme à poigne est déjà établie. Il y a plein de gens qui font ce que dit Franko sans en parler. Ils vont à l’Eglise ou à la mosquée tous les jours. On leur donnerait le bon Dieu sans confession. Et pourtant… Franko lui, en parle ouvertement, on espère qu’il ne pratique pas cela.

Faut-il le crucifier alors que notre société est de plus en plus faisandée? Nous ne sommes peut-être pas encore à Sodome et Gomorrhe mais en sommes-nous si éloignés? Devant la dureté de la vie, devant les détournements massifs, imbéciles presque, de la fortune publique par nos gouvernants, devant les excès, les abus et les injustices de toutes sortes, il faut pouvoir discuter d’un sujet un peu sérieux. Franko nous le fournit. Et si on le critique, il part d’un éclat de rire encore plus provocateur:« allez, colle-moi les bêtises! »

 

© Essingan : Marie Robert Eloundou

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