Maintien du Franc CFA : Chronique d’un débat controversé
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De plus en plus, des voix s’élèvent pour l’adoption d’une monnaie unique en Afrique. La dernière en date, le discours de M. Idriss Deby, Président de la République du Tchad lors de la fête nationale de son pays.

On se rappelle aussi que l’ex-président libyen Mouammar Kadhafi en avait fait son chemin de bataille. Mais si pour certains panafricanistes, le maintien du Franc de la Communauté Financière d’Afrique(CFA) relève purement du néocolonianisme, pour d’autres, le F CFA empêche les pays membres d’être compétitif dans un contexte économique de globalisation compétitive.

Ce dernier reste pertinent et amène à se demander s’il ne faut pas revoir les textes et principes d’adoption de cette monnaie qui devient dans le contexte actuel de compétitivité économique sans pitié quoi que cette position risque de ne pas plaire à certains.

Retour sur l’histoire d’une monnaie à polémique

Le Franc CFA est la dénomination de la monnaie commune de 14 pays africains membres de la Zone franc. Il s’agit des Etats suivants : le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo, qui constituent l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), dont l’Institut d’émission est la BCEAO.

Cependant, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad, constituent la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), dont l’Institut d’émission est la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).

Mais pour mieux comprendre toute l’ambiguïté du maintien du F CFA, un bref historique s’impose. Le franc CFA a été créé le 26 décembre 1945, jour où la France ratifie les accords de Bretton Woods. Il signifie alors « franc des colonies françaises d’Afrique ». En 1958, il devient « franc de la communauté française d’Afrique ».

Aujourd’hui, l’appellation signifie « franc de la communauté financière d’Afrique » pour les pays de l’UEMOA, et « franc de la coopération financière en Afrique centrale » pour ceux de la zone BEAC.

Les cinq points qui divisent l’opinion publique

Ainsi donc dans le débat qui divisent plus d’uns, il ressort cinq points capitaux d’intérêt à prendre en compte, qui intrigue les analystes économiques. Il s’agit éventuellement de la dépendance monétaire et économique qui se traduit par l’implication de la Banque de France dans toutes les prises de décisions.

Aussi, celui de la convertibilité reste un point essentiel car le F CFA est surévaluée par rapport à la devise de l’euro qui elle est forte malgré quelques y conférant. A cela s’ajoute la mise en commun des réserves.

En effet, les pays de la zone franc doivent obligatoirement déposer 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor public français. Egalement la création monétaire et inflation : les planches à billets étant sous contrôle de la Banque de France, aucun pays n’est en mesure de créer de la monnaie selon ses besoins, ce qui peut ralentir l’économie ou au contraire favoriser une inflation relativement basse, à comparer avec les taux nettement supérieurs de leurs proches voisins.

Et enfin le point complexe sur les dépenses publiques. La maîtrise de la création monétaire a comme corollaire l’obligation de maîtriser la dépense publique. Le Trésor français consent des avances mais, en aucun cas, elles ne peuvent dépasser 20 % des recettes budgétaires, pays par pays. Tout dérapage se traduit immédiatement par des fins de mois difficiles pour la trésorerie du pays en cause.

En tout état de cause, le débat sur le maintien du F CFA se mène dans les cercles fermés pour le moment et il mérite d’être éclaté au grand jour pendant qu’on y ait car le taux de croissance économique ascendant des pays africains tant décrié dans les médias aura besoin d’une base monétaire solide.

© Source : ecodufaso.com

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