Chantage médiatique : le directeur général du Budget dans le viseur d’un franc-tireur
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Un journal de la place, connu pour son imagination débordante, a créé de toutes pièces un détournement de 956 millions et l’a collé sur le dos d’Antoine Félix Samba. Les dessous d’un honteux chantage.

On en rirait sans doute, si le sujet n’était pas grave et ne portait pas atteinte à l’honneur d’un homme que beaucoup de Camerounais prennent en exemple. C’est en effet dans les colonnes de francs-tireurs que le personnel de la direction générale du Budget a appris que la structure était en «ébullition» depuis le «mois de décembre 2014». Morceaux choisis, recueillis auprès d’un personnel ahuri : «Maintenant, pour connaître le climat qu’il fait chez nous, on devra lire cette presse-là. Vive le journalisme-fiction !» ; «Vraiment, pour oser écrire qu’il y a ébullition là où règne la sérénité, il faut être vacciné contre le ridicule !» ; «Ce journal écrit que des responsables évoquent le sujet autour d’une bouteille de bière. C’était dans quel bar ?»

Les causes de «l’ébullition» ? Un détournement annoncé de 956 millions FCfa, selon ce journal qui ajoute, en forçant le trait, que «le premier responsable dans cette filouterie est le directeur général du Budget, Antoine Samba. (…) Cette affaire ne pouvait pas arriver à son terme sans son implication personnelle…»

Dans la stricte réalité, il ne s’agit rien moins que d’un article au vitriol destiné à «punir» le directeur général du Budget. Son crime ? Il aurait, a-t-on appris d’une source bien informée, refusé de céder aux sollicitations financières de responsables de cette publication. Un saut dans le passé renseigne aussi qu’Antoine Félix Samba est, depuis longtemps, pris en grippe par cet hebdomadaire tout comme son supérieur hiérarchique, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, lui aussi mangé à toutes les sauces dans les mêmes colonnes.
Il n’est, certes, pas interdit dans aucun manuel de déontologie journalistique de revenir sur plusieurs éditions sur un sujet donné ou sur une quelconque personnalité, mais il faudrait tout de même que les scandales qu’on prétend lever découlent de la réalité des faits et non d’un scénario romanesque destiné à nuire à l’image d’une personnalité. Ou dans le but de régler d’inavouables comptes.

A la direction générale du Budget, de proches collaborateurs d’Antoine Félix Samba affirment garder sérénité et concentration sur le traitement des affaires publiques qui en vaillent vraiment la peine. Et l’important, là-bas, c’est la préparation du budget de l’Etat pour 2016 dont le montant a même déjà été communiqué par le gouvernement. La session parlementaire qui s’ouvre ce jour sera ainsi, principalement consacrée à l’examen et à l’adoption de ladite Loi de finances. Au boulot !
 
Chantal Biya
La distraction puérile, c’est quand une certaine presse raconte qu’Antoine Samba utilise la première dame, Chantal Biya, comme «bouclier protecteur contre une enquête diligentée contre sa personne au sujet des malversations financières dont il serait l’auteur». Pure affabulation, comme on en vit désormais – et hélas !– quotidiennement sous nos cieux. Pas surprenant, pour qui connait le manque de sérieux qui caractérise cette publication, abonnée aux ragots des milieux effervescents.

Faut-il donc en pleurer, lorsqu’un un journal recourt à de telles pratiques pour expliquer pourquoi ses bruyantes dénonciations de «malversations» d’Antoine Samba continuent de faire pschitt ? Visiblement, le confrère, en mal de sensation comme il en a l’habitude, a décidé de se spécialiser dans la distraction de l’opinion, et le fameux détournement de 956 millions FCfa à la direction générale du Budget fait parte de ses fantasmes. Un joli pétard mouillé.

© La Météo : Michel Tafou

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