Défrisants, attention danger !
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Ces produits faits à base de substances chimiques et utilisés pour rendre les cheveux crépus raides, sont déconseillés par le corps médical.

«Plus jamais je n’aurai encore recours au défrisage dans ma vie. Plus jamais !», déclare rageusement Adelaïde Tchomguim. Cette jeune femme de 25 ans vient de passer trois jours d’hospitalisation dans un centre de santé de Yaoundé, à cause d’une brûlure due à l’application d’un défrisant sur ses cheveux. Rencontrée hier, Adelaïde tient entre ses mains, un miroir, qu’elle consulte de temps à autre. « C’est ce qu’elle fait depuis lundi (2 novembre) qu’elle est sortie de l’hôpital. Tout le temps, elle jette un coup d’oeil sur le miroir comme pour voir si ses cheveux ont repoussé entre temps. Elle ne sort plus, même pas pour aller en cours à l’université », confie Emilie, sa soeur cadette.

En observant le crâne d’Adelaïde, l’on peut en effet constater qu’elle a perdu la quasi-totalité de ses cheveux et qu’elle a des brûlures de part et d’autre. D’après l’étudiante, tout a débuté dans la soirée du jeudi 29 octobre 2015, lorsque de retour du salon de coiffure, elle a commencé à ressentir des douleurs atroces au niveau du cuir chevelu.

« Déjà au salon de coiffure, après avoir lavé le défrisant de mes cheveux, j’ai fait remarquer à la coiffeuse que j’avais mal. Même la coiffure que j’avais prévu de faire, je ne l’ai plus faite. La coiffeuse m’a fait un bain d’huile et a dit que ça va aller. Sauf que, au fur et à mesure que le temps passait, la douleur augmentait. Je suis arrivée à la maison, j’ai pris des comprimés d’efferalgan parce que j’avais déjà de la fièvre. Je suis allée me coucher, j’ai eu du mal à m’endormir, tellement ma tête faisait mal. Le lendemain matin (vendredi, 30 octobre), je me suis réveillée et j’ai constaté que mon oreiller était tout mouillé. Il y avait un liquide qui suintait de mon crâne et ça sentait mauvais. C’est à cet instant que ma mère a décidé de me conduire dans un centre de santé du quartier », raconte Adelaïde, toute pâle.

Une fois dans cet établissement sanitaire, la jeune femme a directement été hospitalisée. Pendant trois jours, elle a reçu des soins intensifs qui lui ont permis de se sentir mieux, en attendant la guérison totale de ses blessures. Elle dit avoir pourtant l’habitude de se défriser avec ce « pot en gamme ». De la chance ou de la grâce, l’on peut le dire, Adelaïde en a eu. Parce qu’elles sont nombreuses les personnes qui, dans le même cas, ont perdu leur vie. Le 1er mai 2014, c’est une quadragénaire qui passait de vie à trépas, après l’application d’un défrisant sur ses cheveux. Le 28 février 2012, une jeune fille de 22 ans a, elle aussi, trouvé la mort en défrisant son pubis.

Laisser les cheveux naturels

D’après Dr Defo, un dermatologue en service à l’hôpital central de Yaoundé, il existe deux types de défrisants : les défrisants physiques qui sont des peignes électriques ou des peignes en fer passés à la flamme ; et les défrisants chimiques, faits à base de produits chimiques. L’utilisation des deux est un danger pour l’homme, à court ou à moyen terme. « Le défrisage physique se fait par la chaleur et le défrisage chimique se fait par les produits chimiques. A cours terme, ils peuvent causer des brûlures qui, négligées, peuvent donner des infections de la peau. Autre conséquence à court terme, ce sont les cheveux qui deviennent très cassants et très fragiles. Comme conséquence à long terme, vous perdez les cheveux et celui-ci ne repoussent pas.

Ceci parce que le défrisant à détruit le cuir chevelu. Les conséquences de ces défrisages peuvent être aussi des cancers, même si ces cas sont un peu rares », explique le dermatologue. Pour lui, la meilleure chose à faire serait de laisser les cheveux naturels, tels qu’ils sont. « On ne doit pas avoir du mal à rester soi-même, parce que si la nature a voulu qu’on ait des cheveux crépus, ont doit les garder crépus. D’ailleurs, il est demandé actuellement aux femmes de se défriser et de se tresser de moins en moins », poursuit le Dr Defo. A celles qui ne peuvent pas respecter ces consignes, il conseille de passer moins de la moitié du temps recommandé sur les tubes, avec son défrisant sur les cheveux.

© Le Jour : Bravo Tchundju

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