Le Centre Pasteur du Cameroun (Cpc) a organisé une conférence sur le sujet mercredi dernier à Yaoundé. Il en  ressort que 1,2 million de Camerounais sont diabétiques, mais que  2% d’entre eux l’ignorent.

« La prise en charge du diabète au Cameroun en 2015 », voilà, le fil d’Ariane qui a sous-tendu les débats tenus le 11 novembre dernier à la direction générale du Cpc à Yaoundé « S’il y avait  des voitures pour conduire des gens même aux latrines à la maison, certaines personnes les emprunteraient. Des courtes distances qu’empruntaient des femmes et des élèves soit pour aller au marché, soit pour aller à l’école, sont de nos jours, couvertes par des mototaxis ». Ces paroles, sont du Pr Sobngwi, endocrinologue à l’hôpital central de Yaoundé. C’était à l’occasion du 39è Mercredi de Pasteur, lequel s’est penché  sur les causes, le diagnostic et le traitement du diabète  « Lorsque vous allez par exemple au collège Fustel des Coulanges,  vous trouvez des enfants très gros, poursuit le  médecin, parce que, ce sont des enfants qui ne fournissent aucun effort physique. Toute chose qui expose gravement un individu au diabète ».

Des statistiques et des prévisions alarmantes
Dans sa lecture des causes du diabète, la tribune du Dr Kaze, néphrologue au Centre hospitalier et universitaire (Chu) renseigne  que 6% de Camerounais souffrent de diabète, et que 2%, ignorent l’être. « D’ici 2035, le nombre de diabétiques sera de 42 millions en Afrique, contre 22 millions aujourd’hui, soit une augmentation de 109%. Dans la monde, des 387 millions de diabétiques, nous passerons à 597 en 2035 », affirme l’expert  qui précise cependant que,  le taux de mortalité a baissé ces temps derniers. Selon lui, l’expérience de vie d’un sujet diabétique, était réduite de sept ans. Toutefois, renchérit le médecin, « le diabétique soumis à un traumatisme rénal, est aussi exposé aux maladies cardiaques tout comme le sujet ayant souffert d’un infarctus ». D’autre part, apprend-on 80% des hypertensionnaires, sont exposés au diabète.

Des mesures préventives au diabète
Les conférenciers du Centre Pasteur du Cameroun, au-delà de l’essentiel de leurs communications  du reste  très savantes pour les profanes,  telle celle du Dr Edinga Elodie, médecin biologiste au Cpc, dans la batterie de mesures préventives contre le diabète, ont proscrit l’usage du cube,  déconseillé un goût accentué du sel dans les repas. « La nourriture doit être fade », martèle l’un des exposants qui tance aussi une consommation  en nette croissance de boissons gazeuses, d’alcool, et de cigarette. « Le diabète, précise l’un des médécin, est une maladie, mais aussi un mode vie ». Raison pour laquelle selon lui, le médecin traitant doit proscrire la consommation d’alcool à son patient, de même que la cigarette.